Le vertige géométrique du Op Art, l’obturateur qui joue les révélateurs et le piège parisien pour globe shoppers chinois : c’est l’actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Motifs graphiques et élégance vintage en prise directe sur les années soixante : les modes de l’année n’échappent pas à cette nostalgie d’un ordre plus géométrique du monde, qu’on redécouvre dans les peintures de la rétrospective Roy Lichtenstein et qu’on
Motifs graphiques et élégance vintage en prise directe sur les années soixante : les modes de l’année n’échappent pas à cette nostalgie d’un ordre plus géométrique du monde, qu’on redécouvre dans les peintures de la rétrospective Roy Lichtenstein et qu’on
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Et le style néo-industriel de la haute couture mécanique, la délicatesse d’un coussin ou l’horloge des chemins de fer suisses sur un quai de la gare de l’Est...

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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ROBERTO CAVALLI : Un tourbillon haute couture…

Les montres des couturiers sont rarement des réussites, tellement il est difficile de marier le talent d’un créateur et le savoir-faire d’un horloger. Pour Roberto Cavalli, la manufacture Franck Muller n’a pas cherché à faire du chiffon à l’italienne, mais à réinventer un style original, pour le coup tenté par l’esthétique néo-industrielle, sans renoncer à l’esprit mécanique (il s’agit d’un tourbillon Franck Muller) et encore moins à l’esthétique glamour-chic d’une griffe toujours du bon côté de la frontière du bling-bling. Le résultat de la nouvelle Dual Masters est prenant autant que surprenant : finition sablée, boitier acier généreusement serti et prix terrifiant (autour de 130 000 euros), mais il n’y en aura que pour sept princesses ou sept oligarques à travers le monde (la montre fait tout de même 47 mm de largeur)…

ICE-WATCH : Le retour en souplesse du Op Art…

Entre pixels et damiers vintage, l’inspiration Op Art des défilés de l’année était évidente : les années 1960, géométriques et contrastées, sont de retour. Jamais en retard d’une tendance, Ice-Watch nous propose une série Sixties qui marie les motifs, en les colorisant et en les intégrant dans un silicone très doux au toucher. Boîtier ultra-plat aussi souple que le bracelet et couleurs du cadran assorties au graphisme du bracelet, avec une étanchéité à 100 m pour accompagner les séances de plage aussi bien que les soirées branchées de l’été.

NAUTICA : Des chiffres et des heures…

L’heure par aiguilles est un code visuel usuel depuis sept ou huit siècles en Europe : c’est devenu l’abstraction mathématique la plus partagée au sein de l’humanité (détermination instinctive d’un nombre à partir d’un angle géométrique). En revanche, les chiffres sont nettement plus pratiques pour exprimer une date, l’heure d’une alarme, un temps chronographié ou un compte à rebours. La Nautica BFD  combine donc, en mode multi-fonctionnel, l’affichage analogique (aiguille) et l’affichage digital (chiffre), en y ajoutant un affichage rétro-éclairé du cadran. Une vraie montre dans l’allure, un vrai instrument par son utilisation : avec un boîtier acier, une étanchéité à 100 m et un style contemporain (cinq couleurs de bracelet), c’est le choix idéal pour un été tout-terrain en version terre-air-mer…

VALBRAY : L’obturateur et le révélateur…

Pour l’été, la jeune marque indépendante Valbray décline son concept de « montre à obturateur » en style nautique. On actionne cet obturateur en tournant la lunette crantée qui surplombe le cadran. La montre se dévoile alors, transformant un simple modèle à deux aiguilles en montre sportive, avec une grande date et une seconde par disque rotatif. Le code couleur bleu et le cœur du cadran façon lattes de teck traduisent les ambitions de cette Nautic qui propose un bracelet en toile technique blanche surpiquée de bleu…

• ZENITH : La délicatesse en héritage…

La forme « coussin » a l’avantage de n’être ni ronde (risque de banalisation), ni carrée (soupçon d’agressivité) : sa fluidité rassure, surtout dans une taille modeste (33 mm), qui affiche sans trop l’affirmer la présence au poignet de cette montre Heritage Star, plutôt mince en dépit de son mouvement automatique et très soignée jusque dans les finitions de son cadran (seconde décentrée à 9 h, guillochage, chiffres romains ponctués de diamants) et de sa couronne de remontage ornée d’un cabochon. C’est le meilleur de l’horlogerie suisse au féminin, à un prix (relativement) accessible compte tenu de ce concentré d’élégance et de finesse…

BRÈVES DE REMONTOIR : C’est toujours bon à savoir…

••• SMARTWATCH : la conquête des poignets sera la grande bataille de la rentrée, avec l’irruption des « montres intelligentes » dans la panoplie de nos prothèses électroniques contemporaines. Tout le monde attend d’Apple une iWatch révolutionnaire, mais les concurrents (Sony, Samsung et les autres) sont déjà très actifs. Et les montres traditionnelles dans tout ça ? Les Suisses affichent le plus immense dédain pour ces « montres gadgets » – il est vrai très éloignées du luxe horloger Swiss Made. Il n’en est pas moins évident que des dizaines de millions de nouvelles montres, signées par des grands noms, vont déstabiliser le marché sur lequel elles vont faire irruption, ce qui aura nécessairement un impact sur l’entrée de gamme suisse (Swatch, Tissot) – et donc sur toute la pyramide des marques actuelles. Au poignet, il n’y aura pas de la place pour tout le monde…

••• SAMARITAINE : l’ex-grand magasin s’apprête à renaître en super-mégastore de luxe, où le groupe LVMH, propriétaire des lieux, a prévu d’ouvrir 20 000 mètres carrés de boutiques de montres – ce sera le plus grand caravansérail horloger de cette planète. La nouvelle Samaritaine ciblera évidemment les fameux globe shoppers, ces touristes chinois plus intéressés par le shopping que par les monuments de Paris. Sauf que rien ne nous dit que, dans trois ans, quand les travaux seront terminés, Paris sera toujours la capitale mondiale du shopping asiatique hors-taxes…

••• AMERICA’S CUP : comme dans tout grand événement sportive (et l’America’s Cup est le plus ancien dans ce domaine), il y a une compétition entre les horlogers dans les coulisses de ma régate. Chronométreur officiel des épreuves : Louis Vuitton. Derrière la barre des Américains d’Oracle : la marque suisse TAG Heuer. Au poignet des équipiers d’ETNZ (Emirate Team New Zealand) : la maison suisse Omega. À l’entraînement sur le plan d’eau, avec Loïck Peyron (équipe suédoise Artemis Racing) : Corum.

••• BELLES MONTRES : rendez-vous de référence de tous les amateurs de montres français (fin novembre, au Carrousel du Louvre), le salon Belles Montres est racheté par l’hebdomadaire Le Point, dont on espère qu’il maintiendra l’esprit convivial d’une manifestation très appréciée, où le grand public avait un accès direct aux montres – moins intimidant qu’en boutique…

••• RICHARD MILLE : le plus célèbre des créateurs indépendants – ce Français qui a révolutionné l’esthétique des montres mécaniques suisses dans les années 2000 – devrait intégrer le peloton des marques horlogères du groupe Kering (ex-PPR), aux côtés de Girard-Perregaux, Boucheron ou Gucci. Cette révélation Business Montres sonne le glas d’une certaine jeune horlogerie indépendante, qui voit son développement entravé, sinon asphyxié par l’hyper-puissance internationale grandissante des marques historiques et des groupes de luxe. Même pour une aussi belle réussite que Richard Mille, l’avenir passe sous les fourches Caudines d’un géant du luxe comme Kering…

••• SNCF : mais que fait cette horloge de quai des chemins de fer suisses sur un quai de la gare de l’Est généralement affecté aux lignes de banlieue ? On reconnaît son dessin exclusif, devenu constitutif de l’identité suisse [à droite sur la photo ci-dessous ; à gauche, c’est l’horloge TGV réglementaire], avec sa palette rouge qui fait toutes les minutes un arrêt de deux secondes à 12 h, avant de boucler le tour du cadran en 58 secondes au lieu de 60 secondes – un dispositif repris par les montres Mondaine, qui ont l’exclusivité de ce design pour les montres. Même au service du patrimoine de la SNCF, personne ne peut expliquer la présence de ces horloges suisses sur des quais français…

Plus d'info sur Business Montres

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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