"Valérie, j'ai rétréci la France !" Le sacrifice de l'avenir pour faciliter le présent est-il la clé de la méthode hollandaise ? <!-- --> | Atlantico.fr
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1,5 milliard de baisse annoncée, cela reste de toute façon très loin des 60 milliards en 5 ans promis par notre président début 2013 pour rentrer dans les clous budgétaires enfoncés par Bruxelles.
1,5 milliard de baisse annoncée, cela reste de toute façon très loin des 60 milliards en 5 ans promis par notre président début 2013 pour rentrer dans les clous budgétaires enfoncés par Bruxelles.
©Reuters

Chroniques du pot aux roses

Si le poids des dépenses publiques ne recule guère du fait de l'absence de volonté de s'attaquer aux sureffectifs et aux administrations inutiles, les ambitions de long terme du gouvernement Hollande rétrécissent et les investissements baissent, obérant l’avenir de notre pays.

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

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1 - Inconscient présidentiel et Batho ivre

C'est le temps des soldes, profitons-en ! En évinçant Batho, Hollande et Ayrault s'achètent à bas prix des galons de faux durs, frustrés qu'il étaient de ne pas avoir réglé le compte gouvernemental de Montebourg il y a quelques mois.

Pourtant, Batho n'avait fait que mentir à leur service : le budget du ministère de l'Ecologie, en recul de 7 %, n'est pas "mauvais" comme elle l'a dit, il est catastrophique. Rappelons qu'Hollande en campagne électorale avait promis de faire de la France "le pays de l'excellence environnementale !"

Ce licenciement sec, un comble pour un Batho, est-il annonciateur d'un seppuku socialiste collectif ? On pourrait le croire en savourant l'aveu présidentiel inconscient suivant : "la majorité doit partir rassemblée pour les prochains scrutins." Ce champ freudien du départ en dit long sur les désirs présidentiels enfouis.

2 - L'enfumage avait pourtant repris à grosses volutes cette semaine

Sa Normalité devait, selon ses promesses de campagne, se tenir à une saine distance des médias. Elle intervient désormais quasi-quotidiennement dans les étranges lucarnes et les colonnes des journaux. Attention : cette omniprésence risque fort de le rendre insupportable à la grande majorité de ses concitoyens.

Derniers exemples de manipulation en date ? "Nous n'alourdirons pas la pression fiscale des Français en cours d'année" a dit le président à Ouest-France. Bon sang mais c'est bien sûr ! Les impôts étant pour la plupart votés en décembre pour l'année suivante, ce genre de promesse n'engagent que ceux qui ne les comprennent pas. Plus concrètement, l'annonce récente de la réduction des effets du quotient familial, tout à fait analogue à une forte hausse d'impôt, à intervenir en 2014, montre à quelle sauce les contribuables vont être mangés ... Idem de la substantielle augmentation de la TVA qui attend les Français au premier janvier 2014, annoncée l’an dernier, déjà oubliée mais tout à fait réelle et imminente.

Pourquoi cette pseudo modération fiscale du reste ? "Ce serait contradictoire avec la volonté d'accélérer la reprise", dit notre leader, oubliant à dessein qu'on ne peut accélérer que ce qui a démarré ! Aujourd'hui, les seules choses qui prennent de la vitesse sont la récession et le déficit public.

Autre exercice de bonneteau, joué à grosses cartes dans la presse pro-gouvernementale, les "dépenses de l'Etat vont diminuer en 2014". Qui aurait l'audace de préciser que ce ne sont que des annonces, que les lettres de cadrage sont elliptiques et que le recul des dotations aux collectivités locales, la plus substantielle des baisses évoquées puisqu’elle correspond très exactement au fameux 1,5 milliard de réduction promis pour l'ensemble du budget de l'Etat, conduira ces dernières à augmenter les impôts locaux une fois les élections municipales passées ? 1,5 milliard de baisse annoncée, cela reste de toute façon très loin des 60 milliards en 5 ans promis par notre président début 2013 pour rentrer dans les clous budgétaires enfoncés par Bruxelles. Il est vrai que Hollande joue comme à son habitude de la confusion entre évolution en volume (hors inflation) et en valeur et que, pour lui, une baisse est une hausse qui ne se produit pas !

Une fois encore, Mou-président n'a qu'une stratégie : gagner du temps en espérant, qu'effrayés par la débâcle française, nos partenaires décident de venir à notre secours en imprimant des euros.

Cette façon de prendre ses compatriotes pour des benêts a culminé dans l'annonce réitérée que, grâce aux emplois factices financés par l'Etat (d’avenir, de génération, etc.), la "courbe du chômage s'inversera en fin d'année". Il faut être journaliste économique à Libération pour penser que les Français considèreront ce gaspillage de fonds publics comme une embellie sur le front de l'emploi. Plus personne n'est dupe, mais une majorité est encore résignée et c'est désormais le seul sentiment qui protège le chef de l'Etat du courroux populaire.

3 - Valérie, j'ai rétréci la France !

Si le poids des dépenses publiques ne recule guère du fait de l'absence de volonté de s'attaquer aux sureffectifs et aux administrations inutiles, les ambitions de long terme rétrécissent et les investissements baissent, obérant l’avenir de notre pays. Aurait-on affaire à des réducteurs de têtes ?

Ainsi, l’extension du réseau TGV est soudain déclarée trop coûteuse et inutile : on privilégiera le train de proximité si prisé par le réseau d’élus locaux qui structure le parti socialiste.

Oubliez aussi les éclairages nocturnes. Par soi-disant souci écologique, on entre dans le siècle des ténèbres. Paris pourra bientôt concourir au titre de ville sans lumière.

Les emplois qualifiés étant hors de portée de notre jeunesse, offrons lui des jobs bidons dans les associations et les collectivités locales, pour constituer un cohorte de sous-fonctionnaires à titre transitoire. Les familles (trop ?) nombreuses vont également devoir se serrer la ceinture et leur quotient avec. Il n'y aura pas de forage pour explorer les gisements de gaz de schiste ; la consommation d'énergie doit baisser.

Figure parmi les quelques vraies victimes du ratiboisage budgétaire le CNRS. La recherche, à quoi bon ? Le futur ne vote pas. Quant à la capacité de projection extérieure de la France, la défense est à nouveau la cible prioritaire des coupes.

Les fonctionnaires verront quant à eux leur point d'indice gelé mais ils se consoleront grâce à la suppression du jour de carence. Sur ce sujet, le message subliminal du gouvernement est simple : vous serez moins payés mais vous pourrez moins travailler. Cela en dit long sur l'importance que l'Etat accorde au labeur de ses agents.

Finalement, la méthode "hollandaise" de gouvernement qui consiste à louvoyer, mystifier et éluder ne trouve de point d'équilibre que dans le sacrifice de l'avenir.

4 - Bushobama forever

On savait déjà que l'icône mondiale du progressisme, Barack Obama, était en réalité un politicien centriste bon teint. Tant mieux. Le voilà qui se révèle désormais le digne continuateur de Bush fils, n'ayant aucunement hésité à maintenir ses programmes barbouzesques et autres officines d'espionnage. A quel saint se vouer ?

A lire :  "L'enfumeur", de Serge Federbusch, (Ixelles éditions), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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