L&rsquo;élection de D.Trump a eu un effet massif sur le dollar. La hausse a été spectaculaire contre toutes les devises depuis le 8 Novembre. &nbsp;D.Trump avait martelé durant sa campagne qu&rsquo;il mettrait tout en œuvre pour créer des emplois aux Etats-Unis. Un plan de 1000 Milliards de $ a été plusieurs fois évoqué&nbsp;: ses premières déclarations ont confirmé l&rsquo;intention. Il n&rsquo;en fallait pas plus pour enclencher de forts mouvements sur les marchés&nbsp;: en effet qui dit dépenses publiques dit émission de dettes obligataires, augmentation des embauches, augmentation des salaires, anticipation d&rsquo;inflation en hausse et donc probablement plusieurs hausses des taux de la part de la FED.Le résultat a été net sur les marchés&nbsp;: hausse des taux longs et hausse du dollar.Si on se concentre sur l&rsquo;euro&nbsp;: depuis 18 mois l&rsquo;Euro/ Dollar évoluait entre 1,08 et 1,15&hellip; et à coté moins de 1,06 la semaine dernière. Un retour à la parité est envisageable avant la fin 2016. Certains analystes graphiques ont même envisagé un effondrement de l&rsquo;Euro vers 0.90&nbsp;!A travers le monde les devises ont toutes reculé face au dollar.Un tel mouvement ne peut pas être sans conséquence, même si pour le moment les effets sont relativement limités. Il y aura, d&rsquo;ici quelques semaines ou mois, des perdants et des gagnants. Comme souvent sur les marchés, il y a une limite aux mouvements de marchés&hellip; à un certain point, les excès peuvent être corrigés tout aussi violemment.<h3 class="s2">Les perdants d&rsquo;un dollar fort</h3>*Les exportateurs américains&nbsp;: Même si les Etats-Unis sont globalement moins dépendants des exportations que la zone Euro par exemple, des valeurs comme Apple qui génère 20% de son chiffre d&rsquo;affaires en Europe et plus de 20% en Chine ou Boeing seront affectés par le dollar fort.*Le secteur du tourisme américain va aussi souffrir d&rsquo;un dollar fort.*Les pays émergents sont pénalisés par le mix dollar fort et hausse des taux américains. En effet, &nbsp;en première analyse on pourrait penser que les entreprises des pays émergents vont profiter d&rsquo;une devise faible pour exporter, mais beaucoup d&rsquo;Etats émergents sont endettés en dollar. L&rsquo;envolée des taux d&rsquo;emprunts de ces pays, dans le sillage des taux américains, va être très douloureuse si elle se prolonge&hellip;Les pays les plus exportateurs vers les Etats-Unis sont bien sur les plus touchés. Le Mexique en tête qui a déjà dû monter ses taux pour empêcher que sa devise s&rsquo;effondre complétement&hellip;Cela va, bien sur, pénaliser la croissance.*L&rsquo;or a accusé un sévère recul depuis l&rsquo;élection de Trump et l&rsquo;envolée du dollar. Les taux montent, le dollar monte &hellip; beaucoup d&rsquo;investisseurs considèrent du coup qu&rsquo;il est inutile de rester positionné sur l&rsquo;or pour se protéger.*Les obligations&nbsp;: elles ne souffrent pas directement de la hausse du dollar mais du contexte général&nbsp;: &laquo;&nbsp; anticipation d&rsquo;inflation accrue-hausse des taux courts&nbsp;&raquo;<h3 class="s2">Les gagnants d&rsquo;un dollar fort</h3>*Les entreprises liées de près ou de loin à la relance sauce D.Trump avec un zoom encore plus favorable pour les entreprises qui vendent aux Etats-Unis et qui profitent d&rsquo;importations à des prix attractifs. Les PME américaines sont les grandes gagnantes de la hausse du dollar de ces dernières semaines. Attention cependant les cours ont déjà bien montés.* Les entreprises liées au tourisme, en Europe en particulier, qui pourraient bénéficier d&rsquo;un retour des touristes américains.*Les matières premières comme le cuivre qui bénéficient de la relance aux Etats-Unis.*Les entreprises de la zone Euro qui vendent en $ sont aussi les grands gagnants d&rsquo;un $ fort.10% de hausse du $ par rapport à l&rsquo;Euro, entraine une hausse du résultat de&nbsp;+29% pour Airbus&nbsp;+19% pour Safran+23% pour Kering+29% pour LVMH.+55% pour STMicroelectonic+20% pour Renault*Les valeurs exportatrices japonaises ou chinoises sont à placer du côté des gagnants du dollar fort.Attention néanmoins, l&rsquo;exemple du Mexique montre que sur quelques mois la baisse de sa devise par rapport au dollar est une opportunité&hellip; mais si le mouvement dégénère les fragilités apparaissent&nbsp;: beaucoup d&rsquo;entreprises achètent des produits en dollar et voient aussi leurs coûts augmenter.De même pour les Etats ou les agents économiques endettés en dollar qui voient leur frais financiers augmenter. Les gagnants peuvent ainsi voir leur situation se dégrader rapidement&hellip;

Bourse : suite à l'élection de Trump, le dollar est fort, à qui cela profite

Atlantico Bourse

Plus que quelques heures à attendre pour connaître le nouveau président américain. Les marchés échaudés par le Brexit de juin ne se hasardent pas à anticiper les résultats. Cela semble plus prudent effectivement tant les résultats s&rsquo;annoncent serrés. Nous avons, chez Talence Gestion une ligne de conduite claire&nbsp;: ne prenons aucune position en fonction d&rsquo;une échéance politique quelle qu&rsquo;elle soit. L&rsquo;élection américaine ne déroge pas à cette règle. Nous analysons néanmoins les éléments et les études à notre disposition pour estimer dans quelle mesure notre stratégie et nos positions pourraient évoluer dans les différents contextes post événement politique de ce type.Dans le cas américain, force est de constater que mercredi matin tous les doutes et interrogations ne seront pas levés. En effet, le nom du vainqueur est clé mais sa capacité de &laquo;&nbsp;gestion effective&nbsp;&raquo; sera au moins aussi importante&nbsp;: quelle sera sa marge de manœuvre avec le Congrès&nbsp;?Depuis quelques années l&rsquo;aspect &laquo;&nbsp;partisan&nbsp;&raquo; l&rsquo;emporte dans les votes du congrès ou du sénat&nbsp;: un président d&rsquo;un camp est désormais de plus en plus largement &laquo;&nbsp;empêché&nbsp;&raquo; d&rsquo;agir par un congrès ou un sénat d&rsquo;un autre camp. Cela peut remettre largement en cause ce que l&rsquo;on pense aujourd&rsquo;hui des programmes.Justement si l&rsquo;on analyse les programmes on peut distinguer quelques lignes claires et imaginer des conséquences. L&rsquo;un des points commun des deux candidats réside dans la volonté de relancer l&rsquo;économie soit par des réductions d&rsquo;impôts soit par des dépenses d&rsquo;infrastructure. Cette politique de relance très classique paraît nécessaire pour ce qui concerne les infrastructures&nbsp;: les études comparatives montrent un niveau d&rsquo;obsolescence élevé aux Etats-Unis qui les positionne très mal par rapport aux autres pays développés... Les entreprises américaines liées à la construction seront donc favorisées de même dans un second temps que les entreprises liées à la consommation des ménages.Autre point commun, les deux candidats vont augmenter les dépenses liées à la Défense&nbsp;: même schéma, les valeurs de défense américaines vont largement profiter de cette manne.Par contre l&rsquo;impact de ces mesures est quasi certain pour 2018 et 2019&nbsp;: un déficit en très forte hausse. Certaines hypothèses prévoient même un déficit équivalent à 8-10% du PIB&hellip;ce qui serait du jamais vu hors période de crise. Deux conséquences directes sur les marchés&nbsp;: une tension à prévoir à un moment ou un autre sur les taux longs et, au moins dans un premier temps une nette baisse du dollar, nous y reviendrons.Sur les autres éléments à envisager dans le cas Clinton en particulier&nbsp;: les dépenses de santé seront plus contrôlées et la pression sur la régulation des banques va s&rsquo;accentuer&nbsp;; enfin les fusions acquisitions pourraient être moins faciles sous une présidence Clinton.Tout ceci interviendra plutôt à partir de mi-2017. A plus court-terme, le marché devrait évoluer sous contraintes de fortes pressions contradictoires. L&rsquo;élection de Trump ou Clinton va conduire le Dollar à être plutôt orienté à la baisse dès le lendemain de leur élection mais dès le 8 décembre la Réserve Fédérale Américaine devrait logiquement monter ses taux, ce qui pousserait le Dollar à la hausse&hellip; La volatilité des devises devrait donc être à l&rsquo;ordre du jour d&rsquo;ici la fin d&rsquo;année avec des conséquences sur les taux et les actions.La BCE a elle aussi un agenda chargé pour la fin d&rsquo;année&nbsp;: la croissance, même modérée, et les faibles tensions sur les prix enregistrées récemment, font que les questions sont de plus en plus nombreuses pour contester la prolongation de politiques monétaires non conventionnelles. La BCE pourrait, à un moment ou à un autre devoir ralentir à ses achats sur les marchés obligataires. Outre des tensions sur les taux cela aurait un impact direct sur l&rsquo;Euro&nbsp;: il serait propulsé à la hausse et ce d&rsquo;autant plus que le Dollar serait probablement fragilisé au même moment. Ces éléments sont potentiellement assez défavorables aux entreprises européennes exportatrices.Nous ne changeons donc toujours pas notre stratégie globale&nbsp;: plutôt positif sur l&rsquo;économie mondiale, favorable aux entreprises de la zone Euro domestiques, moins sensibles aux fluctuations monétaires, très prudents sur les taux&hellip;très prudents également sur les pays émergents et la Grande-Bretagne. Sur ces deux derniers points&nbsp;: les prix du pétrole avaient flambé suite à l&rsquo;accord &laquo;&nbsp;historique&nbsp;&raquo; de fin septembre prévoyant une limitation de la production... Hélas, les faits sont têtus : aucun pays n&rsquo;a vraiment joué le jeu et le prix du baril a lourdement rechuté. Enfin en Grande-Bretagne la seule raison de la bonne tenue de l&rsquo;économie réside dans la baisse de 10-15% de la Livre... Nous pensons toujours qu&rsquo;au fil du temps cet impact va s&rsquo;estomper et que la baisse de l&rsquo;investissement, la hausse de l&rsquo;inflation et l&rsquo;impréparation de la classe politique britannique à la gestion du Brexit finiront par peser sur les résultats des entreprises... Nous restons donc à l&rsquo;écart pour le moment.

Bourse Maison Blanche

Veillée d’armes sur les marchés avant l'élection présidentielle américaine

Une nouvelle fois il ne fallait pas écouter les apôtres de l&rsquo;apocalypse qui prévoyaient un cataclysme dès l&rsquo;élection de Trump. &nbsp;Le raisonnement était simple&nbsp;: l&rsquo;élection de Trump devait se traduire par une baisse indifférenciée des actifs &laquo;&nbsp;risquée&nbsp;&raquo;. A l&rsquo;inverse une élection d&rsquo;H. Clinton devait être favorable aux actions.Dans la matinée du 9 Novembre la surprise a été totale. Les marchés asiatiques étant ouverts, les commentateurs ont vu dans les premières et fortes baisses de marché, les prémices d&rsquo;une correction massive sur les marchés risqués&nbsp;: les observateurs en mal de sensation ont parlé de panique&hellip;. Cela nous paraissait totalement exagéré et ce pour plusieurs raisons&nbsp;:1/ Beaucoup d&rsquo;investisseurs sont à l&rsquo;écart des marchés les veilles et les lendemains d&rsquo;événements politiques de ce type. Les positions stratégiques sont prises en amont et les protections éventuelles sont également mises en œuvre avant l&rsquo;événement2/ Les grands investisseurs et la majorité des clients privés ne réagissent pas à chaud.3/ Quand des sondages, seules infos disponibles, sont favorables à un candidat, il est de fait impossible rationnellement de prendre une position extrême inverse pour se couvrir la veille de l&rsquo;événement&hellip;4/ Quand la surprise se produit la première réaction est, pour un investisseur long-terme, de patienter pour analyser les choses par rapport à ses positions, et se contenter éventuellement d&rsquo;ajustement tactique.Bien sûr, les traders ont une action différente sur les marchés mais la logique de ces intervenant est à un horizon de l&rsquo;ordre de quelques heures maximum et n&rsquo;a généralement peu ou aucun lien avec la gestion d&rsquo;un portefeuille ou d&rsquo;un fonds comme nous le concevons.L&rsquo;élection de Trump a été un condensé de ce processus&nbsp;: Les marchés avaient plutôt bien progressé depuis quelques jours dans une ambiance assez positive dans le sillage de résultats d&rsquo;entreprises corrects dans certains secteurs. Pas d&rsquo;euphorie non plus.Les résultats en faveur de M.Trump tombent dans la nuit&hellip;plus d&rsquo;acheteur fondamental&hellip;. La spéculation pousse certains actifs à la baisse&nbsp;: Actions, $... et d&rsquo;autres à la hausse&nbsp;: or, obligations américaines&hellip; La matinée passe &hellip; et on constate&nbsp; que si certains actifs sont &laquo;&nbsp;attaqués&nbsp;&raquo; aucun dégagement massif n&rsquo;a lieu. Le premier discours du nouveau président a plutôt un ton apaisant. Le dollar arrête sa baisse, certains opérateurs profitent des &laquo;&nbsp; braderies&nbsp;&raquo; sur quelques titres et corrigent des excès sur d&rsquo;autres qui avaient baissé depuis plusieurs semaines comme les titres dans le secteur de la santé. Tout ceci fait que dans la journée les marchés repartent de l&rsquo;avant. L&rsquo;accélération qui a suivi a aussi surpris les journalistes et les observateurs non spécialistes&nbsp;: le premier effet de surprise passé les opérateurs ont commencé à faire leur travail et ont anticipé ce qui pourrait se passer, non plus en analysant les discours et promesses de campagne mais en écoutant le premier discours&nbsp;:Trump annonce vouloir procéder à une relance massive des dépenses publiques pour créer des emplois et accélérer la croissance. Conséquence directe&nbsp;: hausse des secteurs liés à la dépense fédérale, construction, immobilier, équipement et défense. Conséquence indirecte&nbsp;: hausse des secteurs liés à la consommation&hellip;Dans son premier discours Trump ne mentionne pas directement la FED. Il est donc probable, qu&rsquo;à court-terme au moins, l&rsquo;indépendance de la FED va être maintenue. Ceci couplé à plus long-terme avec une croissance de la dette liée aux dépenses fédérale en hausse va peser sur les taux et faire monter le dollar&nbsp;: réaction du marché= hausse des taux long et baisse du dollar. Conséquence indirecte = forte baisse des marchés émergents doublement pénalisés par la hausse du Dollar et les mesures protectionnistes annoncées.Tout ceci n&rsquo;est qu&rsquo;anticipation et calcul sur ce qui semble, à ce stade, le plus probable. Un gérant de portefeuille, comme nous, sait pertinemment qu&rsquo;il ne peut pas avoir raison à 100% sur tous ces investissements&hellip; C&rsquo;est bien la raison qui fait que nous diversifions les portefeuilles et que nous évitons comme la peste les positions excessives. De plus nous appliquons un &laquo;&nbsp; principe de réalité&nbsp;&raquo; pour évaluer nos positions dans une optique plus long terme.Dans le cas Trump plusieurs exemples illustrent notre propos.Trump envisage&nbsp; 500 Mads de $ de dépenses fédérales (au minimum) &nbsp;pour rénover et construire des infrastructures. Très bien pour certaines valeurs, MAIS , du fait d&rsquo;une recours important à la dette, à un moment ou à un autre cela pèsera sur les taux. Si les taux montent trop cela sera néfaste à l&rsquo;économie dans son ensemble. Cela sera aussi &laquo;&nbsp;&nbsp; favorable&nbsp;&raquo; au dollar&hellip; et pèsera sur les valeurs américaines exportatrices.Des mesures protectionnistes sont envisagées par le nouveau président&nbsp;:&nbsp; cela peut déclencher une forte réaction des chinois en particulier qui pourrait pousser leur devise à la baisse pour compenser par une baisse des prix de leur produit ce qu&rsquo;ils subissent en terme de hausse des barrières douanières&hellip; ce qui pénaliserait in fine tous les secteurs de l&rsquo;économie américaine.Autre exemple&nbsp;; inciter Apple à produire aux Etats-Unis&hellip; cela va effectivement créer des emplois (bons pour l&rsquo;économie US) mais cela va augmenter massivement le prix des iPhone et autres&hellip;. Ou faire baisser les profits de l&rsquo;entreprise&hellip;. Et/ ou son cours de bourse&hellip;ce qui n&rsquo;est pas bon pour l&rsquo;épargne en effet Apple est très présent dans les portefeuilles américains&hellip;.Pour conclure, nous pensons toujours qu&rsquo;il faut éviter pour la gestion de portefeuille sur long terme, d&rsquo;écouter les intervenants ou commentateurs qui incitent à prendre des positions excessives... Dans un sens ou dans l&rsquo;autre.C&rsquo;est parfois frustrant mais plus rémunérateur sur le long-terme&nbsp;!

Bourse Nasdaq New York flou 

Trump et les marchés : anticipation, surprise et principe de réalité

Economie

Finance

Bourse : suite à l'élection de Trump, le dollar est fort, mais qui perd, qui gagne et jusqu’à quand ?

La hausse des taux longs, en particulier en zone euro, est le sujet qui peut apparaître le plus menaçant pour l&rsquo;économie européenne et pourrait si elle perdure casser la dynamique des marchés.Nous considérons que nous n&rsquo;en sommes pas là, n&rsquo;oublions pas d&rsquo;où viennent les taux&nbsp;: un tiers des emprunts de la zone euro se traitaient récemment avec des taux négatifs&hellip; ce qui n&rsquo;avait en fait aucun sens et ne reflétait en rien les fondamentaux de la zone euro. Pour notre part, nous trouvons, malgré leur rebond, les taux encore beaucoup trop bas. Nous limitons nos investissements dans ces supports qui ne rapportent toujours pas assez selon nous. Mais le jeu qui consiste à faire comme certains gérants de hedgefunds américains et à défier la Banque centrale en pariant sur une poursuite rapide de la hausse des taux longs nous paraît bien risqué. Vendredi, Mario Draghi, le président de la BCE, a rappelé que les opérations de rachat de dettes (qui correspondent, de fait, à l&rsquo;émission de 60 milliards d&rsquo;euros par mois) allaient durer jusqu&rsquo;en septembre 2016. Ceux qui parient sur le fait que la BCE risque de ralentir ces rachats de dettes à un moment donné pourraient donc le regretter amèrement.En attendant un retour au calme sur les marchés, nous pouvons analyser les informations provenant de la zone euro et des entreprises françaises qui ont publié leurs résultats ou leurs chiffres d&rsquo;affaires au 1er trimestre.Sur le front économique, mois après mois la reprise en zone euro s&rsquo;installe&nbsp;: au premier trimestre la France a surpris positivement avec une hausse du PIB de 0,6%. Même si une large partie provient de la variation de stocks et que, malgré un euro faible, les exportations ne redémarrent pas vraiment, il faut saluer ce résultat. C&rsquo;est en phase avec notre scénario de reprise modérée en Europe.Sur le front des chiffres d&rsquo;affaires des entreprises du CAC 40 publiés ces dernières semaines, là aussi, les nouvelles ont été plutôt bonnes&nbsp;: en moyenne les CA ont augmenté de 7.6%, ce qui dans un contexte de croissance modérée dans le monde est excellent. Etant donné que les entreprises sont extrêmement raisonnables dans leur gestion des coûts, les profits devraient croître sensiblement en 2015. Bien évidemment, l&rsquo;effet devise a été déterminant pour beaucoup d&rsquo;entreprises&nbsp;: en moyenne le dollar valait 1.37&euro; il y a un an et 1.13&euro; en moyenne au premier trimestre, cela s&rsquo;est traduit mécaniquement dans le niveau des facturations.Le discours des chefs d&rsquo;entreprises, bien qu&rsquo;encore teinté de prudence, est aussi beaucoup plus positif pour la fin de l&rsquo;exercice 2015 et pour 2016.Toutes ces informations nous confortent dans l&rsquo;idée que les analystes devraient revoir leurs prévisions de profits à la hausse et non à la baisse comme souvent depuis plusieurs années à cette période de l&rsquo;année. Ceci justifierait les niveaux actuels de marché et pour certaines entreprises, une poursuite de la progression de leur valeur boursière.Notre scénario reste donc toujours optimiste pour la fin d&rsquo;année en particulier sur la zone euro. Les risques que nous surveillons sont toujours les mêmes&nbsp;: La Grèce et la Chine.En Grèce, les négociations se poursuivent, il est probable qu&rsquo;il faille aller jusqu&rsquo;en juillet pour en savoir plus. Pour la Chine&nbsp;: les chiffres vont tous dans le sens d&rsquo;un ralentissement de l&rsquo;économie. Dimanche dernier, la Banque centrale de Chine a une nouvelle fois baissé ses taux courts et montre ainsi qu&rsquo;elle veut conserver le contrôle du rythme de croissance.

Reprise en zone euro : comment en profiter sans risque sur les marchés 

Après des semaines d&rsquo;euphorie, les marchés ont entamé une consolidation et une reprise de la volatilité importante depuis quelques jours.Cette consolidation, somme toute logique, peut-elle se transformer en baisse plus profonde et nous faire revivre des épisodes de stress de marchés importants&nbsp;?&nbsp;Les effets de domino étant devenus extrêmement prégnants sur les marchés depuis le début d&rsquo;année, chacun peut avoir son interprétation sur l&rsquo;élément déclencheur de ce changement de climat des marchés depuis mi-avril. Le fait est que le CAC par exemple est passé de près de 5300 à 4900, le dollar a baissé de 8%, le pétrole a rebondi de 20% depuis début avril et pour compléter le tableau&nbsp;: les taux 10 ans allemands sont passés de 0,10%... à 0,60% en quelques jours&nbsp;!&nbsp;Quelques faits objectifs ont semé le trouble sur les marchés&nbsp;:&nbsp;- Les chiffres de croissance américains sont médiocres depuis plusieurs semaines&nbsp;; croissance du PIB faible, productivité en berne, création d&rsquo;emplois plus faible que prévue.&nbsp;- La Chine continue d&rsquo;afficher des indicateurs peu enthousiasmants.&nbsp;- Les enquêtes de conjoncture au Japon traduisent un nouveau ralentissement malgré les milliards de yen injectés par la Banque centrale du Japon.&nbsp;&nbsp;Le réel changement sur les marchés est venu du revirement complet d&rsquo;anticipation sur l&rsquo;inflation&nbsp;: il y a quelques semaines, tout le monde parlait de déflation, et depuis quelques jours, le thème de l&rsquo;inflation est revenu en force.&nbsp;&nbsp;Les conséquences sur les marchés ne se sont pas faites attendre&nbsp;:&nbsp;Ralentissements aux Etats-Unis = baisse du dollar et des bourses américaines et européennes.&nbsp;Rebond du pétrole&nbsp; = anticipation de reprise de l&rsquo;inflation et hausse des taux.&nbsp;Bien évidemment, comme le soulignait Mme Yellen, présidente de la Banque centrale américaine, les niveaux de valorisation relativement élevés des marchés, rendent les marchés plus nerveux lorsque les nouvelles deviennent négatives après des mois sans nuage.&nbsp;Pour notre part, nous considérons les replis de marchés plutôt comme des opportunités pour reconstituer des positions sur les marchés&hellip; sans précipitation toutefois car certains risques subsistent.&nbsp;Depuis des mois, nous disons que l&rsquo;économie croît de manière très modérée et que le niveau de la dette est trop important pour envisager une reprise plus vigoureuse. Nous ne changeons pas de vision, de même nous pensons qu&rsquo;un risque de récession est très limité.&nbsp;Les chiffres de la zone euro confirme aussi une très timide amélioration et même si certains secteurs sont en retard, les perspectives d&rsquo;investissements s&rsquo;améliorent&hellip; même en France&nbsp;!&nbsp;Sur le pétrole, l&rsquo;offre restant très supérieure à la demande dans un contexte de croissance modérée, un retour vers 55$ sur le Brent nous paraît envisageable. Croissance molle, pétrole en recul, l&rsquo;inflation devrait repartir un peu mais rester assez loin des objectifs de 2% des Banques centrales en particulier en zone euro. Les injections de liquidités de la Banque Centrale Européenne (60 Milliards de $ par mois) vont donc se poursuivre jusqu&rsquo;en Septembre 2016.&nbsp;Ceci milite pour des taux qui restent bas et un euro plus faible.&nbsp;Enfin, et pour nous qui sommes des investisseurs en entreprises, surtout, les résultats des entreprises sont en amélioration en Europe, ce qui est clé pour nos décisions d&rsquo;investissements. Cette semaine nous avons été confortés dans nos anticipations par les résultats assez bons des banques et des financières dont le discours était positif pour les trimestres à venir. Deux exemples illustrent ce que nous évoquons régulièrement sur les entreprises européennes et leur valorisation&nbsp;:&nbsp;Norbert Dentressangle&nbsp;: le titre fait l&rsquo;objet d&rsquo;une offre de rachat par XPO logistics, une entreprise américaine. XPO n&rsquo;hésite pas à offrir une prime de 35% sur le dernier cours. Ceci illustre l&rsquo;intérêt que les Américains portent aux valeurs européennes et leur capacité à y investir en ce moment grâce à un dollar fort.&nbsp;Sequana&nbsp;: après des mois de travail et de restructurations douloureuses, l&rsquo;entreprise affiche des résultats opérationnels en progression. Le titre était clairement affecté par ses difficultés passées mais l&rsquo;amélioration a été salué par un rebond de plus de 50% en quelques semaines.&nbsp;Nous pensons que ce type d&rsquo;exemple illustre l&rsquo;intérêt des marchés européens même après les progressions que nous avons connues.&nbsp;En conclusion&nbsp;: il nous paraît possible d&rsquo;utiliser les périodes de doute, qui ne manquent pas de se produire comme on l&rsquo;a vu en début de semaine passée, pour renforcer, bien sûr de manière sélective, les positions en actions.&nbsp;&nbsp;