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Quand les députés scient (enfin) la grosse branche (trop) confortable sur laquelle ils étaient assis
©Reuters

Réforme parlementaire

Pendant que Mélenchon et ses troupes se préoccupent de l’importante réforme du port de la cravate à l’Assemblée, leurs collègues moins tonitruants tiennent les promesses de campagne de Macron.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Ça fait curieusement moins de bruit que le combat anti-cravate des Insoumis de Mélenchon, mais l’une des principales promesses de campagne macroniennes vient d’être tenue avec la suppression, par les parlementaires eux-mêmes, des plus exorbitants de leurs privilèges.

Je ne m’attendais évidemment pas à ce qu’on se mette à danser dans les rues pour célébrer cette mini nuit du 4 août, ça n’est pas dans nos gènes, mais tout de même… Terminé, le régime de retraites hors normes, dont le système de calcul faisait des envieux jusque chez les cheminots. Nos députés cotiseront désormais comme le commun des mortels et en obtiendront la juste proportion le jour venu.

Fini, le traitement de faveur en cas de non-réelection : un député blackboulé recevra exactement, et pour la même durée, le pourcentage de sa rémunération à laquelle il aurait eu droit s’il travaillait dans le privé.

A la trappe, les transports gratuits à vie des ex-parlementaires qui, s’ils avaient exercés au moins trois mandats,  continuaient de s'asseoir dans un TGV ou dans un avion d’Air France comme on s’installe dans le canapé du salon.

Au rencart, l’absence de contrôle sur l’utilisation de leur enveloppe de frais, cette fameuse IRFM qui doublait leur indemnité : il leur faudra désormais rendre des comptes et justifier leurs dépenses professionnelles comme le premier VRP venu.

D’autres mesures devraient d’ailleurs suivre, visant à accélérer et rationaliser le travail parlementaire (notamment les « navettes » entre Sénat et Assemblée), réglementer le recrutement et les missions des assistants et, ultimement, à réduire le nombre de circonscriptions et donc de députés.

Pas de quoi danser la Carmagnole, donc, mais la torpeur aoûtienne est plus généralement propice à l’augmentation de la taxe sur ceci ou à l’impôt sur cela qu’à la réduction des grands fromages de la République. Si vous lisez ça à la plage, entre deux infos sur la constituante sanglante de Maduro, ça devrait vous aider à vous rappeler la supériorité du réformisme social-libéral sur le révolutionnarisme sans cravate.

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