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Les stratégistes ne savent plus où va l'économie mondiale.
Les stratégistes ne savent plus où va l'économie mondiale.
©Flickr

Revue d'analyses financières

Dans l'œil des marchés : Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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L’indice MSCI AC World, qui reflète le comportement de l’ensemble des bourses mondiales, a baissé de 1,2% la semaine dernière. La baisse a été beaucoup plus sévère parmi les marchés émergents avec notamment : -8,3% au Chili, -6,8% en Afrique du sud, -5% au Moyen Orient…Cette évolution inattendue par la quasi totalité des stratégistes au début de l’année a quatre explications :

1/ Les inquiétudes sur la poursuite de la croissance chinoise ; 

2/ les opérations de « tapering » de la banque centrale américaine ;

3/ l’incertitude politico économiques dans plusieurs marchés émergents ;

4/ l’économie américaine qui produit des indicateurs difficiles à interpréter.

Parmi les classes d’actif, la meilleure performance depuis le début de l’année a été réalisée par les obligations du Trésor US 10 ans (+ 4,2%), les obligations d’Etat espagnoles (+3,9%), l’or (+2,8%), les obligations d’Etat allemandes (+2,3%).

En France, la fameuse inversion de la courbe du chômage n’a bien évidemment pas eu lieu.L’augmentation de plus de 375 000 chômeurs supplémentaires est sans appel. Ce n’est ni une stabilisation, ni une inversion, comme le prétend la communication gouvernementale. François Hollande a été pris au piège d’un pari totalement raté. Rien ne pourra se passer tant que le gouvernement n’aura pas compris que pour créer des emplois, il faut beaucoup plus de flexibilité dans le droit du travail et surtout casser au plus vite les effets de seuil dans les entreprises, en particulier celui des 50 salariés. Pendant ce temps-là, la courbe du chômage s’est inversée en Espagne, en Italie et au Portugal…

Les investissements étrangers en France, selon le dernier rapport de la Cnuced, ont baissé de 77% en 2013. Il s’agit d’un véritable effondrement, contrairement à ce qui s’est passé dans le reste de l’Europe. Circonstance encore plus grave, les investissements réalisés se sont dirigés vers l’immobilier, contrairement à l’industrie et aux services qui subissaient des retraits massifs. Ces chiffres contredisent ceux qui ont été publiés pendant toute l’année 2013, par des consultants, à la demande du gouvernement pour vanter « l’attractivité de la France »….

Le niveau de dépenses publiques résulte de ce que Jean-Pierre Petit, président des Cahiers Verts de l’Economie, appelle le  « keynésianisme simplet » des hommes politiques de gauche comme de droite. Nous sommes le pays où le niveau de dépenses sociales est le plus élevé (33% du PIB contre 28,6% en Suède). Le « je dépense donc je suis » risque donc de continuer à être pendant encore longtemps au cœur du système politique français.

Sur l’échiquier politique, comme l’écrit Charles Gave, président de l’Institut des Libertés cette semaine dans Valeurs Actuelles, la droite est aux abonnés absents, car elle est encore étatiste, bonapartiste, interventionniste et hait viscéralement la liberté individuelle.

En Allemagne, la performance du marché action mesurée en dollar US marché a été supérieure à celle du marché japonais depuis la dévaluation agressive du Yen. Cette constatation pourrait inciter des investisseurs à diminuer leurs positions sur le marché allemand.

En Grande Bretagne, Mark Carney, président de la Banque d’Angleterre, est le banquier central qui a inventé le concept de « forward guidance » qui consiste à substituer la politique monétaire par des mots. Cette technique a été très largement utilisée par Ben Bernanke et surtout par Mario Draghi. A suivre …

En Europe, le pourcentage de chiffre d’affaire réalisé par les sociétés de l’indice STOXX 600 dans les marchés émergents est de 18%, ce qui rend de nombreuses grandes sociétés vulnérables à une dégradation de l’activité économique dans ces pays.

Les statistiques économiques US sont très difficiles à interpréter

Aux Etats-Unis, la croissance annualisée du T4 a été de 3,2% après 4,3% au T3. C’était une excellente nouvelle. En revanche, la publication d’un indice ISM à 51,3 en janvier contre 56,5 en décembre a été considérée comme une mauvaise nouvelle entraînant quasi instantanément un plongeon des valeurs américaines.

Les marchés frontières sont en hausse de 1,3% depuis le début de l’année, à comparer avec une baisse de 6,6% des marchés émergents. Depuis le début de 2013, l’écart est encore plus spectaculaire puisque les marchés frontières ont progressé de 22% alors que les marchés émergents reculaient de 11%. Selon Sean Lynch, stratégiste de Wells Fargo, ces marchés présentent l’intérêt d’être en grande partie décorrélés des grands marchés. Les pays émergents vont bientôt commencer à  entrer dans une zone d’achat…. 

Les propositions de Michel Barnier risquent de faire du tort aux banques françaises

Les banques européennes risquent de souffrir des propositions de Michel Barnier, qui ont été jugées irresponsables par Christian Noyer, le président de la Banque de France.

Les faillites les plus spectaculaires ont surtout été le fait de banques de détail comme Dexia en France et en Belgique et Northern Rock en Grande Bretagne. Les banques universelles comme la BNP Paribas et la Société Générale s’en sont plutôt bien sorties.

Les banques américaines, après avoir effectué un très beau parcours, ont décroché cette semaine en cassant à la baisse leur moyenne mobile 200 bourses. Cela a été le cas pour Citigroup et Goldman Sachs.

En Asie, les banques japonaises ont beaucoup accru leur part de marché, surtout les banques japonaises comme Mitsubishi UFJ Financial Group, Mizuho Financial et Sumitomo Mitsui Financial Group.

Les énergies vertesne sont plus à la mode. Le Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective dénonce les effets pervers des subventions. Dans un rapport qui vient d’être publié,  il réclame un réaménagement urgent des dispositifs de soutien. Il faudrait faire évoluer le dossier sur le gaz de schiste. C’est pourquoi Arnaud Montebourg, ministre du Redressement Productif, est en train de faire la promotion d’une nouvelle technique « propre » pour extraire le gaz de schiste. Il s’agirait tout simplement de remplacer l’eau par du fluoropropane. Les ministres écologistes du gouvernement (Cécile Duflot et Philippe Martin ) sont évidemment totalement opposés à cette évolution. Ambiance ….

Dans le secteur des gaz de schiste,  le feuilleton continue…Arnaud Montebourg, ministre du Redressement Productif, veut pousser une nouvelle technologie… Cécile Duflot et Philippe Martin s’y opposent…

Les « sticky winners » ( sociétés qui vont continuer à réaliser de la croissance forte avec des résultats qui suivent) sont le dernier concept d’investissement formalisé par Hugo Scott Gall de Goldman Sachs. Il a identifié les sociétés qui sont susceptibles de traverser convenablement la période difficile que nous avons devant nous. En France : L’Oréal et Dassault DSystèmes ; en Grande Bretagne : Rolls Royce et Spectris ; en Allemagne : Kion et Wirecard ; en Suède : Elekta et Atlas Copco.

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