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Suffit-il d’ignorer la Corée du Nord pour qu’elle disparaisse ?
©Reuters

Pensée magique

D’abord moqué pour ses efforts diplomatiques, Trump est désormais critiqué pour sa rhétorique martiale à l’égard de la menace nord-coréenne. Il lui reste encore la politique de l’autruche, semble-t-il.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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On peut très bien ne pas avoir beaucoup d’estime pour Donald Trump (c’est mon cas) et trouver curieuse la manière dont le président d’une authentique démocratie est désormais placé sur le même plan que celui d’une dictature ayant plagié Orwell pour rédiger sa constitution. Les deux leaders, outre le mauvais goût capillaire qu’ils ont en commun, partageraient ainsi la même volonté de détruire l’univers à coups d’ogives et seraient aussi irresponsables l’un que l’autre.

Hum, aux dernières nouvelles, c’est bien la Corée du Nord, un pays dont tout le monde se fiche éperdument par ailleurs (et il semble que ce soit là son grand drame), qui prépare depuis des années l’apocalypse atomique sans provocation préalable.

Il est vrai que, de Paris ou de Bruxelles, il est assez facile de jouer les vieux sages raisonnables en multipliant les commentaires ironiques et les références à Stanley Kubrick en regardant les tests balistiques au journal télévisé. Du Japon, de Corée du Sud, voire de ces zones du territoire américain directement et très concrètement menacées par Kim Jong Un, la perspective est nécessairement différente.

Le premier des reproches adressés à Trump, c’est d’avoir troqué le discours d’apaisement (et objectivement inopérant) d’Obama pour une rhétorique nettement plus martiale depuis quelques jours, promettant, façon Mélenchon, le bruit et la fureur à Pyongyang en cas d’escalade. On se moquait pourtant, jusqu’ici, de ses efforts diplomatiques auprès de Pékin, lui reprochant de ne rien comprendre aux relations sino-nord coréennes...

L’arme nucléaire existe, c’est une donnée malheureusement incontestable, et elle est aujourd’hui à la disposition de pays dont la stratégie est illisible, pour ne pas dire totalement irrationnelle. Et parce que s’indigner des menaces de Kim Jong Un dans Libéaurait encore moins de sens (on subodore qu’il n’y est pas abonné), on préfèrese scandaliser de la réaction américaine. Un peu comme s’il suffisait d’ignorer simplement la capacité destructrice d’un maboul, les preuves qu’il en apporte régulièrement, et surtout son désir affiché d’en découdre, pour éloigner tout danger.

Mais on ne choisit pas toujours ses ennemis ou ses guerres et force est de constater que, jusqu’à présent, ni le dialogue ni les sanctions économiques n’ont produit le moindre effet. Comme à peu près n’importe qui de sensé sur cette planète et on imagine que ça reste le cas de Trump, des militaires qui le conseillent et du Congrès qui le contrôle --, on prie évidemment pour l’émergence d’une issue pacifique à la crise. Mais renvoyer dos-à-dos l’agresseur et le type qui hausse le ton parce que ça commence à bien faire n’y contribue certainement pas.

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