Deux balles pour la fiancée du vampire, huit tentacules pour le Kraken et une Swatch pour Marilyn : pas belle, la vie des montres ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Diamonds Are A Girl's Best Friend.
Diamonds Are A Girl's Best Friend.
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Et aussi : un jet d'eau pour 10 000 amoureux de la montre et neuf championnats du monde pour un ambassadeur...

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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WONDER WEEK : La Genève horlogère entre en éruption

La semaine prochaine, on ne parlera pas des comptes en Suisse, mais des montres en Suisse : dans le monde entier, tous les passionnés auront les yeux tournés vers Genève, où 90 marques de montres – et non des moindres – présenteront leurs nouveautés pour l’année 2013. Généralement réservés aux 10 000 professionnels, venus de tous les continents, qui feront le déplacement, ces salons n’en sont pas moins guettés avec ferveur par les amateurs, puisqu’ils permettent de découvrir des merveilles d’ingéniosité et d’inventivité horlogères. Tout se passe entre les grands palaces des bords du lac et les halles spécialisées dans les expositions, mais quelques marques préfèrent recevoir « à domicile ». Genève accueille ainsi le Salon international de la haute horlogerie (SIHH) regroupe 16 marques (principalement celles du groupe de luxe Richemont), le salon alternatif Geneva Time Exhibition (GTE : 36 marques créatives indépendantes) et le WPHH (World Presentation of Haute Horlogerie : une dizaine de marques du groupe Franck Muller). D’autres marques ont préféré faire bande à part, comme celles du groupe LVMH qui ont investi l’hôtel Kempinski (Hublot, Zenith, Chaumet) et l’espace Sécheron (TAG Heuer), ou les indépendants qui colonisent les suites des hôtels de luxe (De Bethune, Urwerk, MB&F, etc.). Une semaine à ne parler que de montres, dans toutes les langues et à tous les prix : une passion internationalement contagieuse, qui sera largement relayée dans tous les médias et qui prouvera à quel point le luxe horloger se porte bien, sinon avec insolence, dans une planète ébranlée par les crises économiques...

ROLEX : La totale en 1 200 épisodes

Vous n’avez pas besoin d’acheter ce livre si vous êtes capable de réciter par cœur, sans rien oublier : Air-King, Bubble Back, Chronographs, Daytona, Explorer I, Explorer II, Phases de lune, GMT-Master, Milgauss, Oyster Date, Oyster DateJust, Oyster DateJust II, Oyster Day-Date, Day-Date II, Oyster sans date, Prince, Quartz, Sea-Dweller, Sky-Dweller, Submariner, TurnO-Graph, Yacht Master (c’est la liste de tous les modèles Rolex). Sinon, vous voilà mûr(e) pour vous lancer dans la lecture de Total Rolex (éditions Mondani) qui vous délestera de 350 euros en échange de 280 pages format album et de 1 200 notices illustrées, en 5 langues, sur toutes les Rolex, des origines du monde à 2012, avec leurs innombrables variantes. Total veut bien dire total (tutto, total, todo, total dans les quatre autres langues de référence). Si vous veniez à être en manque et à en redemander après cette bible, cet éditeur italien est spécialisé dans les beaux livres sur ce sujet...

ARTYA : La fiancée du vampire prend tout son temps

Au carrefour de la performance artistique et de la provocation horlogère, on trouve Artya – amalgame du mot et des initiales d’Yvan Arpa, un des créateurs de montres les plus dérangeants (certains diront dérangés) de sa génération. Chacune de ses montres est une pièce unique. Celles qu’il dédie aux chasseurs de vampire le sont d’autant plus qu’elles encapsulent sur le cadran le propre sang du créateur, agrémenté de deux vraies balles en argent gravées, qui ne sont pas garanties trempées dans l’ail les soirs de pleine lune (pour être plus efficaces), mais qui en doute ? Rappel utile autour du cadran : l’esquisse d’une cible, puisque la vocation naturelle d’une montre est de... tuer le temps ! Nom de code de cette œuvre d’art hémato-draculesque : « My Beautiful Vampire »...

KUDOKE : Ce Kraken nous raconte des craques

Dans la série des montres bizarres de ce début janvier, ne manquez pas la montre KudoKtopus Kraken du jeune artiste horloger allemand Stefan Kudoke. Il s’est taillé une réputation dans la (re)gravure à la main – avec les goujes appropriées, tout de même, mais pas à la machine – des composants horlogers, dont il tire des effets visuels saisissants : les spécialistes parlent de « squelettage » de la montre pour désigner cette douce manie de tout sculpter en décharnant les structures traditionnelles du mouvement. Le péché mignon de Stefan Kudoke, c’est le naturalisme, dont son Kraken témoigne : les huit tentacules pleines de ventouses y sont un prétexte à lover dans le mouvement mécanique et sur le cadran un monstre marin pas si légendaire qu’on le prétend. Il nous épargne le bracelet en peau de kraken, mais c’est probablement parce qu’il n’a pas eu le temps d’en pêcher un. Les Chinois lui commandent des dragons et des serpents, les Arabes des faucons et les Africains des léopards : pas belle, la vie des montres ?

HARRY WINSTON : La Swatch préfère les blondes

« Diamonds Are A Girl’s Best Friend » : en 1953, Marilyn Monroe interpellait Harry Winston, le « roi des diamants », dans Les hommes préfèrent les blondes. « Talk to me, Harry Winston ». Soixante ans plus tard, pour cette histoire de « caillou », Marilyn serait lapidée par les féministes, mais le Swatch Group, complexe horlo-industriel suisse bâti autour de la marque Swatch, n’a pas hésité une seconde pour s’offrir la marque Harry Winston, moyennant un milliard de dollars cash. Les légendes sont les meilleures amies des groupes de luxe ! Le drapeau Swatch déployé sur la Ve Avenue, à New York (ci-dessous) : un grand choc culturel, qui fait entrer le Swatch Group en concurrence frontale avec les autres groupes de luxe comme LVMH (qui possède Bvlgari), Richemont (Cartier, Van Cleef & Arpels) ou même PPR (Boucheron). Les indépendants comme Tiffany & Co ou Chopard n’ont qu’à bien se tenir. Ce qui nous promet des grandes manœuvres agitées sur le terrain « caillouteux » de la haute joaillerie.


RICHARD MILLE : Un ambassadeur nonuple champion du monde

Marque horlogère de grand luxe on ne peut française quoique techniquement Swiss Made, Richard Mille – c’est le nom du fondateur, qui a su créer une légende internationale en moins de dix ans – s’offre un des plus sympathiques « ambassadeurs » de l’univers sportif français : Sébastien Loeb. Le nonuple champion du monde (76 victoires et 112 podiums en championnat de rallye) avait lancé une intéressante série de chronographes à prix accessible pour la marque indépendante Marvin. Il change de registre et il portera désormais une montre Richard Mille : comptez près de 50 000 euros pour les premiers prix ! Ce partenariat sera néanmoins technique : avec un tel pilote, il s’agit de mettre les montres dans des conditions extrêmes et de tester leur performance, leur résistance aux chocs, leur confort. Sébastien Loeb portera une Richard Mille au poignet pendant les compétitions, notamment pendant le Rallye de Monte Carlo, qui se court en ce moment. Montre de luxe peut-être, mais montre sans tricherie, ni concession à la facilité...

Le Quotidien des montres : Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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