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Projets : un avion routier et des voitures volantes
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La minute "Tech"

Les visiteurs du Salon de l’Auto de New York peuvent contempler jusqu’au 15 avril, au Jacob Javitz Center de Manhattan, un avion apte à la circulation routière. Mais pas encore le véhicule concurrent : la voiture qui vole.

Nathalie Joannes

Nathalie Joannes

Nathalie Joannès, 45 ans, formatrice en Informatique Pédagogique à l’Education Nationale : création de sites et blogs sous différentes plates formes ;  recherche de ressources libres autour de l’éducation ;  formation auprès de public d’adultes sur des logiciels, sites ;  élaboration de projets pédagogiques. Passionnée par la veille, les réseaux sociaux, les usages du web.

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Eternels gamins, les vrais « fous de technologie » ne peuvent pas s’empêcher d’essayer de réaliser les phantasmes de science-fiction qui illumina leur enfance. En l’occurrence, l’objet volant dans lequel se déplaçait la famille Jetson dans une série culte de dessins animés qui a tenu des années soixante aux années quatre-vingt. Et ce sont des ingénieurs issus du fameux Massachusetts Institute of Technology qui présentent en ce moment la « Transition » au stand de leur société, Terrafugia fondée en 2005.

Comme un avion sans ailes

L’engin est un avion à deux places qui replie ses ailes quand il va prendre la route. En tant que véhicule terrestre, il est conforme à la réglementation, bien que ses ailes verticalement collées contre l’habitacle puisse susciter la perplexité. Le régulateur américain de l’Aviation civile l’a classé dans la catégorie des aéronefs légers de sport et il a accordé, pour les essais, une dérogation à la limite de poids imposée à ce type d’appareils.

Le premier vol a eu lieu en mars à partir de l’aéroport de Plattsburgh, dans l’État de New York, au-dessus du lac Champlain. « Transition » a atteint une altitude de 1400 pieds (400 mètres) et est resté en l’air pendant huit minutes. Six autres tests sont prévus avant l’obtention du certificat de conformité et la livraison, en 2013, des quarante premiers exemplaires déjà commandés à un prix unitaire de 279 000 dollars, soit 212 425 euros.

Les acquéreurs doivent avoir un brevet de pilote et ils devront lire attentivement le manuel d’exploitation. Un des problèmes les plus graves et les plus évidents est en effet le risque de voir les ailes se replier par inadvertance ou accidentellement dans la phase de décollage. Un double verrouillage, électronique et mécanique, est prévu.

L’étude de marché repose sur le fait que les États-Unis comptent 6000 petits aéroports publics et qu’un grand nombre d’Américains vivent en moyenne à 20 miles d’une piste. Il s’agit donc pour la société Terrafugia d’exploiter cette infrastructure sous-utilisée. Au lieu de louer une voiture ou de prendre un taxi, le propriétaire d’une « Transition » peut se contenter de replier ses ailes et de se mêler à la circulation routière. L’appareil se range facilement dans un garage domestique. Mais cette caractéristique n’en fait pas une voiture pour autant.

Agilité tactique = crédits militaires

La vraie « voiture qui vole » doit pouvoir décoller verticalement. Elle n’est pas exhibée au Salon de New York car elle est encore à l’état de projets diversifiés sous le nom de code générique « Autovolantor ».

Spécialisée dans les procédés de décollage vertical, la société d’avionique Moller International étudie, sur prototypes et sur maquettes en soufflerie, la possibilité d’intégrer ses technologies sur une automobile. Elle a, à cette fin, déposé des brevets sur les projets Skycar et Neuera. A la différence de la « Transition » de Terrafugia, qui sont appelés à prolonger des vols par des trajets terrestre, les engins de Moller international seraient principalement dédiés à la route et capables de faire des bonds (pop up) pour s’extraire temporairement de la circulation.

Les essais en cours s’appuient sur l’aérodynamisme d’une carrosserie de Ferrari 599 GTB transformée en fuselage. Des turbines ont été accolées à l’avant et à l’arrière de cette voiture de rêve. Dans les prochaines étapes de la mise au point, l’autovolantor sera propulsé et  alimenté par huit turbines greffées  sur le fuselage. Sur route, le véhicule sera alimenté électriquement, comme une automobile hybride. Vitesse et la stabilité seront régulées par des systèmes informatiques redondants. Des ailettes aménagées dans la zone de sortie des conduits dirigeront l'air vers l'avant ou vers l’arrière. A moins que le pilote choisisse la position stationnaire de l’hélicoptère en vue d’un atterrissage vertical. La stabilité complète n’est atteinte qu’en vol, à vitesse élevée mais le système informatique veille en permanence au maintien d’une « assiette » de sécurité.  

Le budget de développement du prototype est actuellement atteint, à 3 millions de dollars. A en juger par le catalogue de ses autres projets, la société Moller International cherche à obtenir des crédits militaires. Appelés lamvees par analogie avec les célèbres humvees popularisés par les interventions militaires américaines en Irak et en Afghanistan, certains appareils dérivés de l’autovolantor semblent destinés à procurer aux troupes une agilité tactique sans précédent dans les annales militaires, celle de l’hélicoptère de combat combinée à celle d’un véhicule rapide et discret.

Cette dimension de l’investissement de la Recherche et Développement sort ces projets de la rubrique « gadgets et vaines utopies ». La préhistoire du web est là pour rappeler que le projet de « réseau décentralisé de communication par paquets » financé par une agence du Pentagone a d’abord été refusé par les grandes compagnies comme AT&T et mis au point par une petite entreprise totalement inconnue. Comme Terrafugia et Moller international.

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