Attaque au Kenya : le cauchemar des victimes raconté sur les réseaux sociaux <!-- --> | Atlantico.fr
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Le siège du centre commercial Westgate de Nairobi, au Kénya, a été attaqué samedi par un commando islamiste.
Le siège du centre commercial Westgate de Nairobi, au Kénya, a été attaqué samedi par un commando islamiste.
©Reuters

Revue de blogs

Le Kenya, pays en plein essor où les médias sociaux et la technologie sont omniprésents, est à nouveau attaqué, 15 ans après les attentats contre l'ambassade américaine de Nairobi.

Westland était un symbole pour les Kényans de Nairobi, le pôle économique et technologique de l'Afrique de l'Est. Des restaurants, un grand parking, des boutiques et des grands escaliers, internet gratuit, des animations pour enfants... Bref, le rêve d'une des premières middle class d'Afrique, jusqu'aux attentats, au carnage, aux prises d'otages et aux combats entre police, soldats et terroristes qui ont lieu encore ce mardi 24 septembre dans le centre commercial. Le compte Twitter de l'armée kényane, qui dirige les opérations anti-terroristes, KDinfo, diffuse actuellement ses dernières informations.

Les témoignages détaillés des événements à l'intérieur du centre commercial sont encore rares. L'heure est a la douleur, les prières et les condoléances, qui affluent du monde entier, et à la colère.

Le Globe and Mail, journal canadien, a publié le témoignage à chaud d'une Canadienne a peine libérée. Réfugiée dans les toilettes dames dès les premiers coups de feu, elle et les personnes réfugiées étaient tenues constamment au courant des événements par les SMS de proches et d'amis, jusqu'à ce que les batteries s'épuisent. C'est ainsi qu'une autre femme a appris que sa belle mère et son fils avaient été blessés : “J'essayais de la calmer un peu, mais c'était dur", raconte la Canadienne survivante. "Puis, un peu plus tard, elle a reçu le message que tous deux étaient morts. Alors elle a décidé de sortir dans la bataille. Elle n'en avait plus rien à faire,  (...) Alors je lui ai dis, est-ce que vous avez d'autres parents et enfants ? Elle a dit oui. Je lui ai dit qu'il fallait que nous sortions tous de là pour les proches qui nous restent . Elle a décidé de rester”. Quand son mobile n'a plus eu de batterie, cette jeune illustratrice Canadienne a tout simplement écrit le numéro de téléphone de son mari sur son pantalon, en gros, pour que la police sache qui contacter si elle y restait. 

Hors des murs du centre commercial, les photos sont peu à peu apparues, comme celles des victimes confirmées. L'une d'elles, le poète et homme d’État ghanéen Kofi Awoonors, venait de publier des poèmes étonnamment prémonitoires : ils sont republiés et ont parcouru tous les réseaux sociaux puis la presse.  

Les questions et la colère font aussi leur chemin, et un nouveau hashtag a été lancé : #WestgateQuestions. Simon a ouvert un Google Docpour lancer l'enquête. Comment un attentat d'une telle ampleur, dans une cité très surveillée, a-t-il pu avoir lieu, et pour le bénéfice de qui ? Les Kényans sont invités à y déposer leurs questions, en attendant peut-être leur enquête citoyenne. Le Google Doc est actuellement trop fréquenté pour recevoir d'autres visiteurs. Une question concerne notamment Samantha, la Jihadiste de nationalité britannique. Était-elle ou non dans le groupe des terroristes ?  Les déclarations officielles divergent. 

Que les Kényans prennent déjà en main l'enquête pour mutualiser les informations et déjouer éventuellement les versions destinées à maintenir le calme est typique de ce pays. L'attentat frappe l'une des villes africaines les plus "tech", où les téléphones mobiles sont la norme et la pénétration et la maitrise d'Internet sont très élevées, le paiement via téléphone mobile une banalité.

Une cité est actuellement en construction aux portes de Nairobi, qui deviendra à terme la Silicon Valley africaine et attire déjà beaucoup d'investisseurs asiatiques et occidentaux.

Face aux attentats et aux risques de désinformations, cette communauté tech s'est immédiatement mobilisée et les internautes se sont transformés en veilleurs. Les Crisismappers (cartographes de crise) ont aussitôt créé une page de comptes twitter, avec des sources fiables comme le correspondant de l'Economist  @howden_africa, et d'autres, pour avoir toutes les mises à jour sur le court des événements. Un groupe Facebook, Westgate Attacks (Attentats de Westgate) a été créé, parmi d'autres. Les hashtags officiels, utilisés par exemple par le compte de la Croix Rouge, sont diffusés au même titre que les numéros de téléphone d'urgence.

Voir ici la Vidéo publiée sur le compte FB WestGate Attacks

La collecte des dons a immédiatement commencé, avec un numéro spécial sur le très populaire système M-Pesa, ou presque tout Kenya a un compte, qui permet d'envoyer de l'argent de mobile à mobile . 

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