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La croissance mondiale ne sera pas au rendez-vous, a écrit Chen Zhao le "managing editor" de BCA.
La croissance mondiale ne sera pas au rendez-vous, a écrit Chen Zhao le "managing editor" de BCA.
©Reuters

Revue d'analyses financières

Dans l'œil des marchés : Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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Les nouvelles du monde ont été médiocres sur le plan économique cette semaine avec un indice PMI chinois en dessous des attentes, un très mauvais chiffre d’exportations en Corée, un niveau de production industrielle australien au plus bas depuis le début de la récession et enfin de mauvais chiffres en Grande Bretagne et en Irlande. Seuls les Etats Unis, avec un emploi meilleur que prévu, sauvent cette mauvaise série de statistiques. D’ailleurs, parmi les sociétés de l’indice S&P 500 qui ont annoncé leurs résultats à ce jour, 70% ont fait mieux que ce que les analystes escomptaient. Dans ce sillage le marché américain est au plus haut.

La croissance mondiale ne sera pas au rendez vous a écrit Chen Zhao le « managing editor » de BCA. Il est très inquiet. Ce qui l’a conduit à recommander à ses clients de réduire un peu leur exposition sur les Etats Unis et le Japon.

Les détenteurs d’obligations seront volés par les états endettés

Les gouvernements trop endettés dans le monde , seront incapables de rembourser la totalité des sommes qu’ils ont empruntés. Pour Bill Gross,  le patron de Pimco , premier gérant mondial d’obligations,  ils n’auront pas d’autres solutions que de voler les porteurs d’obligations, ce qui signifie que tous ceux à qui on a prélevé, sur leur bulletin de salaire, des cotisations pour leur retraite n’auront pas la pension qu’ils escomptent. Cette prévision repose sur le fait, très bien documenté sur le plan monétaire, que quand la Federal Reserve Américaine cessera sa politique monétaire ultra accommodante, les taux d’intérêts vont exploser à la hausse et provoquer un krach obligataire.

Il n’est donc pas étonnant que de nombreuses institutions détenant de gros portefeuilles obligataires, essayent de trouver des alternatives pour éviter de prendre de plein fouet un krach obligataire. D’ailleurs, la Banque Centrale d’Israël qui avait décidé il y a presque deux ans d’investir jusqu’à 4% de ses réserves de change  en action américaines a décidé de porter le pourcentage à 6%, en achetant surtout des actions de sociétés européennes.

En Europe, essayer de faire croire, comme le fait Paul Krugman dans Le New York Times En tant que représentant en chef des keynésiens aux Etats Unis , il estime que  les politiques d’austérité menées en Europe seraient le résultat d’une erreur de calcul dans un tableau Excel de Kenneth Rogoff et Carmen Reinhart,  économistes à  Harvard. Un professeur d’économie, détenteur du prix Nobel d’économie ne devrait pas se laisser aller à des simplifications aussi caricaturales dans un article destiné au grand public…

En Espagne et en Italie le rendement des obligations d’état à 10 ans sont respectivement à 3,8% et 2,9%. Cette situation bizarre ne peut s’expliquer pour Chris Wood, stratégiste chez CLSA à Hong Kong que par le fait que Mario Draghi va se lancer dans une  véritable politique de « quantitative easing » après les élections allemandes de septembre.

La France devrait connaître un véritable désastre économique

En France, François Hollande n’a pas la partie facile, entre les chefs d’entreprise qui attendent de l’état une diminution des dépenses publiques, les dirigeants européens qui ont pour objectif un déficit budgétaire pas supérieur à 3%, un Parti Socialiste qui se déchire sur l’attitude à adopter vis à vis de l’Allemagne, une opposition qui souhaite une politique économique plus libérale et enfin une gauche de la gauche qui souhaite tout le contraire.

Pour les experts du Hollandisme comme Elie Cohen directeur de recherche au CNRS, cette politique s’appelle « la ligne de crête », une sorte de juste milieu à équidistance entre l’austérité et la relance. Pour le moment, ce à quoi nous assistons ce n’est pas une ligne de crête mais une ligne de descente ou probablement une ligne de fuite, qui débouche dans une impasse, car en période de croissance zéro c’est tout le financement de l’Etat Providence qui est remis en cause.

Pour changer les anticipations des agents économiques, il aurait été nécessaire de procéder à une thérapie de choc, pas à des mesures partielles qui manquent totalement de cohérence…Cela a eu pour résultat d’ajouter une grave crise d’autorité à une crise de confiance…

La France est devenue le pays qui a  le taux d’impôt sur les sociétés le plus élevé d’Europe. La charge fiscale est désormais  40% plus élevée qu’aux Etats Unis et au Japon. Cette situation ne peut qu’aboutir, au cours des prochains mois, à la destruction massive d’emplois dans l’économie française.

Un Président de la République ne peut pas tenir en permanence un double langage comme cela s’est encore produit cette semaine. Annoncer des mesures en faveur des entrepreneurs et laisser dans le même temps le PS déposer un projet de loi baptisé Florange sur la cession de sites non rentables, puis faire relancer par un ministre la « class action » à la française.

Nous allons vers un véritable désastre français estime Charles Gave de GaveKal. La France va entrer dans une véritable récession avec un niveau de dette très élevé. Les mesures annoncées par François Hollande pour les entrepreneurs sont bien insuffisantes et arrivent beaucoup trop tard.

L’assurance européenne plus attractive que les banques

L’assurance européenne est le secteur préféré  de Andy Garthwaite du Crédit Suisse. Le secteur se paye selon lui 0,8x l’actif net comptable alors que les résultats sont inscrits dans une véritable dynamique de hausse. Le rendement du secteur est à la cinquième place avec des dividendes qui sont plutôt bien couverts. L’assurance vie permet de également de participer à la hausse des marchés actions. De plus par rapport au secteur des banques, celui des assurances est confronté à moins de risques de régulation et de risques de litiges fiscaux. L’univers d’investissement du secteur comporte notamment les sociétés suivantes : en AllemagneAllianz, Munich Re, Talanx ; en Grande Bretagne  Prudential,  Aviva ;  en France   Axa, CNP ; en Suisse Zurich,  Swiss Re ; en Italie  Generali

Le thème des valeurs de rendement est encore attractif considère Christian Mueller-Glissman stratégiste chez Goldman Sachs. Parmi les valeurs françaises qu’il recommande figurent pour le France : pour le bâtimentBouygues, Saint Gobain, Vinci ; pour les biens d’équipelent Rexel ; pour l’assurance Axa ; pour les media Vivendi ; et pour la distribution Casino.

Ne vendez pas tout votre or recommande John LaForge stratégiste sur les matières premières chez Ned Davis. Sans prédire un redémarrage de l’inflation, il estime que les taux d’intérêt réels ne peuvent rester longtemps à leur niveau actuel. Pour ses clients courageux il recommande l’achat de SPDR Gold Trust et de Market Vectors Gold Miners.

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