Goodbye, BlackBerry ? Pourquoi son fabricant RIM supprime un tiers de ses postes<!-- --> | Atlantico.fr
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Le fabricant canadien prend acte de l'échec de sa stratégie et annonce la suppression de 4500 postes.
Le fabricant canadien prend acte de l'échec de sa stratégie et annonce la suppression de 4500 postes.
©Reuters

La minute tech

Les très mauvais résultats de Blackberry vont entraîner beaucoup de licenciements et font planer une menace : l'un des piliers historiques de nos vies mobiles pourrait bien un jour disparaître. Souvenirs, souvenirs...

Sur le papier, l'histoire est classique : une entreprise canadienne de tech, RIM (Research in Motion) qui produit le téléphone BlackBerry, perd de l'argent (un milliard de dollars) car ses produits ne sont plus à la mode et ses deux derniers smartphones ont fait flop. Elle licencie, elle sera peut-être vendue à un fonds d'investissement ou dépecée pour ses brevets.

Mais dans les habitudes des fans de BlackBerry et de ceux qui en sont équipés par leur entreprise, c'est bien plus. Toute une histoire, des souvenirs, une façon de communiquer et de vivre en textant ses amis grâce à son système de messagerie instantanée privée, qui a ouvert l'ère du tchat non-stop, et du pianotage constant sur son clavier un peu joufflu.

Il fut un temps où une panne des serveurs de la messagerie BlackBerry pouvait déclencher une panique mondiale. Déjà du passé, tout ça ? Et ce au moment même ou l'application BBM de messagerie, le joyau de la technologie RIM-BlackBerry, est lancée sur iPhone et Android.

 Photo CR Artist sur Flickr

Dépassé, démodé

Forbes, le Financial Times et le Wall Street Journal trouvent qu'il a été douloureux de regarder une "belle" société comme RIM, adorée de ses clients et fierté du Canada,  se suicider par erreurs de management et manque d'innovations.

Mais comment un appareil champion de la sécurité des échanges a-t-il pu plonger si vite et si profond ? L'une des raisons est justement que les entreprises, qui étaient et sont les plus gros clients de Blackberry pour leurs flottes de mobiles et l'équipement de leurs employés, ont fini par laisser ceux-ci utiliser leur propre téléphone, en général un iPhone ou un Samsung, pour leurs messages, mails et travaux professionnels. Et que BlackBerry, face à la déferlante des applis, ne faisait plus le poids et encore moins la mode chez les consommateurs.

Certains veulent que l’État canadien vienne en aide à BlackBerry, mais sa direction annonce plutôt vouloir se recentrer sur les services aux entreprises.

Quelque soit son destin, Blackberry a marqué les vies quotidiennes et l'Histoire des mobiles. 

Les e-mails privés de Obama

En 2009, l'affaire avait mobilisé tous les services de sécurité de la Maison Blanche. Obama refusait de ne plus se servir de son Blackberry et comptait continuer à envoyer des mails privés à ses amis et sa famille. Tout message du président des Etats-Unis devant être soit entièrement public, soit totalement privé et secret défense, l'affaire du Blackberry d'Obama avait entrainé des débats, des sérieuses évaluations de sa sécurité (très bonne, mais encore renforcée pour le président) et une mise à la page de la politique des communication des présidents. Obama avait été autorisé à garder et utiliser son Blackberry pour ses échanges privés. 

Les émeutes de Londres

Durant l'été 2011 et les émeutes qui ont mis à sac Londres, BlackBerry a eu la primeur de problèmes qui se reproduiront souvent ensuite : être accusé d'être le médias privilégié des pilleurs et des casseurs, voire, ailleurs, de manifestants, qui auraient organisé et coordonné par messages sur Blackberry les cibles et quartiers à dévaster. Twitter et Facebook faisaient partie du lot des accusés, mais les messages encryptés et indétectables de BlackBerry était ce que Scotland Yard ne supportait pas. La direction de BlackBerry avait promis de coopérer avec la police, ce qui ne lui a pas attiré les compliments de sa clientèle. D'autres problèmes de ce type se sont reproduit en Inde et ailleurs lors d'émeutes, de crises, de manifestation et ont ouvert un débat qui dure encore, entre droits à la confidentialité et à la sécurité nationale. 

Le flirt aux Emirats Arabes Unis

Les Emirats et le Moyen Orient ont une dette immense envers BlackBerry, pour sa messagerie privée, combinée au Bluetooth, qui a permis a une génération le flirt poussé sans quitter son écran des yeux, de voiture à voiture, dans les galeries commerciales, dans les restaurants... sans que quiconque se doute de rien. L'Arabie Saoudite et pas mal de pays consorts ont souhaité l'interdire, non pas en raison des possibles rendez-vous contraires à la vertu qu'il aurait générés mais pour le cryptage intégré de ses messages, qui empêchent les services spécialisés de différents palais d'espionner les échanges privés. Légende urbaine ou non, aux Emirats Arabes Unis, toute panne du système Blackberry entraînerait une chute immédiate des accidents de voitures. 

Le jeu Brickbreaker

Blackberry n'est pas fort en applis et jeux, mais au moins un de ses jeux, le Brickbreaker, installé par défaut, a provoqué des addictions. En 2006 (la préhistoire...), le PDG de Lehman Brothers avait demandé au service informatique de le supprimer de son appareil, incapable de s'empêcher d'y jouer non stop  

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