Des Chinois qui reprolétarisent leur poignet, une Terre qui élimine le virus de la polio et de la poussière lunaire sous le cadran : c’est l’actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Un autocollant des montres BRM (jeune marque française) sur l’aileron arrière de la nouvelle Alpine, qui fait son retour aux Vingt-Quatre heures du Mans et qui sera donc très médiatisée : côté montres, les places sur le podium justifient une présence mass
Un autocollant des montres BRM (jeune marque française) sur l’aileron arrière de la nouvelle Alpine, qui fait son retour aux Vingt-Quatre heures du Mans et qui sera donc très médiatisée : côté montres, les places sur le podium justifient une présence mass
©Flickr

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Et aussi la course-poursuite des marques d’horlogerie aux Vingt-Quatre Heures du Mans, la dizaine de disques qui donnent l’heure et l’arme secrète des frequent flyers élégants…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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• LE MANS : 24 heures à se tirer la bourre entre horlogers…

Il y a les écuries qui font la course sur le circuit de la Sarthe pour les Vingt-quatre Heures du Mans, mais il y a aussi les montres qui tournent au poignet de pilotes et les autocollants qui tournent sur les voitures en compétition. Chaque marque de montre optimise ses chances d’être sur le podium, dimance après-midi. Jaeger-LeCoultre dispose des cinq voitures de l’équipe Aston Martin Racing. TAG Heuer a réparti les risques avec cinq voitures, mais dans trois écuries différentes (Audi, Morgan, Murphy). BRM, la marque horlogère 100 % française la plus vouée aux sports mécaniques a inscrit son nom sur l’aileron arrière de l’Alpine, qui sera très médiatisée, et lancé à cette occasion un superbe chronographe V12-44 aux couleurs de l’Alpine, mais il faut savoir qu’un des pilotes de cette Alpine portera une Ralf Tech, autre jeune et entreprenante marque française. Même doublé horloger dans l’écurie Morgan : une TAG Heuer Carrera pour le pilote Olivier Lombard, mais une Jo Siffert, jeune marque suisse, au poignet de la Suissesse Natacha Gachnang, une des deux seules femmes pilotes de cette 90e édition des Vingt-quatre Heures…

D’autres marques de montres ? Saint-Honoré, Snyper, Rebellion (dont une écurie a repris le nom) et, surtout, en majesté partout sur le circuit puisque la marque est chronométreur officiel, Rolex. C’est peut-être cette omniprésence de Rolex qui a dissuadé les « grandes marques » de faire le détour par Le Mans, d’où cette prolifération des « petites marques ». Au fait, savez-vous qu’un pur horloger suisse a déjà gagné les Vingt-quatre Heures du Mans ? C’était en 1977, sur Porsche. Depuis, ce pilote, Laurent Ferrier, a créé sa marque, qui est aujourd’hui une des jeunes marques les plus respectées de la haute horlogerie suisse.

• 4N : Le disk-jockey ultra-mécanique chez Colette…

Imaginé par le designer français François Quentin, le concept horloger de la nouvelle marque indépendante 4 N est totalement innovant : pas d’aiguille, mais des disques qui permettent de lire l’heure (sautante) intégralement en chiffres de 5,5 mm de haut : c’est une grande première dans les beaux-arts de la mécanique horlogère. Il ne faut pas moins de quatre disques pour afficher les heures, cinq pour les minutes et un pour les dizaines de minutes. Il a fallu résoudre un casse-tête de problèmes techniques (friction, inertie, force constante pour le saut des disques) pour conserver à cette montre sa précision numérique, dans le respect d’une ligne graphique portée sur la transparence absolue. Cette montre spectaculaire et fascinante, plutôt facile à porter, est visible ces jours-ci chez Colette, le concept store parisien qui adore les objets hors du commun et les nouveaux « jouets de garçon »….

• POLIO WATCH ONE : Une montre pour éradiquer un virus

Une opération originale de récolte de fonds pour soutenir le programme de l’OMS qui vise à l’éradication du virus de la poliomyélite : le réseau international du Rotary (1,2 million de membres) s’est mobilisé pour trouver 500 millions de dollars, grâce à la revente (hors circuits commerciaux) de cinq séries de montres suisses, dont la première a été dessinée par Marc Alfieri, un des plus brillants créateurs de la nouvelle génération horlogère (Business Montres). Particularité de cette montre, connectable à un smartphone : son cadran présente un sphère, qui représente le virus de la polio. Au fur et à mesure que les dons progresseront, grâce à la liaison Bluetooth, cette sphère tournera sur elle-même : le virus s’effacera pour être remplacé par une Terre enfin débarrassée de la maladie. 650 dollars pièce : tous les profits sont directement affectés par le Rotary à une campagne de vaccination à l’échelle planétaire, avec une éradication programmée pour 2018…

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• BAUME & MERCIER : Le classique des frequent flyers

Une pause néo-classique dans une page très axée sur les nouvelles tendances du design horloger : elle nous est proposée par Baume & Mercier, maison genevoise fondée en 1830 et attachée à l’expression d’une tradition horlogère qui se trouve magnifiée dans la nouvelle Capeland Worldtimer. Règle du jeu : honorer la tradition. Cette montre à multiples fuseaux horaires reprend donc le principe éprouvé de l’affichage par concordance des villes et des heures par anneau circulaire. Lisibilité immédiate et réglage instantané par la couronne, mouvement automatique, boîtier de 44 mm aux lignes arrondies et polies, élégance du cadran, distinction des touches de bleu (aiguilles et fuseaux horaires) : que demander de plus à une montre contemporaine usuelle et fonctionnelle. Les voyageurs fréquents apprécieront. Atout supplémentaire : Baume & Mercier est une marque qui a du rester abordable, avec un bon rapport qualité-prix (notion ignorée de la plupart des maisons suisses).

• RJ-ROMAIN JEROME : Les trois dimensions d’un nouveau temps…

Moon Orbiter : une montre à l’architecture surprenante, difficile à juger sur une simple image tellement ses volumes sont architecturés en mariant tous les codes de la nouvelle horlogère. Structures suspendues, tridimensionnalité, transparence (cinq glaces), heures déportées à 3 h par rapport au cœur battant de la montre (un tourbillon volant, suspendu sur son axe), montage du bracelet sur vérins, boîtier oblong et galbé : la montre tient plus du vaisseau spatial que de l’horlogerie traditionnelle. Pour le storytelling, l’acier du boîtier a été fusionné avec des éléments métalliques de la capsule Apollo 11, alors que de la vraie poussière lunaire a été semée sur le cadran : on est à des années-lumière du mainstream des grandes marques de luxe, dont les dents grincent quand elles découvrent l’infinie créativité des petites marques indépendantes, comparée à leur offre standardisée et surpromotionnée. Inutile de préciser que cette série est limitée (25 pièces)…

• CHINE : Le Politburo en guerre contre les montres suisses…

La nouvelle « campagne de rectification » lancée par le Parti communiste chinois cible ouvertement le luxe ostentatoire affiché par les « pourritures » (cadres corrompus) qui trahissent les masses. La nouvelle « ligne de masse » du président Xi Jinping sonne le glas des dépenses somptuaires et « extravagantes » qui étaient le quotidien chinois de ces dernières années. Place désormais au nouveau chic prolétarien et au style spartiate et « assaini », surtout au poignet : les « montres de corruption » qui faisaient le bonheur des exportations horlogères suisses et des bureaucrates chinois, sont désormais bannies de la tenue des communistes en phase avec les directives du Parti (Business Montres). Cette condamnation économique et morale des montres de luxe – objets statutaires qui avait fini par symboliser les « années-fric » de la croissance économique effrénée de la Chine – remet en cause la stratégie de toutes les marques suisses, dont certaines sont imprudemment exposées sur le marché chinois, à hauteur de 70 %, voire 80 % de leurs ventes. C’est le grand retour du maoïsme, avec une priorité qui repolarise l’économie chinoise autour des grands investissements publics, au détriment de la ligne « Enrichissez-vous » de ces dernières années. Traduction visuelle de cette nouvelle ligne, qu’on peut estimer clairement néo-nationaliste et anti-occidentale : pour la première fois depuis deux ou trois décennies, le comité central du Parti communiste chinois, qui se réunissait au début de cette semaine, s’est tenu sans cravate et sans veste (voir Le Quotidien du Peuple, ci-dessous), histoire de faire encore plus peuple : après les montres, à bas le costume, comme au bon temps du président zaïrois Mobutu Sese Seko ?

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• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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