Polémique Bernard Arnault : les unes choc de Libé agitent la Toile<!-- --> | Atlantico.fr
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Libération a fait sa une de lundi sur le patron de LVMH qui demande la nationalité belge, avec comme titre : "Casse-toi riche con !"
Libération a fait sa une de lundi sur le patron de LVMH qui demande la nationalité belge, avec comme titre : "Casse-toi riche con !"
©DR

Revue de blogs

En publiant en une de son édition de lundi une photo de Bernard Arnault surtitrée "Casse-toi, riche con !" Libération a déclenché une avalanche de réactions sur Internet. Le quotidien récidive ce mardi en publiant en une : "Bernard, si tu reviens, on annule tout !"

Twitter est en feu pour le deuxième jour consécutif, sous le hashtag #Libe. Après "Casse toi, riche con", l'acte 2 d'une provoc' apparemment assumée se joue ce mardi matin avec une autre une choc : "Si tu reviens, on efface tout". Sur Twitter, les commentaires oscillent entre consternation et sarcasmes. @christopheconte résume : "Avec ses unes depuis deux jours on a l'impression que Libé héberge toujours Charlie Hebdo." @didierporte propose : " Proposition de une pour , demain matin : 'Avec Bernard, c'est du sérieux'." Contre-proposition de @FredBenudis "Demain, la une de Libé sera-t-elle 'Riches : la gauche y va au Karcher' ?"

Pendant ce temps,Le Torchon (blog d'un collège de Poitiers consacré à "L’actualité vue par les élèves") est visiblement dépassé et demande aux élèves, qui débattront vendredi :  "Qu'en pensez-vous?". Il sera difficile d'expliquer aux élèves la démarche citoyenne et pluraliste de Libé.

Un rideau de fumée

En Espagne, TP, grand fan de Libé, est furieux de l'attitude de Libé, "comme un fan blessé". Sur son blog consacré à la presse,Papers papers, il l'accuse de jouer le rideau de fumée. 

"Ainsi, on dirait le Libé habituel. Et il ne l'est pas. Ce Libé est une contrefaçon, de la contrebande. Viscérale. Non seulement parce que la question va à l'estomac, pas à la tête. Mais surtout parce qu'il occulte la réalité. Ce qui s'est réellement passé hier est la chose suivante :  Il y a des choses que vous faites pour dissimuler et de ne pas aborder les coupes budgétaires et les hausses d'impôts d'une valeur de 30 milliards d'euros annoncées par François Hollande, "l'homme normal". Regardez, depuis que cet homme est le président, leLibération que j'aime est à la Hollandie PS ce que le journal La Razon est au Parti populaire espagnol et à Mariano Rajoy en Espagne. Un journal qui fait de la lèche. Toujours avec beaucoup de style et d'esprit, c'est vrai. Mais au fond, de la propagande, de la pommade et des câlins, comme Página/12 K avec Cristina (NDLR : Kirchner) en Argentine ou La Républica pour Pepe Mujica en Uruguay. Le Cher Président  n'apparaît que pour être canonisé et le journal semble être un bréviaire pour dévots plus qu'un journal avec une ligne. Ils n'ont même pas dit que la politique d'immigration du ministre de l'Intérieur socialiste, Manuel Valls, est presque la même que celle du prédécesseur de droite, Claude Guéant. Eux qui depuis toujours sont le dernier espoir des sans papiers. Quelle déception.(...) Le fait est que les citoyens ciblés par le journal devront faire des acrobaties et fournir les 30 milliards d'euros."

En France, dans la curée déclenchée par les unes de Libé, il reste des professionnels pour estimer que le staff de Bernard Arnault a fait une grave erreur de communication. Le blog du communicant juge que "le moins qu’on puisse dire est que le communiqué laisse la porte ouverte à toutes les supputations et alimente ainsi la crise médiatique".

Pendant ce temps, en Belgique

Depuis l'article qui a tout déclenché dans laLibre Belgique, une affaire franco-belge a réussi à faire la une du Wall Street Journal. Mais après 48 heures de blagues belges, à Bruxelles, Le soir commence à s'énerver (il publie néanmoins des photos de l'extérieur de la résidence Arnault à Uccle, près de Bruxelles). Dans l'édito "Le bal des hypocrites", il rappelle : "A l'heure où nous écrivons ces lignes, nous ne savons toujours pas pourquoi M. Bernard Arnault souhaite la nationalité belge, ce qu'est ce grand projet personnel qui justifierait cet amour pour nos moules-frites, nos problèmes communautaires et Karl-Heinz Lambertz. Tout ce dont nous sommes certains, c'est que son seul lien durable de cœur et de portefeuille – on peut donc parler d'investissement – avec notre charmant petit pays est Albert Frère. Soyons donc prudents sur les conclusions à tirer d'une décision qui a toutes les apparences de la désertion fiscale mais le goût d'une entourloupe opaque (...) Le vrai souci ici est la difficulté, voire l'incapacité des gouvernements à mettre au point individuellement une fiscalité équilibrée, efficace, transparente. Pas une taxation idéologique qui punit et surtout assure la pub de celui qui la décide". 

L'éditode l'autre grand journal francophone, La libre  Belgique, "Bienvenue, monsieur Arnault !", était goguenard. "Un mot tout d’abord sur la réaction française. Que d’hypocrisie ! Depuis 48 heures, Bernard Arnault est lynché, accusé de trahison fiscale. Il est piquant de voir les tenants d’une taxation quasi confiscatoire des grosses fortunes, s’étonner que celles-ci cherchent des cieux plus cléments. Bernard Arnault ne propose rien d’illégal. Où est le mal ? Cela dit, ne soyons pas naïfs : la Belgique n’est peut-être qu’une étape avant son débarquement à Monaco, interdit aux fortunes françaises (...) surtout, que M. Arnault prouve sa bonne foi, qu’il utilise le potentiel belge : une main-d’œuvre ultraqualifiée, un savoir-faire reconnu, des infrastructures performantes et une grande stabilité politique ! Là, on plaisante, M. Arnault : c’est un autre atout belge, le sens de la dérision. Venez le tester..."

La généalogie s'en mêle

Dans ce fracas, le généalogiste Jean-Louis Beaucarnot a tenté de trouver les possibles "attaches véritables" que réclame la loi belge pour accepter une demande de naturalisation et revu l'arbre généalogique des Arnault, sur Racines et généalogie. Mais rien, rien du tout. "Une chose est certaine : l’homme le plus riche de France n’est pas belge ! D’origine modeste, la lignée des Arnault est poitevine, avec des ancêtres parpaillots et une filiation établie depuis Samuel Arnault – alias Arnaud –, laboureur sous le règne de Louis XV à Lezay, dans les Deux-Sèvres, aux confins de la Vienne, tout près de Melle, bourg où François Hollande a lui-même une partie de ses racines, sans que leurs deux généalogies ne se croisent jamais. (...) A signaler : un arrière grand-père, Léon Clouet (1851-1930), contrôleur des Contributions directes et fils d’un "receveur à cheval des contributions". Des ancêtres aux Impôts : pour Bernard Arnault, on ne saurait vraiment pas rêver mieux !"

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