Le crocodile aux écailles arc-en-ciel, les ouvriers russes qui se moquent de François Hollande et les chronographes militaires en tenue de combat : c'est l'actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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L’aviation n’a eu qu’un siècle pour passer des planches entoilées des frères Wright aux bombardiers furtifs, mais quel siècle de fureurs mécaniques, auxquelles les montres ont toujours été associées ! Il fallait à l’aviation contemporaine un instrument d’
L’aviation n’a eu qu’un siècle pour passer des planches entoilées des frères Wright aux bombardiers furtifs, mais quel siècle de fureurs mécaniques, auxquelles les montres ont toujours été associées ! Il fallait à l’aviation contemporaine un instrument d’
©Gregory Pons

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Et aussi : le canapé en céramique qui étire les heures et l'impertinence espiègle du style français...

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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ROLEX : La fameuse Daytona célèbre son demi-siècle de gloire…

Ce chronographe est une des icônes horlogères du XXe siècle et, peut-être le sera-t-il au XXIe siècle. Lancé en 1963 en hommage au fameux circuit automobile de Daytona (Etats-Unis), la Cosmograph Daytona fête donc son demi-siècle en s’offrant un boîtier de 40 mm en platine [une première dans cette collection] et une lunette gravée en céramique de couleur « marron » [ce qui est tout sauf sexy], avec un cadran bleu glacier qui est généralement associé au platine chez Rolex. Inutile de parler du mouvement automatique, qui est un des chronographes les plus fiables et les plus endurants du marché. Inutile d’insister sur la précision de la montre ou sur l’infinie minutie des finitions du moindre détail. On comprend pourquoi cette Daytona est devenue une légende, capable de se vendre plus cher en acier et en seconde main plutôt que neuve et en or. Aux enchères, c’est de la folie, avec certains modèles vintage qui dépassent le demi-million d’euros. S’il n’y a qu’une montre dont vous entendrez parler d’ici à la fin de l’année, ce sera de la Rolex Daytona qui soufflera ces jours-ci ses cinquante bougies…

LACOSTE : Un crocodile dessiné comme un arc-en-ciel de strass…

Sauf cas d’allergie grave aux logos commerciaux, on ne peut que sourire avec indulgence devant le célèbre crocodile de Lacoste, réinterprété en taille XXL avec des écailles de strass multicolore assorties au sertissage arc-en-ciel qui encercle le cadran. Même le crocodile en éclate de rire ! C’est la nouvelle ligne Victoria des montres Lacoste : un coup de coeur qui ne ruinera aucun budget de rentrée avec les 175 euros à acquitter pour tirer la langue aux conventions de l’horlogerie qui se prend au sérieux. Du coup, beaucoup plus sages et dénués de belles couleurs, les autres crocodiles de la collection paraissent un peu trop classiques…

RAKETA : Les horlogers russes défient François Hollande…

À Saint-Petersbourg, en Russie, la fabrique horlogère Raketa est une institution : fondée par Pierre Le Grand il y a 300 ans, c’est la plus ancienne manufacture russe et c’est aujourd’hui une des marques russes les plus connues dans le monde. Du temps de l’Union soviétique, cette manufacture produisait chaque année plus de montres que toute l’industrie suisse ! Les ouvriers de Raketa avaient un franc-parler qui les faisait parfois intervenir dans le débat politique international, tradition qu’ils ont conservée dans la Russie de Vladimir Poutine. Ils ont ainsi décidé de mettre leur grain de sel dans le potage géopolitique syrien : « Hollande, arrête de foutre le bordel en France au lieu d’aller foutre le bordel en Syrie ». Ils jouent également sur le mot Raketa, nom de marque qui signifie « missile » en russe : « Mieux vaut porter une Raketa que d’en balancer en Syrie ». Les deux managers de Raketa, tous deux d’origine franco-russe, se sont faits un plaisir de relayer cette fronde géopolitique sur le site de la manufacture : pas sûr qu’ils aient accès de sitôt au marché séoudien, qatarien ou même turc…

CORUM : Les heures s’étirent dans un canapé de céramique…

C’est la première fois que Corum tente une incursion sur le marché féminin avec son modèle emblématique T-Bridge, caractérisé par un boîtier tonneau et un mouvement horizontal disposé en ligne dont on jurerait qu’il « déroule » les heures en toute transparence. Il fallait à cette première T-Bridge féminine un matériau inaccoutumé : c’est la céramique blanche, qui a le triple avantage d’une résistance exceptionnelle aux rayures, d’une blancheur inaltérable et d’une « tiédeur » rassurante quand la montre est portée et qu’elle reste à la température du poignet. Il fallait bien quelques diamants : Corum est allé jusqu’à en sertir les « brides » qui tiennent le mouvement dont on découvre les battements mécaniques dans une sorte d’apesanteur au centre du boîtier. Les dimensions sont généreuses, mais habilement réparties : les 35 mm de la hauteur conviennent bien à des poignets menus, qui ne seront pas encombrés par les 40 mm de la largeur. Une séduisante tentative de stylisation du temps qui passe…

BELL & ROSS : L’héritage en partage, mais en tenue d’époque…

La notion de « transmission » est essentielle dans l’univers des montres, côté mécanique [l’énergie transmise au mouvement est transformée en affichage de l’heure] et côté esthétique, puisqu’on se transmet des valeurs de génération en génération, comme un héritage. La maison française Bell & Ross a choisi de faire de cet « héritage » le cœur de ses nouvelles collections, toujours inspirées par l’histoire militaire, notamment celle des pilotes de guerre. Il devenait donc très tentant de marier le boîtier carré (emblématique de la marque) et les codes de l’âge d’or des montres militaires : cadran aux indications très contrastés, reflets mats de l’acier qui semble déjà vieilli, marqueurs luminescents comme patinés, disposition ultra-lisible de l’affichage des heures, avec un double compteur du chronographe comme autrefois. En prime, des bracelets en cuir eux aussi capables de se patiner comme des équipements militaires en campagne : jusqu’à la Première Guerre mondiale, on aurait parlé de buffleterie pour ces cuirs d’équipement. La virilité des montres de la collection BR 03 Golden Heritage est instinctivement perçue, ce qui ne déplaît ni aux unes, ni aux autres. Certaines marques sont des héritières du passé. Par son travail de re-création, Bell & Ross aura des successeurs dans l’avenir.

MOOG : Un style français qui ne cache pas son chic parisien…

Le « Made in France » apposé sur le cadran réjouira Arnaud Montebourg, mais l’impertinente French Touch de cette montre Night & Day était évidente au premier regard. La jeune marque indépendante franco-française Moog a joué la carte du clin d’œil chic et du luxe accessible, avec des boîtiers aux rondeurs caressantes, des brillants Swarovski pour celles qui aiment  et un second fuseau horaire marqué par un cristal Swarovski blanc pour le jour (dans ce deuxième fuseau) et noir pour les heures de nuit. Le mouvement électronique est suisse et le style résolument contemporain, mais cette espiègle Night & Day vous plonge dans les tendances de la rentrée à partir de 200 euros (14 modèles en collection).

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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