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33 leçons qui dézinguent l'image de philosophes bien moins respectables qu'on l'imagine
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Atlantico Lettres

Toutes les semaines, le journal Service Littéraire vous éclaire sur l'actualité romanesque. Aujourd'hui, retour sur un livre jubilatoire qui dézingue ces penseurs qui bavaient sur les rouleaux de leurs contemporains.

Jean-Michel   Lambert

Jean-Michel Lambert

Jean-Michel Lambert est écrivain et magistrat. Il écrit pour le Journal Service Littéraire. Dernier ouvrage paru : « Retour à Mauthausen » chez Jean-Claude Gawsewitch.

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La philosophie dynamitée, éparpillée façon puzzle, les philosophes pulvérisés ! Pas moins de 33 leçons pour remettre de l'ordre dans le grand bazar intellectuel contemporain, rappeler que les vrais philosophes étaient en réalité des types pas toujours très fréquentables, souvent condamnés à bouffer de la vache enragée.

On l'aura compris : une espèce en voie de disparition, dont il faut exclure tous les petits marquis poudrés qui tiennent salon devant les caméras de télé. Prenez Socrate, la « Pomponnette du Péloponèse » : un chômeur de longue durée, un jean-foutre vivant de mendicité publique, qui adorait les bordels de pédérastes. Diogène ? Un « chanstiqueur de fausse mornifle », proxénète bénévole, exhibitionniste à des fins pseudo-pédagogiques. Descartes ? D'abord un fainéant, puis un mercenaire qui usait sans scrupules du droit de pillage comme le dernier des soudards, avant au soir de sa vie de « niquer en long en large et en travers une reine bisexuelle et érotomane ». Spinoza ? Un fils de bonne famille condamné à l'exil permanent, organisant pour se distraire des combats d'araignée dans sa piaule. Nietzsche ? Un SDF à moustaches. Et plus près de nous, Foucault, un vrai skinhead d'ultra gauche. La galerie de portraits s'achève par un inattendu et très émouvant hommage à Albert Cossery, qui n'écrivait qu'une page par jour.

Ces 33 leçons, c'est un peu la « Méthode à Mimile » pour se débrouiller comme on peut dans la vie, les grands maîtres étant remis à leur place. Ça décoiffe, ça dézingue, ça ravigote, ça explose la rate. Pas sûr que ça plaise du côté du Flore. Vous pourrez en revanche offrir le livre à votre boucher-charcutier. Il se reconnaitra dans la leçon N°29, la découpe d'une truie permettant de « réconcilier le platonisme avec l'immanence des sagesses orientales ». Car il existe une philosophie charcutière: « Ne plus penser, ne plus être séparé de la vie. Faire corps avec le corps, même mort. » C'est David qui assène cette vérité profonde à Guyard, qui reste scotché, une fois la bête débitée. C'est pas sous la plume de BHL qu'on aurait trouvé ce cours de taoïsme zen.

A lire : 33 leçons de philosophie par et pour les mauvais garçons, d'Alain Guyard, Le Dilettante, 284p., 20€.

Source : Service Littéraire, le journal des écrivains fait par des écrivains. Le mensuel fondé par François Cérésa décortique sans langue de bois l'actualité romanesque avec de prestigieux collaborateurs comme Jean Tulard, Christian Millau, Philippe Bilger, Éric Neuhoff, Frédéric Vitoux, Serge Lentz, François Bott, Bernard Morlino, Annick Geille, Emmanuelle de Boysson, Alain Malraux, Philippe Lacoche, Arnaud Le Guern, Stéphanie des Horts, etc . Pour vous y abonner, cliquez sur ce lien.

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