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Le Dow Jones : Toujours plus haut
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Rappelez-vous : à l’époque les cassandres parlaient de déflation, de ralentissement de l’économie, de la politique irresponsable de la banque centrale américaine (la FED), de ménages qui allaient ralentir leur consommation, de chiffres du chômage grossièrement sous-évalués… Tout ceci paraît bien loin !

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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21115 : clôture record mercredi soir dernier ! L’euphorie s’est emparée de Wall-Street et du Dow Jones : 2000 points de hausse en quelques semaines, plus de 5000 depuis le point bas atteint il y a à peine un an. Rappelez-vous : à l’époque les cassandres parlaient de déflation, de ralentissement de l’économie, de la politique irresponsable de la banque centrale américaine (la FED), de ménages  qui allaient ralentir leur consommation, de chiffres du chômage grossièrement sous-évalués… Tout ceci paraît bien loin !

Les baissiers permanents imaginent voir le marché américain baisser depuis 2009…le Dow-Jones était à moins de 8000 à l’époque… à chaque hausse ils  annoncent un krach imminent. Pour le moment ce n’est pas le cas et ce, même si le marché américain venait à consolider.

Les planètes financières se sont parfaitement alignées depuis quelques mois et justifient la progression des indices. Les chiffres de l’économie restent corrects : consommation, demande de crédit, immobilier, production industrielle, beaucoup sans être sur des niveaux excessifs continuent de progresser.

Il n’y a pas de déséquilibre ou de retard majeur. Les Etats-Unis restent certes loin des standards élevés de croissance auxquels ils nous avaient habitués mais la durée d’expansion est remarquable et permet un relatif « auto entretien » du cycle de croissance.

La FED  envoie depuis quelques jours des messages concordants : elle va monter ses taux courts 3 fois cette année. Elle est extrêmement prudente car elle ne veut pas casser la croissance par une remontée trop agressive des taux. Pourtant elle se montre confiante dans l’économie américaine et ne craint pas d’agir, certes progressivement, pour normaliser sa politique monétaire. Certains  observateurs jugeaient dangereuse l’accroissement énorme de la taille du bilan de la FED. Mais finalement, personne ne proposait de solution alternative réellement applicable. En tout cas, l’ampleur de la crise de 2008, encore dans toutes les mémoires, et justifie des actes et des paroles très mesurées et très progressif. Les marchés financiers, pour leur part, apprécient ce début de retour à la normale.

Enfin, plus récemment, même les hausses de prix traduisent un redémarrage, certes encore timide, de l’inflation.  Les Etats-Unis, comme le reste du monde d’ailleurs, connaissent depuis le trou connu en 2016 un rebond de l’inflation. La hausse du pétrole explique une partie de cette hausse mais pas seulement : les prix à la production, les prix à la consommation et des salaires en hausse dans certains secteurs justifient cette reprise de l’inflation. Cela reste fragile mais cela permet d’étouffer complètement les discours de déflation entendus depuis le début de la crise de 2008.

Reprise de l’inflation et hausse modeste des taux longs, constituent un cocktail très favorable pour les banques : elles s’endettent à court-terme et prêtent à long-terme. La situation actuelle leur permet d’améliorer leur rentabilité et plus globalement leur situation financière. Couplée à des promesses du nouveau président américain de limiter la règlementation qui les freinent dans leur capacité à distribuer du crédit, les banques vivent une période très favorable. Sur le plan boursier le rebond a été très fort. Cela a, incontestablement, tiré le marché vers le haut.

D.Trump, par ses discours économiques, a aussi largement contribué à la bonne tenue des marchés depuis quelques semaines. Il a annoncé, sur tous les tons, des baisses d’impôts, des investissements massifs et des limitations de règlementations dans beaucoup de secteurs (au-delà de la banque). Il n’en fallait pas plus pour que les investisseurs commencent à anticiper une forte amélioration des résultats des entreprises. Le calcul est simple, les investisseurs estiment que les profits pourraient augmenter d’environ 15/20% entre 2017 et 2018.

L’économie en bonne forme, la FED qui normalise très progressivement sa politique et des anticipations de résultats positives : le cocktail est explosif pour les marchés surtout que beaucoup d’investisseurs ont encore énormément de cash à placer et courent donc un peu après le marché…  

Pour autant, nous n’étions pas sur un scénario de fin du monde en février 2016, nous n’achetons pas un scénario de hausse éternelle sur les marchés américains. Les investisseurs ont décidé de chausser leurs lunettes roses pour regarder les marchés, ils anticipent uniquement le meilleur… cela peut mener à des déconvenues en cas de déception. Pas un krach certes mais une consolidation qui pourrait voir les marchés reculer de 10-15% d’ici juin. Cela ne remet pas la tendance de fonds en cause mais justifie quand même quelques prises de profit au cas où…

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