Contrairement à ce qui a été dit, l'arrivée de Free Mobile a bien boosté les investissements dans les télécoms<!-- --> | Atlantico.fr
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Orange et SFR ont lancé cette semaine leur réseau mobile 4G en région parisienne. Preuve que l'arrivée de Free Mobile n'a pas tué les investissements dans le secteur.
Orange et SFR ont lancé cette semaine leur réseau mobile 4G en région parisienne. Preuve que l'arrivée de Free Mobile n'a pas tué les investissements dans le secteur.
©Reuters

Le nettoyeur

Les opérateurs Orange et SFR ont lancé cette semaine leur réseau mobile 4G en région parisienne. Une preuve concrète de plus que l'arrivée de Free Mobile n'a tué ni les investissements ni l'emploi dans le secteur.

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry est journaliste pour Atlantico.

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Souvenez-vous du tremblement de terre Free Mobile. L'arrivée de Free Mobile avait beau montrer la faillite morale du capitalisme à la française, un choeur bien intentionné s'était levé contre le quatrième opérateur avec un argument à priori logique : casser les prix briserait l'investissement et l'emploi dans les télécoms.

L'argument a le bon sens pour lui : si les opérateurs doivent baisser leurs prix, ils gagnent moins d'argent ; s'ils gagnent moins d'argent, ils investissent moins. A l'époque, j'avais expliqué que l'analyse économique dit le contraire : ce qui pousse à l'investissement dans un secteur, c'est la concurrence. Sans concurrence, un secteur devient oligopolistique et les acteurs n'ont pas de raison d'investir. Les profits vont dans la poche des actionnaires au détriment des consommateurs et de l'emploi.

Six mois plus tard, plus besoin de théorie. Les faits sont là, et je peux dire sans me vanter que j'avais bien raison.

La semaine dernière, Orange a annoncé l'ouverture de son réseau 4G à Paris, et qu'il va avancer ses investissements sur la 4G par rapport à son plan. Avec son annonce, Orange a brûlé la politesse à SFR, qui a aussi prévu d'avancer ses investissements 4G.

La raison avancée ? Le fait de pouvoir vendre des forfaits 4G plus cher. Pas besoin d'être grand clerc pour voir ce qui se passe : Free fait pression sur les prix, mais est en retard sur la 4G. En investissant sur la 4G, Orange et SFR espèrent pouvoir se différencier de Free et pousser leurs prix à la hausse. En clair, l'arrivée de Free a poussé Orange et SFR à augmenter leurs investissements, pas à les baisser.

C'est exactement comme ça que l'analyse économique dit qu'un marché doit fonctionner. Un acteur se distingue sur les prix ; les concurrents sont obligés, soit de suivre, soit de différencier leurs services pour pouvoir garder des prix élevés. (En pratique, dans les télécoms, c'est un peu des deux, à travers des sous-marques comme Sosh et B&You.) La concurrence stimule l'investissement et l'emploi, loin de les en empêcher. Et les grands gagnants sont les consommateurs, qui ont des offres meilleures et moins chères—et donc le pouvoir d'achat, la qualité de vie et la croissance.

L'arrivée de Free Mobile est une formidable étude de cas pour une société française qui a tant de mal à intégrer la logique de marché, et qui préfère organiser des oligopoles et des lignes Maginot plutôt que la libre entreprise.

L'idée que la concurrence fait baisser l'investissement et l'emploi semble être “de bon sens”, mais nous voyons encore une fois qu'elle est absolument fausse. En intégrant la logique de marché, il est facile de comprendre pourquoi. Espérons que nos concitoyens retiendront cette leçon.

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