Quand le fétiche du beau design se sociofinance et quand le carpe diem prend des couleurs : c’est l’actualité des montres un jour d’automne<!-- --> | Atlantico.fr
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Icône du design horloger contemporain, Ikepod est de retour à des prix accessibles...
Icône du design horloger contemporain, Ikepod est de retour à des prix accessibles...
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Atlantic-Tac

Mais aussi la surfeuse de choc du sport chic basco-parisien, la légende automobile avec une bande blanche, la nouvelle décontraction colorée des pierres précieuses et la montre des anges gardiens de nos ministres...

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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BELL & ROSS : La montre de ceux qui protègent la République…

On pouvait récemment remarquer au poignet d’Alexandre Benalla, lors de son audition par la commission d’enquête parlementaire sur la fameuse « affaire Benalla », une superbe montre Bell & Ross BR-01, exactement la même que celle qui est portée par les policiers des groupes de sécurité des membres du gouvernement. La même montre à un détail près : comme le remarquait Business Montres (19 septembre), la BR-01 d’Alexandre Benalla – qui nous jure qu’il n’est pas le « garde du corps » d’Emmanuel Macron – ne porte pas l’insigne d’une des unités d’élite équipées par Bell & Ross. Ce n’est qu’une version « civile », sans les index tricolores. Heureux membres du GSPM (groupe de sécurité du Premier ministre), du GSMA (groupe de sécurité du ministère des Armées) et du GSMI (groupe de sécurité du ministère de l’Intérieur), qui rejoignent ainsi la troupe des professionnels déjà munis de leur Bell & Ross (RAID, GIGN, pilotes de chasse, etc.). C’est à leur BR-01 de Bell & Ross (marque on ne peut plus française !) qu’on reconnaît les vrais protecteurs de la République : Alexandre Benalla ne s’y est pas trompé, tout comme les collectionneurs qui s’arrachent les montres qui portent les emblèmes de ces unités d’élite…

IKEPOD : Un fétiche pour les amateurs de beau design horloger…

Du côté des nouvelles marques de montres, l’événement de la semaine reste le re-lancement de la campagne Ikepod sur le réseau de sociofinancement Kickstarter. Sauf que, bien sûr, Ikepod n’est pas tout-à-fait une nouvelle marque (la maison a été fondée voici plus de vingt ans et a disparu depuis une dizaine d’années) : l’équipe qui relance Ikepod est franco-suisse. Les souscriptions pour les nouvelles montres Ikepod ne sont pas loin des 250 000 euros en trois jours, ce qui reste exceptionnel. Plus de 500 amateurs ont contribué à ce résultat et il reste encore quatre semaines de campagne. Explication de cet empressement des souscripteurs : ils plébiscitent un des meilleurs designs horlogers de la fin du XXe siècle en même temps que le prix très intelligent (un peu moins de 300 euros) qui rend enfin accessible ce design iconique – signé à l’origine par Marc Newson, un des futurs dessinateurs de l’Apple Watch. À l’origine, il fallait ajouter un, voire deux zéros pour s’offrir une Ikepod : le ticket d’entrée dans la légende horlogère a été divisé par quarante ! Pour repenser ses cadrans, cette nouvelle Ikepod a également eu l’intelligence de s’adjoindre les services d’une autre star du design horloger : Emmanuel Gueit, le designer de la Royal Oak Offshore (Audemars Piguet) et de la nouvelle collection Cellini de Rolex. Ikepod : au bonheur des amateurs de beaux designs horlogers contemporains à des prix « normaux ». Finalement, il n’en faut pas plus pour créer des montres à succès… 

MARCH LA.B : La surfeuse de choc du sport chic…

Quel et le point commun entre les beaux surfeurs, les belles surfeuses et le président de la République ? Ils portent une March LA.B, marque française qu’on a remarquée au poignet d’Emmanuel Macron et sur les meilleurs spots des côtes françaises. À la fois montre de « pongée » (étanche à 200 m) et montre de surf, mais aussi montre à vivre très urbaine, la nouvelle Belza reprend le nom d’une des plus célèbres villas de la côte basque (le « B » de LA.B, c’est pour Biarritz) en même temps que les codes horlogers du meilleur « sport chic » : mouvement automatique, lunette tournante, couronne vissée. La taille est idéale (40 mm) et le prix relativement sympathique (moins de 1 200 euros). Les quatre variantes de cadran (soleillé bleu, soleillé vert, laqué vert et laqué kaki) sont très réussies, de même que les différents bracelets (acier, cuir, nato). 

BRM : Un parfum de légende automobile en mode tricolore…

Au lieu de vendre à la boutique de l’Élysée des montres dont le Made in France est pour le moins questionnable, la présidence de la République devrait y proposer des marques authentiquement françaises comme BRM (Bernard Richards Manufacture), dont les ateliers sont dans la région parisienne. La marque s’est vouée à l’univers de l’automobile et des légendes mécaniques. La nouvelle collection Corvette Vintage Grand Sport célèbre le 55e anniversaire de l’iconique, sinon mythique Corvette C2 Grand Sport, lancée en 1963 – c’est pour cette raison qu’il n’y aura que 163 exemplaires des montres BRM qui assument cet hommage. Tout comme la plupart des composants de la montre (couronne de remontage, aiguilles, poussoirs, etc.), le boîtier de 46 mm est usiné dans un seul bloc d’aluminium, comme le châssis des Corvette de l’époque, dans les ateliers franciliens de BRM. On retrouve sur le cadran bleu de ces montres automatiques Made in France la bande blanche sportive qui décorait les Corvette de compétition, avec le chiffre 2 (à la place du 12 habituel) et le logo de la voiture. Les perforations du bracelet en nubuck rappellent le volant de ces Corvette. Ce n’est pas pour rien si on voit tant de montres BRM au poignet des coureurs automobiles, amateurs ou professionnels (comptez 4 300 euros pour la Grand Sport sans chronographe ci-dessous ; la version chronographe est à 7 300 euros). 

CORUM : Un grand vent de précieuse décontraction…

Joli exercice de style que cette nouvelle collection Eleganza, avec laquelle la maison suisse Corum a voulu compiler ce qui se fait de mieux dans l’horlogerie féminine, mais en variant les plaisirs du plus précieux au plus décontracté (il suffit de varier les sertissages, les matières et les couleurs), sans oubliant l’indispensable touche de design dans l’affichage « régulateur » – les compteurs sont séparés et alignés pour une lecture plus intuitive – des heures (sautantes, dans un guichet), des minutes et des secondes. Disposition originale qui annonce une mécanique automatique d’excellente famille sous le cadran. Les 40 mm du boîtier (or ou argent selon les séries) sont une nouvelle preuve de l’insolence de cette Eleganza : dans cette taille, avec un tel flot de diamants, de saphirs mais aussi de tanzanites, de tourmalines ou d’améthystes, ça se remarque forcément sur un poignet féminin. C’est bien l’effet recherché, non ?

HYT : Tendance métaphysique, option carpe diem

Non, ça n’a plus rien de morbide de porter une tête de mort à son poignet : ce serait plutôt très avant-gardiste et même volontiers philosophique, tendance métaphysique et grande réflexion existentielle. Il était fatal qu’une des marques les plus « tendance » du moment, HYT (pour Hydromechanical Timepieces), spécialiste de l’horlogerie fluidique, s’attache à créer un univers fascinant autour de sa nouvelle Skull 48.8 : si les heures fluido-mécaniques avancent en couleur autour du crâne assorti dans un très capillaire, les secondes s’affichent par le glissement progressif d’un disque rotatif dans l’orbite gauche (à droite, c’est la réserve de marche qui s’obscurcit). Pas de minutes, qu’on peut cependant repérer approximativement à l’avancée de la course des heures dans son capillaire crânial, selon le code horaire classique. Cette montre, assez rudement tarifée, n’est évidemment pas destinée aux premiers communiants : elle est une invitation – philosophique, comme précisé plus haut – à profiter de chaque seconde du temps qui passe, sans se soucier trop ouvertement des heures. C’est le retour du carpe diem (« Profite de ce jour ») cher aux sages Romains de l’Antiquité, qui avaient peut-être raison de se contenter de l’ombre de leurs cadrans solaires pour mesurer l’écoulement des heures, sans le harcèlement des minutes et des secondes qui font la ronde…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

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