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Quand le temps fait parler la poudre et quand le ciel tombe sur les heures : c’est l’actualité des montres pendant l’été indien
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Atlantic Tac

Mais aussi l’arme secrète des baroudeurs urbains, l’identité marquée d’un précieux bloc d’or, la haute fidélité d’un remontage nomade et la délicieuse régression d’un retour vers le passé…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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SWISS KUBIK : Le compagnon de voyage des montres suisses…

Une belle montre mérite un bel écrin, mais elle mérite surtout de rester à l’heure : quoi de plus agaçant qu’une montre automatique un tant soit peu dotée de fonctions annexes qu’il faut remettre à l’heure dès qu’on a cessé de la porter et dont il faut recaler toutes les indications (calendrier, date, mois, lune, etc.). Parce qu’un grand collectionneur (italien) en avait assez de passer son temps à remonter ses montres, il a donc inventé un système de remontoir rotatif qui lui simplifiait la vie : la maison Swiss Kubik est l’héritière de cette initiative et c’est, à présent, quasiment la seule référence suisse et Swiss Made dans ce domaine connexe de l’horlogerie contemporaine. Dernière innovation de Swiss Kubik : une Travelbox, soit le premier écrin de voyage rotatif (500 g). Les amateurs qui aiment changer tous les jours de montres peuvent ainsi partir en déplacement avec un remontoir automatique dans leurs bagages : l’écrin – astucieusement conçu et repliable – se pose comme un réveil sur une table de nuit et il se charge de remonter en silence le mouvement – le tout réglable, programmable et pilotable par Bluetooth à partir d’un téléphone portable. On peut en personnaliser la décoration (cuir ou matériau recyclé à partir de plastique océanique, déclinés en de nombreuses couleurs) et en varier l’alimentation (pile ou secteur). Quelques grammes de haute technologie suisse pour garantir et protéger la précision affichée par vos plus belles montres suisses…

LOUIS MOINET : Des météorites cachées sous le cadran…

Alors que la planète se déglobalise et se refragmente autour de multiples pôles économiques et culturels, les revendications autour d’héritages oubliés se font plus sensibles. Une maison horlogère indépendante comme Louis Moinet (baptisée ainsi en l’honneur du plus grand horloger français du XIXe siècle, injustement négligé par les historiens) se devait de rendre hommage à la culture mexicaine : dans un goût baroque et foisonnant, la montre Only Mexico fusionne quelques-uns de ces marqueurs identitaires de l’Amérique centrale. À commencer par le cadran qu’on découvre inspiré par la Pierre du soleil, monolithe de lave basaltique (3,6 m de diamètre, 24 tonnes) et puissant symbole artistique de la cosmogonie de ces Aztèques qui avaient fondé Mexico. Sous la gravure qui reprend les motifs de la Pierre du soleil, on trouve une météorite noire : c’est la météorite d’Allende, tombée sur la Terre, dans l’État mexicain de Chihuahua, en 1969 mais âgée de 4,5 milliards d’années et donc plus ancienne que la formation de la Terre. Toujours au centre du cadran, le fragment d’une autre météorite, traitée en bleu pour rester plus expressive : la météorite ferreuse de Toluca, tombée sur la Terre voici 10 000 ans. Les gravures du boîtier rappellent les bas-reliefs des cultures précolombiennes, notamment celles des Zapotèques et des Mayas du Yucatan. Comme il se doit, le mouvement de haute mécanique, doté d’un tourbillon, est suisse et cette montre en pièce unique est parfaitement Swiss Made. Le tout placé sous le signe de la fleur de lys héraldique française…

FENDI : L’identité d’une double F très architecturé…

Un peu de douceur féminine dans cette chronique très masculine : on aime les Fendimania de Fendi pour leur expression raffinée de ce que doit être aujourd’hui une montre-bijou – élégante, précieuse, raffinée, inattendue dans son style mais rassurante par son identité, bref audacieuse mais toujours féminine. Pas facile, mais Fendi excelle dans cet exercice : quoique discret, le boîtier très architecturé (24 mm x 20 mm) est tout sauf mièvre, mais il parvient par son double F serti à exprimer l’esprit de la marque. Les 28 diamants de ce double F apportent l’indispensable onction alto-joaillerie que confirme le cadran en lapis-lazuli, clouté de deux derniers diamants à six heures et à douze heures. Pour des heures sans souci et sans remontage, le mouvement est électronique : c’est suffisant pour deux aiguilles d’or. Le tout est en série limitée : cinquante pièces de cette Fendimania pour le monde entier – c’est une montre qui se mérite !

EBEL : Le bon choix pour les grandes espaces urbains…

Dans l’inusable série des montres « sport chic », qui demeure le champ clos où veulent s’affronter toutes les marques suisses, Ebel nous propose une bien sympathique Discovery en bronze, ce métal qui est la nouvelle coqueluche des baroudeurs urbains. Le prix très bien placé (2 300 euros) de cette montre automatique de style « plongeuse » (étanchéité à 200 m) en fait un excellent choix pour une première belle montre suisse : la couleur « bleu fumé » du cadran contraste très élégamment avec les aiguilles et les index parées d’or rose, mais les touches de SuperLumiNova garantissent une excellente lisibilité dans la pénombre. AU poignet, les 41 mm de bonze (avec un fond en titane pour ne pas risquer d’allergie) se font vite oublier, mais la personnalité de cette Discovery à lunette tournante gravée en relief se fait remarquer, surtout avec un viril bracelet en veau « brut ». On l’aura compris : bien plus qu’une montre de plongée, c’est une arme fatale pleine de séduction pour les grands espaces urbains…

LONGINES : Le retour à un passé qui repasse avec plaisir…

Une des montres qui résume le mieux l’envie contemporaine de montres classiques est sans doute cette Longines Heritage Classic : pour bien moins de 2 000 euros, c’est une invitation immersive à renouer avec l’esprit de l’âge d’or des montres mécaniques, quelque part entre les années 1930 et les années 1950. Dirigée de main de maître par un valeureux vétéran de l’horlogerie, Walter von Kaenel, colonel de l’armée suisse qui avoue ses 78 ans, Longines est une des plus anciennes manufactures suisses (1832). Il n’est pas si paradoxal que ça que ce soit une des maisons suisses les plus enracinées qui réécrive avec cette Heritage Classic une des pages les plus actuelles de la post-modernité horlogère. Le boîtier reste d’une taille modérée (38,5 mm) et le mouvement automatique est suisse (avec un spiral en silicium pour l’indispensable touche de modernité et de précision), sans indication de date mais avec une « petite seconde » décentrée vers six heures. C’est dans la décoration que la rétro-nostalgie éclate, avec quelques discrètes touches de bleu, notamment celles des aiguilles bleuies à l’ancienne et du bracelet surpiqué d’écru, et un cadran argenté d’une sobriété géométrique en tout point fidèle à l’héritage des belles montres suisses du passé. Zero défaut, séduction totale, distinction absolue : Longines assume parfaitement son nouveau rôle pivot entre tradition et modernité – et ce n’est pas un hasard si c’est une des dernières marques suisses qui vend beaucoup beaucoup beaucoup de montres !

THE UNNAMED SOCIETY : Des heures qui font parler la poudre…

Dans une société trop ankylosée par le politiquement correct, il suffit d’une allégorie pour réveiller les neurones des plus blasés. The Unnamed Society (la « société sans nom ») est un groupe de copains plus ou moins venus des Amériques et plus ou moins basés en Suisse qui ont entrepris de se faire plaisir avec des objets hors du commun, c’est-à-dire des « jouets de garçon » très exclusifs et fortement très lourdement tarifés qu’ils seront fiers de dévoiler à leurs amis dans les années qui viennent. Ils préfèrent l’instant rester anonymes, mais on peut vous révéler que certains sont très connus et que la plupart ont les moyens de leurs caprices. Pour commencer leur « cabinet de curiosité », ils ont eu le réflexe très suisse de commencer par un objet du temps : une horloge de table qui ressemblerait à un bon vieux revolver, comme celui que portait Pancho Villa, héros mésoaméricain de la liberté ou celui qui servait de compagnon de route à l’inspecteur Harry (ci-dessous). Autant dire que les vestales d’une « haute horlogerie » qui se veut toujours trop respectable et trop collé-monté pour se faire aimer se pinceront le nez, mais, comme toujours, ils auront tort : l’objet a été réalisé par L’Épée 1839, le dernier joyau de la créativité en matière de pendules et d’horloges de table. L’exécution mécanique est donc impeccable et une telle « arme » offre d’infinies possibilités de personnalisation, des gravures dont on peu consteller l’acier nickelé du revolver à la crosse qu’on peut réaliser dans les matériaux les plus ébouriffants, du tibia de girafe au gainage en peau de crapaud buffle. Certains souscripteurs encore plus fortunés, mais pas moins soucieux de briller, ont même choisi de faire sertir de diamants ce revolver massif, qui s’impose alors comme un des phares créatifs de l’année dans la haute joaillerie non-conformiste. À mi-chemin entre les Tontons flingueurs et le général Patton, célèbre pour ses Colt à crosse d’ivoire, ce canon qu’on plante sur son bureau en guise de pied-de-nez aux convenances ampoulées de ce siècle a de quoi réjouir le cœur des amateurs (dans un tel contexte, le prix relève évidemment du hold-up, puisqu’on sera dans les 35 000 euros). Dernier bonheur, le nom de ce « flingue » hors du commun : Hasta la vista, ultime clin d’œil hollywoodien au cultissime « Hasta la vista, baby » d’Arnold Schwarzenegger dans Terminator 2 – les « jouets de garçon sont forcément nostalgiques, rigolards et régressifs…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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