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Quand les couleurs africaines viennent aux joues des montres suisses et quand la belle Bella joue du diamant : c’est l’actualité des montres à la veille du changement de millésime
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Mais aussi, en même temps que nos vœux de bonne année, le culte baroquisant de la virtuosité mécanique, les idées carrées des épigones de Richard Mille, l’audace stylistique d’un hommage à la démesure automobile et le tourbillon qui voit la vie en rose…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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AUDACEONE : Des « petits Français » à ne pas perdre de vue…

Encore un joli coup joué par ces jeunes Français passionnés d’horlogerie qui ont acquis une expérience du métier dans (et avec) les manufactures, avant de lancer leur propre marque. Comme son nom l’indique, la première montre Square proposée par Audaceone est… carrée [le contraire aurait été choquant] et le concept très contemporain : d’abord par le choix de cette ligne carrée, dans laquelle on remarque un hommage respectueux au « style Richard Mille » [tous les jeunes créateurs horlogers rêvent d’être les « Richard Mille des années 2020 »] ; ensuite, par le choix des matériaux (titane, fibre de carbone, etc.) et des couleurs (noir, bleu mat) ; enfin par le choix du mouvement [ici, un Parmigiani Fleurier, exactement comme Richard Mille, ça doit être un hasard !]. L’addition finale – entre 6 000 euros et 7 000 euros – est un peu salée pour une marque qui se lance sur le marché, mais on disait la même chose de Richard Mille en 2001… On peut compter sur cette initiative Audaceone pour porter haut les couleurs de la haute horlogerie française en 2018 : notez bien le nom de cette nouvelle marque [coquetterie ultime et très générationnelle : elle n’apparaît pas sur le cadran, sinon par un « A » gravé sur la lunette à la hauteur de la couronne], on en reparlera l’année prochaine…

PIAGET : Une identité trahie par le culte de la virtuosité mécanique…

Les maisons suisses de haute horlogerie adorent se faire des niches en se lançant des défis un peu absurdes aux yeux du grand public : en quoi un dixième de millimètre d’épaisseur en plus ou en moins sont-ils perceptibles au poignet, même par un initié ? Le tout est de pouvoir prétendre détenir le record historique de minceur pour une montre automatique : hier, c’était Bvlgari ; depuis une semaine, c’est Piaget, mais la face du monde horloger n’en a pas été bouleversée. On peut même se demander si ce record n’a pas poussé Piaget – qui a dû rendre sa mécanique visible côté cadran pour « gagner de la place » – à faire des choix esthétiques un peu problématiques, uniquement pour démontrer la virtuosité mécanico-baroquisante [tout ça pour un dixième de millimètre en moins !] de ses équipes : certes, la montre est ultraplate (4,3 mm pour ce boîtier de 41 mm, avec 238 composants soigneusement agencés dans ce volume), mais n’a-t-elle pas perdu l’élégance qui sied aux montres plates, lesquelles sont généralement des montres « habillées », et n’a-t-on pas sacrifié à ce record un certaine idée du style Piaget, idée « brouillée » par cette allure de « spaghettis mécaniques » assez obscènement mis en scène sur le cadran ? Si la virtuosité technique de Piaget n’est plus à démontrer dans le domaine de l’extra-plat [ça, on le savait déjà], l’esthétique y a perdu ce que l’ostentation mécanique n’y a pas gagné : pourquoi avoir affiché le nom du calibre mécanique, « 910P », côté cadran, ainsi que les « Thirty (30) jewels » dont tout le monde se contrefiche ? C’est bizarre, cette manie de vouloir ruiner une identité, surtout pour une marque dont la direction est assurée par une femme designer…

PARMIGIANI FLEURIER : Petits moyens s’abstenir !

Bien évidemment, pour s’offrir cette montre Bugatti type 390, paisiblement facturée 290 000 euros, qui est un hommage horloger au super-bolide Bugatti Chiron, il vaut mieux avoir les moyens de s’offrir la Bugatti Chiron en question – ce qui va chercher dans les 2,4 millions d’euros prix garage, mais vous aurez 1 500 chevaux sous le capot. Pour l’anecdote, réalisées sur commande en séries très limitées, ces Bugatti Chiron se revendent immédiatement 3,5 millions d’euros sur le marché parallèle des grands gosses très gâtés par la fortune. Il n’y a pas encore de marché parallèle de la Bugatti type 390 (puisque la montre ne sera dévoilée qu’en janvier, au Salon international de la haute horlogerie de Genève), mais on peut imaginer que son édition limitée à dix exemplaires attisera les convoitises des grands gosses qui aiment les belles bagnoles. La vidéo ci-dessous aidera les amateurs à découvrir cette montre aux lignes extraordinaires et au mouvement « cylindrique » tridimensionnel totalement hors normes : c’est un véritable « moteur » qui se pose sur le poignet, avec un fantastique concentré de raffinements mécaniques (tourbillon « volant » vertical, accouplement triangulaire des barillets, etc.). On est dans le culte intégriste de la performance, qu’elle soit technique ou esthétique. Après, des goûts et des couleurs…

LONGINES : Un tout-terrain aux lignes urbaines et aux couleurs « africaines »…

Cette Conquest de Longines s’annonce comme « VHP » : comprenez « Very High Precision », ceci pour son mouvement à quartz haut de gamme, d’une exceptionnelle précision, qui donne à la montre une toute aussi exceptionnelle résistance au choc. C’est donc une montre tout-terrain en costume de ville, d’une facture contemporaine soulignée par les couleurs inhabituelles du cadran (celles des prochains Jeux du Commonwealth, en Afrique : Longines en est le chronométreur officiel). Même le calendrier de cette montre est plein d’intelligence, puisqu’il reconnaît les mois à 31 jours, ceux à 30 jours, ceux à 29 jours et même ceux à 28 jours, puisque la pile peut fonctionner pendant plusieurs années. Sans tapage, avec toute la discrétion qui est dans la génétique de la marque, cette Conquest VHP « africaine » (43 mm) est une des plus convaincantes propositions du moment sur le créneau des montres néo-classiques – et accessibles – qui s’adaptent à toutes les circonstances du quotidien (étanchéité à 50 m)

FRANCK MULLER : La touche d’audace mariée au raffinement du style…

Pourquoi les femmes n’auraient-elles pas droit aux belles complications mécaniques ? Surtout les plus spectaculaires – et la nouvelle Vanguard V35 et son tourbillon géant ne se privent de nous offrir un grand spectacle au poignet ! La taille est féminine (35 mm x 46 mm), mais le mouvement à remontage manuel peut se permettre l’exceptionnel tourbillon Gravity, un des plus avant-gardistes de l’actuelle production suisse. La décoration, les touches de rose ou les chiffres stylisées en relief accentuent le caractère féminin subtilement décalé de cette montre, qui s’offre le luxe de cinq jours de réserve de marche sans remontage. Ne croyez ceux qui prétendent que les femmes n’aiment que les montres vintage qui les rassurent : les jeunes générations aiment aussi prendre des risques au poignet et cette Vanguard tourbillonnante a le profil audacieux qui séduit ces femmes d’action…

TAG HEUER : Si furieusement vintage, mais si bien portée, cette Link Lady…

Non, ce n’est pas le père Noël et nous serons nombreux à le regretter ! C’est tout simplement la sublime Bella Hadid, topissime modèle et « ambassadrice » de TAG Heuer, avec la nouvelle Link Lady que lui dédie la marque : une montre en céramique noir mat, avec un cadran en nacre serti de douze diamants, une lunette sertie de 48 autres diamants et le fameux bracelet aux maillons « Link », hier si démodé et aujourd’hui si délicieusement et si furieusement vintage. En plus, cette Link Lady parvient à ne pas trop dépasser les 5 200 euros : c’est coûteux, mais finalement pas si délirant pour que toutes nos amies soient un jour aussi belles que Bella Hadid la si bien nommée…

LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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