Pourquoi la période est-elle favorable aux OPA et cette situation peut-elle durer&nbsp;? De nombreuses raisons poussent les entreprises à envisager des opérations sur le capital. La plus évidente est bien sûr la masse de cash disponible actuellement. Les Banques Centrales injectent des liquidités depuis des années et de nombreux acteurs disposent de trésorerie abondante. Le corolaire logique de cette situation est le niveau des taux, en particulier en Europe. Leur niveau actuel permet aux acheteurs de s&rsquo;endetter sans alourdir exagérément les frais financiers. Les augmentations de capital pour acheter une autre entreprise sont facilement financées pour les mêmes raisons&nbsp;: abondance de liquidités et taux bas. D&rsquo;autres raisons poussent à envisager une OPA&nbsp;: Les entreprises ont fortement réduit leurs endettements depuis la crise de 2008 et celle de 2011 en Europe&nbsp;; elles ont globalement, au-delà des frais financiers, réduit leur coût et disposent d&rsquo;une marge de manœuvre significative. La croissance mondiale est finalement assez vigoureuse (supérieure à 3%) et s&rsquo;avère bien répartie à l&rsquo;échelle mondiale. &nbsp;Il n&rsquo;y a plus, comme en 2011, une zone à l&rsquo;arrêt sur le plan économique. Un acheteur craint moins de trouver une situation compliquée dans les comptes de sa cible à cause d&rsquo;une zone ou d&rsquo;un pays donné qui traverserait une crise économique. L&rsquo;accélération actuelle de la croissance en Zone Euro est aussi un élément favorable&nbsp;: les entreprises les plus dynamiques peuvent vouloir accélérer encore leur développement en fusionnant avec une autre et ainsi réaliser, en plus des synergies de coûts, des synergies de revenus en complétant leur dispositif commercial ou leur gamme de produits. Enfin, le secteur bancaire, après des années à réorganiser les dispositifs, les filiales ou les positionnements stratégiques, semble aussi avoir les marges de manœuvre nécessaires pour envisager des rapprochements et ce, surtout, aussi grâce au fait que les problématiques de créances douteuses s&rsquo;estompent un peu. Les Etats-Unis, comme de coutume, ont donné le ton ces derniers mois et les chiffres sont impressionnants&nbsp;: A fin août les chiffres de 2017 permettent déjà d&rsquo;être sûr de dépasser largement les chiffres de 2016. Au-delà des chiffres ce qui est intéressant aux Etats-Unis, et que l&rsquo;on voit clairement poindre en Europe, est la part des OPA réalisée par des &laquo;&nbsp;industriels&nbsp;&raquo;&nbsp;plutôt que par des fonds d&rsquo;investissements. Ces &laquo;&nbsp;industriels&nbsp;&raquo; ont forcément une vision plus longue que les fonds qui achètent généralement des entreprises avec un objectif de revente à 5-7 ans maximum. En 2017, ils pèsent 70% du total des OPA en montant&nbsp;! Et leur part ne fait que monter. Sur un plan financier, l&rsquo;achat d&rsquo;une entreprise par une entreprise d&rsquo;un même secteur permet aussi plus facilement de générer des synergies dans la durée que si l&rsquo;acheteur est un fonds. En Europe, l&rsquo;actualité est très riche sur le thème des opérations en capital. Depuis début 2017, pas moins de 38 opérations ont eu lieu contre 36 sur toute l&rsquo;année 2016. Cela concerne aussi bien les grandes que les valeurs plus petites puisqu&rsquo;en 2016 par exemple, 28 OPA avaient concerné les petites et moyennes entreprises. Cette semaine, plusieurs annonces et rumeurs sont venues animer la cote&nbsp;: ThyssenKrupp et Tata Steel, Unicredit et Commerzbank, Alstom-Siemens &hellip;et même L&rsquo;Oréal qui pourrait faire l&rsquo;objet d&rsquo;un réaménagement du capital suite au décès de Mme Betancourt. &nbsp;Nous pensons, sans en déduire de tendance sur l&rsquo;ensemble de l&rsquo;économie ou des indices, que les OPA vont animer certains titres et certains secteurs au moins jusqu&rsquo;à la fin d&rsquo;année. L&rsquo;aspect &laquo;&nbsp;contrôlé&nbsp;&raquo; ou non du capital et plus généralement la caractéristique OPEable ou non d&rsquo;un titre devra absolument être pris en compte dans l&rsquo;analyse des positions.

OPA, la chasse est ouverte ! 

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Nous évoquions Essilor/Luxottica la semaine dernière, dans la foulée Safran a acheté Zodiac. Ces deux importantes opérations ne doivent pas faire oublier toutes les OPA en cours ou initiées en ce début d&rsquo;année. Pêle-mêle, &nbsp;Ranstad achète Ausy, Nina a lancé une opération sur&nbsp; Euromédis (assistance médicale à domicile)&hellip;Accenture s&rsquo;est engagé à reprendre Octo Technologie etc. A l&rsquo;étranger des OPA, elles aussi très significatives, ont été initiées ou ont fait l&rsquo;objet de rumeurs&nbsp;: Vivendi sur Havas, Intesa sur Generali ou Johnson &amp; Johnson qui a confirmé la conclusion d&rsquo;un accord pour acquérir Actelion.La liste est longue et pourrait s&rsquo;allonger. Tout est en place pour que les entreprises se lancent dans des opérations de fusion. Habituellement, les Etats-Unis donnent le ton. Cette année, les OPA devraient concerner de nombreux pays.Première raison pour laquelle nous devrions assister à des fusions&nbsp;: le risque de hausse des taux et ce point est pratiquement mondial. Du coup, il est probable que les entreprises accélèrent les opérations pour optimiser les coûts.&nbsp; Sur un horizon 8 à 10 ans, une économie de 1% sur les taux change le &laquo;&nbsp;business plan&nbsp;&raquo; d&rsquo;une opération.Deuxième raison, particulièrement valable en France ou en Italie&nbsp;: l&rsquo;absence d&rsquo;un pouvoir politique fort. Les entreprises se ruent dans cette espace vide et accélèrent les discussions et les acquisitions. Il n&rsquo;est en effet pas certain que les prochains gouvernements laissent faire des opérations ayant parfois des conséquences lourdes sur le plan social. En Italie, le successeur de M.Renzi, M.Gentiloni, récemment nommé, n&rsquo;est là que pour un laps de temps court, il n&rsquo;a pas le pouvoir pour s&rsquo;opposer à des opérations intra-Italiennes, comme Intesa/Generali, ni pour contrecarrer&nbsp; des ambitions de prédateurs étrangers&hellip;souvent français d&rsquo;ailleurs.Troisième raison&nbsp;: Trump (comme toutes les semaines il est difficile de ne pas le citer au moins une fois). En l&rsquo;occurrence, sa politique &laquo;&nbsp;protectionniste&nbsp;&raquo; va probablement pousser les entreprises européennes à adopter une attitude défensive et les inciter à se regrouper pour être plus forts face à la menace liée à un marché américain plus fermé. Côté américain, la politique fiscale accommodante et la diminution des règlementations imposées par D.Trump vont certainement libérer les ambitions des entreprises américaines sur le sol américain. Enfin, M.Trump réfléchit à des mesures pour inciter les entreprises américaines à rapatrier tout ou partie du cash qu&rsquo;elles ont laissé un peu partout dans le monde. Il est probable qu&rsquo;une partie significative de ce cash servira à financer des opérations financières.Quatrième raison&nbsp;: la force du Dollar. Chacun s&rsquo;accorde à penser que la politique économique de M.Trump devrait conduire le Dollar à rester ferme à toutes les devises. Pour un industriel américain, un Dollar fort&nbsp; permet d&rsquo;acheter&nbsp; à moindre coût des entreprises européennes ou dans des pays émergents.Cinquième raison&nbsp;: le besoin de croissance. Après la période de fusions &laquo;&nbsp;défensives&nbsp;&raquo; ou seules étaient envisagées des synergies de coûts, la période est plus propice aux fusions orientées &laquo;&nbsp;croissance&nbsp;&raquo;. En effet, beaucoup d&rsquo;entreprises annoncent depuis plusieurs années des croissances de 3 à 5% seulement, et peuvent trouver un second souffle avec une fusion qui complète leurs positionnements sur un segment de marché ou sur le plan géographique.Tout ceci laisse penser que l&rsquo;année 2017 devrait être en riche en opérations et fusions en tout genre. Il est intéressant de constater que les premières opérations de l&rsquo;année se sont faites sur des bases de cours nettement plus élevées que les derniers cours avant les OPA&hellip;.ce qui milite largement pour conserver les positions actuelles et attendre patiemment que les prédateurs se manifestent. &nbsp;&nbsp;

2017 : Année des OPA ? 

France

Finance

La semaine boursière a été agitée par 2 éléments qui ne sont pas nécessairement liés&nbsp;: les discussions sur la Grèce, d&rsquo;une part, et les tensions sur les taux longs, d&rsquo;autre part.Comme nous le craignons depuis quelques semaines, les négociations avec la Grèce font peser de lourdes incertitudes sur les marchés et nous avons adopté un positionnement tactique plus prudent depuis fin avril début mai. Le fait que la Grèce ait décidé jeudi soir de regrouper les paiements dus au FMI à fin juin envoi un mauvais signal et, surtout, laisse penser que la situation actuelle dure jusqu&rsquo;à cette date. Le doute est extrêmement mauvais pour les marchés : sur la semaine le CAC a perdu près de 2% et par effets d&rsquo;entraînements, les tensions en Grèce ont pesé sur les valeurs financières et les emprunts d&rsquo;Etat du sud de l&rsquo;Europe.L&rsquo;autre fait marquant réside dans la hausse des taux d&rsquo;intérêt en Allemagne et aux Etats-Unis&nbsp;: les taux allemands sont passés de 0%, ou presque, fin avril à 0,85% vendredi soir.Plusieurs raisons à ces tensions&nbsp;: l&rsquo;inflation, même encore très basse, remonte un peu&nbsp;et la croissance en zone euro s&rsquo;installe un peu plus. De ce fait, le spectre de la déflation que certains brandissaient, il y a quelques semaines à peine, s&rsquo;éloigne. Il n&rsquo;en fallait pas plus pour que les taux s&rsquo;éloignent des niveaux très bas qu&rsquo;ils avaient atteints fin avril début mai.Notre attitude reste toujours plutôt prudente mais nous avons quand même procédé à quelques achats jeudi et vendredi. En effet, si l&rsquo;on prend en compte les 2 risques qui pèsent sur la tendance, nous considérons que l&rsquo;on peut raisonnablement renforcer un peu les actions sur les niveaux de la fin de semaine dans une optique moyen-long terme.Sur la Grèce, il nous semble qu&rsquo;un accord pourrait être trouvé permettant au pays de rester dans la zone euro et de gagner du temps pour rembourser une partie de sa dette.Sur les taux&nbsp;: c&rsquo;étaient plutôt les niveaux d&rsquo;avril mai qui étaient aberrants&hellip; Le retour à la réalité est certes douloureux pour certains mais ne constitue pas une surprise. De plus, une simple analyse sur plus longue période relativise les choses&nbsp;: 0,85% sur la dette allemande ou 1,25% sur la dette française à 10 ans constituent des niveaux toujours très bas et permettent des financements peu coûteux pour les entreprises.Dans les raisons qui nous font rester confiants pour 2015 et 2016, sans être non plus euphoriques bien sûr du fait des incertitudes évoquées plus haut, il y en a une qui devient chaque mois plus palpable&nbsp;: les OPA (Offres Publiques d&rsquo;Achat ou fusions-acquisitions).Nous pensons depuis plusieurs mois en effet que l&rsquo;Europe après les Etats-Unis va être une place de prédilection pour les opérations sur le capital au sens large, et ceci pour plusieurs raisons&nbsp;:<ul><li>Les bilans des entreprises ont été largement assainis depuis les crises de 2008 et 2011.</li><li>Les responsables d&rsquo;entreprises cherchent tous les moyens pour réduire ou mutualiser les coûts.</li><li>Les taux d&rsquo;emprunts et le coût du capital sont très bas.</li><li>La croissance de nombreux secteurs existe mais restera durablement sur des niveaux relativement bas par rapport au passé.</li><li>La capacité d&rsquo;imposer ses prix a largement diminué pour de nombreux acteurs du fait de la concurrence.</li><li>Les entreprises américaines et asiatiques vont profiter de la baisse de l&rsquo;euro pour venir acheter des entreprises européennes.</li></ul>&nbsp;Pris isolément, ces différents facteurs seraient déjà des déclencheurs suffisants&hellip; Tous ensemble, ils laissent penser que la vague des OPA et Fusions diverses va se poursuivre.Les opérations récentes sont finalement assez nombreuses&nbsp;: Shell a acquis BG , Heinz a lancé une opération sur Kraft, Alcatel va être absorbé par Nokia, XPO a acquis Norbert Dentressangle.Autre point intéressant&nbsp;: en acquérant une société, l&rsquo;acquéreur paie une prime pour obtenir le contrôle de la société qu&rsquo;il achète. En ce moment, la prime s&rsquo;établit en moyenne à 24% largement en dessous des niveaux payés en 2000, ce qui semble démontrer que les prix d&rsquo;achat sont encore assez raisonnables.&nbsp;Enfin, et c&rsquo;est un aspect que nous regardons avec attention&nbsp;: les opérations actuelles n&rsquo;ont pas comme unique fondement le souhait de réaliser des synergies mais au contraire de renforcer des positions et croître. Ce qui semble dénoter de la part des acquéreurs un certain optimisme sur les perspectives en Europe à moyen-terme.Tout ceci est favorable pas seulement pour le cours des sociétés achetées mais aussi pour tous les secteurs concernés et globalement pour l&rsquo;ensemble du marché européen.Les secteurs les plus à même de voir des OPA ou des fusions sont les secteurs liés à la consommation alimentaire, les technos, la chimie et la santé. Des secteurs très différents donc, mais qui laissent augurer des marchés mieux orientés dès lors que l&rsquo;hypothèque grecque sera levée.&nbsp;

Une vague des OPA bien partie pour durer au-delà de 2015

La&nbsp; bourse a, une nouvelle fois, fluctué au gré des nouvelles provenant des négociations entre la Grèce et ses créanciers. Difficile à ce stade de savoir ce qui peut sortir de ces discussions&nbsp;: en terme de probabilités, il nous semble qu&rsquo;un accord, destiné à gagner du temps et différer les problèmes reste le plus probable. Les autres solutions conduisant à un défaut grec, dans la zone euro ou hors de la zone euro, même si leur probabilité n&rsquo;est pas nulle, loin de là, auraient trop de conséquences en cascade pour que les responsables de la zone euro ne tentent ce pari selon nous. En tout cas, si l&rsquo;on en juge par la séance de vendredi en Europe, les marchés réagissent très très mal aux déclarations indiquant qu&rsquo;une sortie de la Grèce de la zone euro était possible. Il va falloir avoir les nerfs solides d&rsquo;ici fin juin car la dernière limite pour arriver à une solution quelle qu&rsquo;elle soit approche&nbsp;: les Grecs n&rsquo;ont plus de liquidités et les sorties de capitaux dans les banques grecques s&rsquo;accélèrent, car les Grecs craignent en effet qu&rsquo;un contrôle des changes soit instauré. Le dénouement approche donc.Nous avons incité depuis plusieurs semaines à adopter tactiquement une attitude plus prudente&nbsp;: prendre quelques bénéfices sur des valeurs qui ont bien monté, attendre pour se positionner sur des thématiques telles que les valeurs automobiles la semaine dernière&hellip;Devant les incertitudes provoquées par la situation grecque, nous ne changeons pas nos positions&nbsp;: prudence et chasse aux opportunités quand il nous semble que les sanctions sur un titre ou un secteur sont exagérées.La distribution de dividendes récurrents est une thématique que nous suivons toujours avec intérêt et ceci pour plusieurs raisons.<ul><li>Le dividende représente depuis toujours en bourse une bonne partie de la rémunération de l&rsquo;actionnaire.</li><li>Les taux sont très bas et beaucoup de valeurs européennes ont des taux de distribution 3 ou 4 fois supérieurs aux taux longs.</li><li>Les entreprises qui distribuent régulièrement depuis longtemps sont généralement des entreprises bien gérées avec des positionnements forts sur des marchés bien orientés.</li><li>Ces entreprises ont aussi placé le retour vers l&rsquo;actionnaire au cœur de leur démarche à long-terme.</li><li>Sur longue durée, ces valeurs affichent des performances largement supérieures à celles des principaux indices.</li></ul>&nbsp;Ces valeurs sont identifiées comme les &quot;Aristocrates du dividende&quot;, l&rsquo;idée vient des Etats-Unis où elles sont suivies par de nombreux investisseurs.En Europe, l&rsquo;historique est moins long mais les principes sont les mêmes.&nbsp;Dans la liste des valeurs européennes &quot;Aristocrates du dividende&quot; on trouve de belles sociétés comme Air Liquide, Nestlé, Novartis, Novo Nordisk, Christian Dior, Danone, Essilor, Hermès, LVMH, L&rsquo;Oréal, Sanofi, Sodexo, AstraZeneca, Diageo&hellip; et aux Etats-Unis : ATT, Coca-Cola, Colgate, Exxon, Johnson &amp; Johnson.Certaines ont récemment connu de fortes progressions comme pour tous les marchés actions&hellip; et comme indiqué plus haut nous ne sommes pas très acheteurs en ce moment. Mais il faudra être prêt à intervenir rapidement et les &quot;Aristocrates du dividende&quot; pourraient constituer, sur repli, un bon moyen de compléter le socle d&rsquo;un portefeuille européen de qualité.&nbsp;