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Petit lobbying entre Hamon : Benoît, sa femme et la mairie de Paris ; Macron favori (et sous contrat d'exclu avec la papesse du people) : les hebdos commencent à douter un peu ; François Fillon se voit en candidat le plus audacieux
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : Christophe Barbier semble avoir perdu tout optimisme sur cette campagne présidentielle.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Emmanuel Macron, favori  ? Les hebdos semblent commencer à douter : comme Marianne qui écrit "Le candidat du ni gauche ni droite se sent pousser des ailes. Mais certaines failles apparaissent" et se demande si son point faible ne serait pas l'économie (alors qu'il a été ministre des Finances) les hebdos sont des doutes...  même s'il y a un renfort qui compte pour le héros : "Valls : pourquoi il a choisi Macron" titre le bandeau de l'Obs. Soyons clair, c'était prévu, pas de miracle, on en parlait depuis plusieurs jours, et l'Obs a bouclé bien avant que l'ex-Premier ministre ne déclare à Jean-Jacques Bourdin, hier mercredi matin, qu'il votera Macron dès le premier tour, déclenchant une salve de remarques assassines, ou même injurieuses. Pour l'éditorial du Point, Hamon n'est pas innocent s'il avait voulu que Valls ou le Drian le soutiennent, "il aurait tenu compte de leurs objections et amendé son programme... Le candidat socialiste s'y est refusé."

Le sujet principal de l'Obs n'est pas le duel Valls/Hamon : comme l'indique le fond rose, c'est aux "couples en campagne pour le meilleur et pour le pire" que l'hebdo s'intéresse en mettant en scène Fillon, Macron et Le Pen dans des photomontages de fausses Unes du magazine "Nous Deux". L'Express "Macron Le flou en marche" et Le Point "Est-il si fort ?" se consacrent, eux à Macron.

Tandis que Valeurs Actuelles donne la parole à Fillon sur sept pages : "Oui, ma candidature est révolutionnaire". A la question "Est-ce vous ou le chaos ?" Fillon répond "Mon projet est le plus solide, j'ai un plan d'action programmé pour agir vite... Tous mes concurrents nous entraîneraient dans une aventure chaotique." Il ajoute que son ennemi principal dans cette campagne "c'est l'immobilisme et la démagogie" avant d'ajouter à propos de Macron : "Il n'y a dans son projet, aucune rupture sérieuse, aucune transformation profonde. Emmanuel Macron est bien moins audacieux que moi".

Macron a un contrat avec une agence photo people

"Jamais les conjoints n'auront occupé une place aussi déterminante dans une élection présidentielle" si l'on en croit le dossier de 13 pages que leur consacre l'Obs qui se la joue people en Une. Et n'héiste pas à interroger une "spécialiste" du genre, Laurence Pieau, la patronne de Closer. L'Obs croit savoir que "Chaque vendredi, désormais, les états-majors politiques, les cabinets ministériels guettent avec anxiété la sortie de Closer" et Pieau serait "l'une des figures les plus craintes du monde politique" depuis la révélation de l'idylle entre Hollande et Julie Gayet, le vendredi 10 janvier 2014.

Macron travaille avec la presse people explique l'Obs : dix couvertures de VSD en un an, quatre de Paris Match, deux de Closer, une de Voici. "Les Macron passent rarement des vacances sans photographe". C'est reconnu par l'équipe du candidat : "Il y a un contrat d'exclusivité avec Bestimage reconnaît Sylvain Fort, porte-parole d'En Marche ! Cela permet de mieux maîtriser leur image, le choix des photos qui circulent sur eux. Quand ils sont victimes d'une paparazzade, ils font appel à un photographe de l'agence, ils sont sûrs, ainsi, d'avoir des clichés plus avantageux." C'est Bestimage, agence photo dirigée par Michèle Marchand, qui a photographié Hollande en visite chez Gayet avec un casque de scooter. Marchand était invitée à l'anniversaire de Tiphaine, la fille de Brigitte Macron selon un journaliste de Paris Match.

La compagne de Hamon en charge du lobbying chez LVMH 

Commençons par attirer l'attention de ceux qui cherchent du nouveau dans cette campagne. ils liront pour la première fois les propos de Gabrielle Guallar, (41 ans). La compagne de Hamon et mère de ses deux enfants, qui travaille au sein du groupe de luxe LVMH, où elle est responsable des affaires publiques répond aux questions de l'Obs. Ceci alors que Hamon a "axé une partie de sa campagne sur la dénonciation des lobbys". Ceci alors que, comme le fait remarquer l'Obs "LVMH n'a pas toujours eu bonne presse chez les électeurs de gauche, surtout depuis le succès du film réquisitoire de François Ruffin, Merci Patron.

Interrogée sur deux pages par l'Obs, Gabrielle Guallar se défend de faire du lobbying. Mais elle a "quand même été auditionnée au Sénat pour défendre le travail du dimanche". Elle se défend aussi  de tout risque de conflit d'intérêts. Pourtant quand elle renégocie la concession du Jardin d'Acclimatation accordée au groupe LVMH "c'est auprès de la maire de Paris, Anne Hidalgo, dont le compagnon, Jean-Marc Germain est le directeur de campagne de Benoît Hamon".

Quoiqu'il en soit, l'Obs voit la compagne de Hamon comme "une working girl ferme et appliquée, aussi éloignée du bling de Brigitte Macron que du bénitier de Penelope Fillon". Interrogée sur le fait de savoir si elle envisage de devenir "Première dame" (un américanisme pour compagne/épouse du Président de la République), elle répond : "Je ne suis pas programmée pour ça... Mais ma place est à ses côtés, toujours." Elle n'a pas à s'inquiéter, la question est purement formelle si l'on en croit les sondages qui placent son compagnon derrière Jean-Luc Mélenchon.

En attendant la future "Première dame", la "femme la plus puissante de France" selon l'Express, c'est entre Hamon Eliane Houlette, qui est à la tête du Parquet National financier : elle "est au centre de toutes les attentions depuis que l'affaire Fillon a éclaté.

Barbier face à Macron qui serait "le rien"

"Les électeurs vont voter pour le candidat de leur choix, non seulement malgré ses faiblesses, mais pour ses faiblesses"  : dans l'Express, Christophe Barbier semble avoir perdu tout optimisme sur cette campagne présidentielle. "Fillon l'a compris. De ses turpitudes, il tente de faire un argument électoral, se placant en victime (bien qu'il reconnaisse les faits) et affichant sa capacité de résistance aux affaires comme la preuve qu'il sera un bon président." Il est cruel avec Macron " Personne ne peut détester le rien, chacun voit midi à sa porte en ce mouvement qui marche sans trop savoir où il va, si ce n'est vers la victoire." Même traitement sans ménagement pour Mélenchon : "Une grande partie de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon sait très bien que son castrisme d'occasion ne vaut pas tripette, qu'il n'est en rien un programme de gouvernement applicable.... Mélenchon n'est pas crédible, c'est pourquoi on croit en lui." sans oublier Hamon "le candidat qui fait tout ce qu'il faut pour ne jamais" exercer le pouvoir.

Le début du dossier Macron de l'Express est moins cruel que la couverture du magazine : "Macron "parle aux vieux déçus de la politique, aux jeunes qui veulent y croire, à la gauche et à la droite. tantôt libéral, tantôt dirigiste. Au risque de mal étreindre à force de trop embrasser ?". Ceux qui n'aiment pas Macron dégusteront deux perles contradictoires attribuées au jeune héros : "Moi, je suis socialiste et je l'assume" dans Challenges le 4 décembre 2014, et "L'honnêteté m'oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste" au Puy du Fou, le 19 août 2016.

Macron vu par les sondeurs

Les sondeurs n'ont pas bonne presse (chez les journalistes qui se délectent des sondages,et dans le public) mais l'Express leur a demandé leur avis sur Macron : il a "Une posture d'attrape-tout" pour Bernard Samanès, président d'Elabe. "Son mouvement, amalgame de gens au bagage politique très différent, peut se défaire à tout moment, par soustraction" selon Jérôme Sainte-Marie, présdient de PollingVox. "La dynamique qu'il a enclenché le protège" aux yeux de Jérôme Fourquet, directeur à l'Ifop. "Il doit convaincre de l'efficacité d'une troisième voie" pour Brice Teinturier, directeur général d'Ipsos.

Pour Jean-Louis Bourlanges, ancien député européen, et soutien de Macron  la modernité de Macron "est porteuse d'espoir".  Pour Denis Tillinac "c'est une posture". Bon, mais selon jJean-Pierre Rioux, il y a une chose claire, Macron n'est pas un centriste du XXIe siècle. Le ni ni lui réussira-t-il ?

Le Point n'est pas en reste avec 16 pages Macron. Attention à l'indigestion ne lisez pas les deux magazines l'un après l'autre. Ou alors faites une pause pour découvrir dans Le Point , Malika Sorel, l'intello de Fillon qui a eut droit à une place, au premier rang juste derrière Fillon lors du dernier débat télévisé.  Le journal évoque cette ingénieure de formation, née en France de parents algériens, nommée au Haut Conseil de l'Intégration en 2009. Elle a écrit "Immigration-intégration, le langage de vérité en 2011, et  "La décomposition française. Comment en est-on arrivé là ?" paru chez Fayard en 2015. "De son propre aveu" elle bombarde Fillon de SMS auxquels "il répond, y compris quand il est en déplacement".

Parler d'argent sans parler d'affaires c'est possible : l'Express le fait en signalant que Porsche verse une prime de 9 111 euros à ses salariés, après une année 2016 record. Porsche avait déjà versé à ses salariés une prime de 8 911 euros en 2015. L'Assemblée Nationale pourrait verser une prime aux députés quand ils ont bien travaillé pendant la session parlementaire, s'ils ont bien été présents, cela découragerait l'absentéisme ? Pardon, ce n'est peut-être pas une bonne idée.

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