Les hélices tripales du Titanic, le mythe albo-tropézien et le devoir de vacances des folles de mode : c’est l’actualité des montres <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
Vous l’avez reconnu, avec ses lunettes noires, sa chevelure blanc de céruse, son faux-col amidonné et son costume de croque-mort. Oui, c’est bien Karl Lagerfeld, qui agrandit son empire horloger avec un nouveau concept de montre de poche à heures digitale
Vous l’avez reconnu, avec ses lunettes noires, sa chevelure blanc de céruse, son faux-col amidonné et son costume de croque-mort. Oui, c’est bien Karl Lagerfeld, qui agrandit son empire horloger avec un nouveau concept de montre de poche à heures digitale
©

Atlantic-tac

Et aussi les 100 siècles plus vieux calendrier du monde, les bonnes résolutions d’une manufacture et les lunettes horlogères du "Kaiser" de la mode…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

Voir la bio »

HISTOIRE : Un calendrier luni-solaire vieux de 10 000 ans…

Alors qu’on imaginait les calendriers lunaires ou solaires (ou les deux : luni-solaires) « inventés » au Proche-Orient voici cinq millénaires, on vient de découvrir, dans un champ, en Ecosse, pas très loin d’Aberdeen, les traces d’un système très élaboré de calcul astronomique, qui permet d’étalonner l’année lunaire, mais en le recalant une fois par an sur l’année solaire (information Business Montres). La datation est stupéfiante et nous renvoie 10 000 ans en arrière, à une époque où les Européens étaient encore des chasseurs non sédentaires, qui auraient pu utiliser ce « calendrier » monumental comme un repère pour baliser le cours des saisons et anticiper les migrations de leurs gibiers. Tout aussi étonnant que le savoir cosmologique synthétisé par ces alignements très précis de pieux (dont on trouve quelques autres exemples, plus récents, en Europe continentale), la durée d’utilisation de ce « calendrier » : elle court sur près de quatre millénaires, 4 000 ans au cours desquels il a fallu entretenir physiquement cet alignement, ce qui suppose une incroyable chaîne de transmission culturelle des connaissances concrètes ainsi acquises. Décidément, la passion pour les objets du temps – ce que nous appelons des « montres » – est un des piliers de notre identité européenne…

En savoir plus sur Business Montres.

TECHNOMARINE : Tous les codes du mythe Saint-Tropez…

Ah, Saint-Tropez, la grande légende des « fêtes blanches » d’Eddy Barclay, les nuits de tous les délires, l’insouciance d’une génération moqueuse et anti-conformiste, capable d’oser le silicone comme un matériau précieux, les couleurs qui éclatent dans le ciel de la Riviera : c’est cet esprit que fait renaître la Cruise White Vision de TechnoMarine, une montre étanche (200 m, de profondeur, pas de la plage), qui s’offre à l’identique en deux versions (40 mm bleu ou rose, 45 mm vert ou blanc) avec un chronographe et un bracelet en silicone facilement interchangeable. 640 euros l’immersion dans le mythe tropézien : à porter avec un paréo assorti aux aiguilles et des tropéziennes blanches, effet garanti à la terrasse de Sénéquier, avec une assiette de nougats (blancs), à l’heure du café frappé…

DEWITT : Un manifeste de bonnes résolutions en toute liberté…

Un moment chancelante et très menacée dans sa survie même, la marque DeWitt a su se reprendre et se donner les moyens de revenir efficacement sur le marché. Témoin de cette résurrection : la nouvelle collection Furtive, dont le nom est à lui seul tout un programme et presque un manifeste des bonnes résolutions de la marque. Le boîtier en acier (42 mm) a conservé les marqueurs identitaires de la manufacture (beaucoup d’angles, de créneaux et de cannelures, avec un jeu très visuel de surfaces polies et satinées), tout comme le cadran, très travaillé dans ses finitions, ses appliques métalliques et la géométrie de son équilibre. La petite seconde à 6 h apporte la touche néo-classique indispensable à cette montre automatique tout-terrain (étanche à 30 m), ce que confirme son bracelet en caoutchouc. On reste dans la haute horlogerie avec la facture traditionnelle des aiguilles en or, mais la proposition globale n’en paraît pas moins très contemporaine dans son expression. Manufacture indépendante qui tient à la rester, DeWitt a plus que jamais la maîtrise d’affirmer sa liberté esthétique – et donc son originalité.

OPEX : Une impertinence inrayable pour défier l’été…

Pour les militaires, Opex désigne les opérations extérieures, au Mali ou en Afghanistan. Pour les filles, c’est le nom d’une marque de mode horlogère (groupe américain Timex) qui sait parfaitement épouser les sinuosités de la tendance du moment, pour décalquer au poignet l’esprit des grands défilés de couture. Pour affronter les périls balnéaires et vacanciers de l’été, Opex propose de passer à la céramique – matériau réputé inrayable et pérenne, doux et tiède au toucher : à 119 euros pour les 16 mm de la Chapka (ci-dessous, avec bracelet en cuir ; 219 euros avec un bracelet à maillons céramique), on ne prend qu’un risque, celui de passer pour une modeuse aussi impénitente qu’impertinente. Un statut que les femmes du monde entier accordent spontanément aux « petites Françaises » et qu’il s’agira désormais de défendre [devoir de vacances obligatoire !] grâce à Opex dans les « opérations extérieures » des villes, des plages et des campagnes…

LAGERFELD + TOKIDOKI : Si, si, c’est une montre de poche…

Tokidoki, en japonais, signifie « parfois ». C’est une ligne de petits personnages dessinés par l’artiste italien Simone Legno, qui les a déclinés avec différentes marques. Le Karl Lagerfeld de cette série iconise le fameux couturier, dont on reconnaît les attributs symboliques : lunettes noires et cravate noire, cheveux blancs et faux-col blanc – difficile de faire plus radical ! Ce petit personnage en polycarbonate noir-blanc-argent est une « montre de poche » contemporaine, avec 127 cm de chaîne [les folles de mode ont des sacs profonds], deux cadrans qui donnent l’heure en LED rouge dans les écrans de lunette et un affichage par pression sur les boutons intégrés dans les branches des lunettes du « Kaiser ». Il y aura, cet été, une collection « capsule »  de vêtements griffés Karl Lagerfeld x Tokidoki. En attendant, pour moins de 200 euros, les fashionistas peuvent célébrer leur culte, lire l’heure, s’enchaîner avec Karl [un rêve, non ?] et s’afficher avec un néo-objet du temps totalement décalé et déjanté : pas belle, la vie ?

RJ-ROMAIN JEROME : Les hélices du Titanic au poignet…

On sait que RJ-Romain Jerome a utilisé l’acier de l’épave du paquebot Titanic (coulé par 3 840 m de fond) et de son chantier naval pour créer sa collection Titanic-DNA, qui revient aujourd’hui dans une version « steampunk » pleine de couleurs (jaune, rouge, bleu, vert, orange). Dans ce boîtier de 50 mm, on remarquera, à 6 h, l’hélice du Titanic : elle fait fonction d’aiguille des secondes. De même, les compteurs à 3 h et à 9 h reprennent l’esthétique des manomètres du paquebot. L’esprit « mécanicien » est également présent dans les quatre pistons qui tiennent le mouvement, lequel ne prend même pas la peine de se cacher derrière un cadran : l’esthétique rétro-industrielle est la clé du style « steampunk ». Pour compléter cette fête de la machine, on peut s’offrir les boutons de manchette assortis aux couleurs du cadran : elles reprennent le dessin tripale des hélices du Titanic (environ 450 euros). À chacun son rêve et sa méditation sur le temps…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !