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Plus de 250 milliards d’euros de facture globale pour les catastrophes naturelles cette année. Le double de l’an passé...
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Atlantico Green

L'année 2017 aura coûté près de 306 milliards de dollars en catastrophes naturelles, soit le double de 2016. Et avec l'accélération du changement climatique, les choses ne risquent pas de s'améliorer. D'où viennent ces coûts, et que peut-on y faire ?

Myriam Maestroni

Myriam Maestroni

Myriam Maestroni est présidente d'Economie d'Energie et de la Fondation E5T. Elle a remporté le Women's Award de La Tribune dans la catégorie "Green Business". Elle a accompli toute sa carrière dans le secteur de l'énergie. Après huit années à la tête de Primagaz France, elle a crée Ede, la société Economie d'énergie. 

Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages majeurs: Intelligence émotionnelle (2008, Maxima), Mutations énergétiques (Gallimard, 2008) ou Comprendre le nouveau monde de l'énergie (Maxima, 2013), Understanding the new energy World 2.0 (Dow éditions). 

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Atlantico : Un article de QZ.com cite les chiffres de la firme d'assurence Swiss Re, qui remarque que les coûts liées aux catastrophes climatiques ont doublé par rapport à l'an dernier. Doit-on se préparer à ce que les catastrophes naturelles deviennent la norme ?

Myriam Maestroni : C'est sûr que sur les dix dernière années, on constate des coûts très élevés, et en croissance rapide à cause des catastrophes naturelles. On observe une accélération de ce qu'on appelle désormais à juste titre l'urgence climatique que personne n'avait vu venir.

On s'est rendu compte que partout, il y a des manifestations de ce changement climatique dans des proportions inimaginables : des incendies en Californie, des innondations, des ouragans... Tout cela provoque des dégats, et une demande généralisée, qui n'existait pas il y a cinq ans, d'un prix du carbone. Il s'agit de privilégier les investissements qui ne privilégient pas les industries fossiles. La Banque Mondiale a fait l'annonce, après le sommet de Paris, qu'elle cesserait de financer le pétrole. C'est lié à la prise de conscience de ces coûts que l'on appelle externalités, c'est-à-dire le coût de l'évacuation de quartiers, voire de villes entières après une catastrophe.

Que peut-on faire, au niveau international comme individuel, pour faire bouger les choses ?

Compte tenu de l'urgence, on peut se dire qu'on est dans une logique de mobilisation où tous les acteurs comptent. Les gouvernements, bien sûr, avec une vraie feuille de route et un cadre légal musclé. On sait aujourd'hui qu'il y aura de plus en plus d'épisodes climatiques extrêmes comme les typhons, des sécheresses, des innondations... Donc forcément quand il faut indemniser les gens qui ont dû fuir, relancer les forêts qui ont brûlé... Il y a même des gens comme Stephen Hawkins qui conseillent de nous installer sur Mars d'ici un siècle, car on est pas sûr que notre planète soit encore habitable pour les humains. La hausse des coûts liées aux catastrophes climatiques va continuer, et de manière exponentielle. Il faut savoir que la différence entre notre période et une ère glaciaire n'est que de 5 degrés. L'ère industrielle a commencé il y a 300 ans, et il nous reste au mieux 30 ans pour régler ce problème...

Avec tout ça la tonne de carbone reste à moins de 10$, ce qui est incompréhensible et qui ne risque pas de faire bouger les industriels. À l'échelle individuelle, un tiers des émissions dans nos pays développés sont liées aux consommations des particuliers. 100 millions de logements en Europe, 15 millions en France, sont en surconsommation d'énergie dans des proportions extrêmement importantes, à savoir 6 à 9 fois plus qu'un logement respectant les règlementations thermiques pour le neuf.

Malgré tout, sommes-nous mieux préparés qu'il y a 10 ans face à ces évènements ?

Dans notre pays oui. La France a une politique de gestion des risques qui est très pointue.

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