Faut-il vraiment éteindre les appareils électroniques en vol ? <!-- --> | Atlantico.fr
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La Federal Aviation Administration devrait lever l'obligation d'éteindre les appareils électroniques durant les phases d'atterrissage et de décollage des vols commerciaux.
La Federal Aviation Administration devrait lever l'obligation d'éteindre les appareils électroniques durant les phases d'atterrissage et de décollage des vols commerciaux.
©Reuters

La minute tech

C'est un réflexe : éteindre tous les appareils électroniques durant le vol. Mais est-ce vraiment dangereux de les allumer ? De nouvelles directives de l'aviation civile américaine provoquent un grand débat entre voyageurs.

Le site de tech Arstechnical'a annoncé avec un accent de triomphe : ''Après des mois de cajoleries, d'insistance et de consultations, la Federal Aviation Administration devrait finalement lever l'obligation d'éteindre les appareils électroniques durant les phases d'atterrissage et de décollage des vols commerciaux."

L'histoire de l'assouplissement de cette consigne que l'on croyait évidente et éternelle est intéressante : c'est une sénatrice, Claire McCaskill, outrée de voir les pilotes et les hôtesses pianoter sur leur iPad après lui avoir interdit d'en faire autant qui a lancé une vraie campagne auprès de l'Aviation civile et prépare une loi. La pression est grande et s'accentuera. Le nombre d'appareils électroniques dans la poche ou dans les bagages cabine augmente tous les jours, et sur les très longs courriers, liseuses, tablettes et jeux vidéos sont des passe-temps bienvenus. 

Le bref article a provoqué plus de deux cents commentaireset a été repris par Reddit, où là aussi il attire des milliers de clics.Le sujet passionne. Les utilisateurs de liseuses électroniques sont les plus impatients. "L'interdiction d'allumer une liseuse a toujours été ridicule parce qu'il n'y a pas vraiment de on-off avec elles. Tant que les antennes wifi et 3G sont éteintes, vous utilisez les batteries uniquement pour tourner une page".

Un passager fait remarquer que certaines compagnies proposent du wifi à bord. "Qu'un avion puisse voler pendant que les passagers utilisent du wifi mais ne puisse pas tolérer un écran lumineux ou des casques branchés pendant le décollage est ridicule."

Pourquoi ces consignes ont-elles été mises en place ? Santos en rappelle une des raisons : "Ce n'est pas à cause des interférences mais parce que l'attention des passagers est détournée, beaucoup plus que s'ils lisaient un livre ou un journal. L'atterrissage et le décollage sont des moments où tout le monde doit être attentif". Il a récolté une volée de commentaires ironiques : "Yeah, l'attention est beaucoup plus détournée par l'écran d'un téléphone mobile que quand on dort". "Si le défaut d'attention était la raison, l'équipage réveillerait tous ceux qui ont les yeux fermés". 

Un autre passager se demande pourquoi les avions privés ne sont pas soumis aux mêmes règles : "Les avions privés ne suivent pas ces consignes. Pour un voyage d'affaires, j'ai pris l'avion de ma compagnie, nous avons des ordinateurs à bord, des radios 10W, et nous avons envoyé des données et des vidéos au sol. Et nous non plus, nous ne sommes pas écrasés pour le moment."

Mais c'est bien sûr l'interdiction d'avoir son mobile allumé qui provoque le plus de récriminations. 

"Si avoir votre mobile allumé interférait vraiment avec les instruments de bord et pouvait mettre en danger l'avion, vous pouvez parier que les terroristes auraient allumé leur téléphone portables à bord depuis des années", ironise un commentateur. 

Un pilote est intervenu aussitôt pour partager son expérience professionnelle. Les téléphones mobiles allumés? Pas, question :

"Oui, ils interfèrent. Les GSM sont les pires. Je suis pilote sur avion Bombardier CRF à portée régionale et je peux vous assurer par expérience que quand les téléphones mobiles commencent à chercher du réseau à 2000 pieds, ils interfèrent avec l’altimètre du radar de notre avion qui donne des relevés erronés. Ce n'est pas suffisant pour provoquer un crash, mais dans certaines conditions (une approche CAT d'un aéroport avec une visibilité minimum), cela peut provoquer une mauvaise manœuvre. Une perte de temps et de carburant, ou, au pire, une vraie menace si nous sommes déjà en fin de carburant et que le temps se détériore. Les choses sont pires quand les gens laissent leur mobile allumé dans leurs bagages en soute, qui sont plus près du capteur de l'altimètre du radar. Les gens disent parfois que c'est NOTRE équipement qui est défectueux parce que mal conçu et je leur réponds qu'ils ne savent visiblement pas comment fonctionne un altimètre". 

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