Sarkozy contre Le Pen : la bataille de 2017 a-t-elle déjà commencé ?<!-- --> | Atlantico.fr
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"Les municipales verront certainement une montée du FN qui culminera peu après, au moment des élections européennes."
"Les municipales verront certainement une montée du FN qui culminera peu après, au moment des élections européennes."
©Reuters

Chroniques du pot aux roses

Une enquête Ifop montre que pour les prochaines élections européennes de mai 2014, le Front national est actuellement crédité de 24% des voix, deux points au-dessus de l'UMP et cinq au-dessus du PS.

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

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1 - Oui, le FN est en passe devenir le premier parti de France

Ceux qui se fondent sur le pourcentage élevé d'abstentionnistes pour relativiser le succès éclatant du FN à Brignoles sont des sortes de mini Chamberlain, des autruches perdues dans les couloirs obscurs des sièges du PS et de l'UMP. Ils vont avoir du mal à percer le linoléum  pour y enfouir la tête.

Car les chiffres sont cruels : additionnées à celles du modeste "Parti de la France" de Carl Lang, les voix du FN le mènent quasiment à la majorité absolue au premier tour. Faut-il qu'on vous l'emballe ?

On peut gloser ad nauseam sur les causes et origines de ce succès, la responsabilité du cynique Mitterrand, du tortueux Hollande, des belles âmes de la droite et du centre. L'explication en réalité est simple : face à la crise qui ronge l'économie et la société françaises, le FN est le seul parti à présenter une analyse et des remèdes ayant l'apparence de la cohérence. Pour lui, nos problèmes viennent de l'étranger, aussi bien des hommes (les immigrés) que des marchandises (la mondialisation). Par conséquent, ses préconisations sont protectionnistes et xénophobes : refouler étrangers et importations en acceptant si besoin est de sortir de l'Union européenne. Tout cela est simple, clair, net et précis si l'on se contente de slogans et de tracts électoraux pour toute pitance intellectuelle.

Face à lui, à droite, se débattent dans des méandres rhétoriques ceux qui teintent leur discours d'hostilité aux immigrés, mais pas trop et de nationalisme économique, mais sous réserve de respecter le droit européen. Quant à la gauche ennemie du capitalisme mondialisé, elle s'érige en protectrice inconditionnelle des étrangers résidant en France et se prive ainsi de toute crédibilité face à un électorat populaire et petit-bourgeois qu'insupporte la seule vue de femmes voilées, il est vrai de plus en plus nombreuses dans les rues.

Dans ces conditions, les municipales verront certainement une montée du FN qui culminera peu après, au moment des élections européennes. Quel merveilleux scrutin en effet pour se défouler, dire "merde" à l'Europe et aux eurocrates sans que cela ait trop de conséquences politiques ! Si le FN n'atteint pas les 30 %, les autres partis auront de la chance.

Comment enrayer cette progression et même renverser la tendance ?

Il y a le traitement au long cours : guérir l'économie et la société françaises en retrouvant la croissance. D'une part en imposant une politique monétaire européenne qui élimine la surévaluation de l'euro et d'autre part en engageant de vraies réformes structurelles pour réduire le poids de l'Etat dans la société.

Et il y a la réponse plus strictement politique : assumer un discours patriote et une laïcité exigeante.

Si l'on veut bien se souvenir du seul moment où le Front national a subi une déculottée électorale ces trente dernières années, on retrouvera les images du premier tour des élections présidentielles de 2007 où Le Pen père pleurait face aux caméras de télévision, enragé qu'il était par le score de Sarkozy obtenu à ses dépens.

En réalité, c'estle positionnement politique de Sarkozy en 2007 et lui seul qui offre une alternative à la montée inexorable du vote frontiste. Encore faut-il que les aléas et faiblesses de l'exercice du pouvoir ne déçoivent pas ensuite, comme ce fut le cas entre 2008 et 2012, ceux qui auront cru à ces promesses ; que la crainte inspirée par Bruxelles et la fascination devant les raisonnements abstraits des technocrates n'envoûtent pas ceux qui auront à réformer la France.

Comme par hasard, c'est au même moment que le juge Gentil, après avoir fait s'étrangler Nicolas Sarkozy de rage, a soudainement ouvert ses serres, le libérant du poids d’une affaire Bettencourt gonflée à dessein par la gauche pour empoisonner la vie de l'ancien président.

Mais, en politique, les hasards n'en sont jamais tout à fait. Il y a une forme d'esthétique dans la façon dont les événements surviennent et un art d’en tirer parti. Aide toi, le Ciel t'aidera. Tout se met en place progressivement pour que le choc entre la droite et l'extrême droite soit le clivage structurant, l'expression du choix fondamental que la France devra faire. La gauche française, dont les analyses, les méthodes et les ambitions révèlent chaque jour un peu plus leur inadaptation au monde moderne, sera aux abonnées absentes de ce combat pour pas mal de temps.

La route s'ouvre à nouveau pour que Nicolas Sarkozy relève le gant en 2017. Mais une grosse bête est sur son chemin. S'il échoue, il faudra se demander où se trouvent nos armures.

2 - La pieuvre et l'étudiant

La mutuelle étudiante Smerep conteste la décision de l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) d'interdire une de ses campagnes pour cause de prétendu sexisme. Quand on la visionne, on se dit d’abord que le droit à l’ironie est de train de disparaître en France sous les coups de boutoirs des gens sans humour.

Selon la Smerep, le fait qu'il n'y ait pas de procédure de recours auprès d'une instance tierce par la voie de l'appel rend cette sorte de sentence illégale. "L'ARPP n'est pas une juridiction, c'est une association." Le raisonnement se tient tout à fait en droit.

Mais le plus intéressant est la lecture politique que Pierre Faivre, vice-président de la Smerep, donne de ce contentieux. Dans un mail adressé à ses adhérents, il s’interroge sur " les réelles motivations d’une telle censure ". Pour lui, il s’agit avant tout d’une " attaque politique par des lobbies proches de notre concurrent ", c’est-à-dire la LMDE. " Sur les réseaux sociaux, on s’est fait lyncher par des personnes de milieux proches de notre concurrente, qui a très mauvaise presse depuis un an. C’est un secret de polichinelle que la LMDE est liée à l’Unef. Les Chiennes de garde, qui ont déposé la plainte contre nous, sont un réseau très organisé, proche du collectif Osez le féminisme, composé en partie d’anciens de l’Unef ou de la LMDE et qui organise même des réunions dans les locaux de la LMDE."

Ces rapprochements sont plus que troublants en effet et montrent comment l'Etat PS et ses pseudopodes agissent tels une pieuvre depuis mai 2012, usant et abusant du politiquement correct pour défendre leurs intérêts financiers et politiques.

A propos, à quoi les Italiens font-ils référence quand ils parlent de pieuvre ?

3 - Fleur Pellerin et la mauvaise reaganomics

"Quand ça bouge on taxe, si ça bouge encore on règlemente et quand ça ne bouge plus on subventionne !"

Cette merveilleuse formule de feu Ronald Reagan pour dénoncer les tendances naturelles du Léviathan étatique a trouvé une parfaite illustration ces derniers temps en France avec les menées de Fleur Pellerin et de ses collègues ayraultnomanes. Coup sur coup, on a vu ces "serial regulators" s'en prendre au financement débancarisé dit crowdfunding, à la vente de livres par Internet et rançonner Google au bénéfice de la presse subventionnée.

Dès que quelque chose échappe à l'emprise de l'Etat, il faut l'amener à résipiscence. Si ce monstre froid ne donne pas l'impression de tout pouvoir contrôler, il craint de ne plus être obéi. L'explosion de la baudruche est proche.

4 - Cryptologie socialiste

CICE - EBE + IS + TVA - C3S + CGPME - MEDEF = .... 0 !

A lire du même auteur :  "L'enfumeur", de Serge Federbusch, (Ixelles éditions), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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