Le Vatican au bord de la crise de nerfs : le Pape crispe la curie ; Charlie Hebdo : les déchirures internes de "l'après"; Macron a-t-il des secrets? ; Ces Français qui détestent leur pays, atteints d'"oikophobie"<!-- --> | Atlantico.fr
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Le Vatican au bord de la crise de nerfs : le Pape crispe la curie ;  Charlie Hebdo : les déchirures internes de "l'après"; Macron a-t-il des secrets? ; Ces Français qui détestent leur pays, atteints d'"oikophobie"
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : Anne Hidalgo et Bertrand Delanoë, très fâchés à cause Myriam El Khomri; Florian Philippot qui "horripile Marion Maréchal Le Pen".

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Son enfance, son argent, ses amis, vous saurez tout sur "les secrets de Macron". L'Obs consacre sa couverture sur  fond noir et lettres rose foncé au portrait de l'ex-ministre de l'Economie désormais candidat à l'élection présidentielle. Du bleu, du blanc et du rouge sur un visage de femme: c'est la couverture de l'Express qui s'enthousiasme pour "l'Histoire Mondiale de la France"(Ed. du Seuil) "le livre qui revisite notre histoire".Œuvre collective coordonnée par Patrick Boucheron, le livre " revisite la chronologie à la lumière de ce que la nation a reçu de l'étranger et de ce qu'elle lui a transmis". Quelques mythes, comme celui d'Alésia sont mis à mal, vingt  grandes dates de l'Histoire de France  sont répertoriées. L'Express écrit que "la formation de la France, que beaucoup croient bien connaître, n'a pas fini de livrer ses secrets. Ce n'est pas en restant repliée sur elle-même, à l'abri derrière des frontières qui n'existaient pas encore, que la France s'est faite. Non. C'est en montrant son ouverture au monde que ce territoire circonscrit par les Alpes, le Cotentin, les berges du Rhin et la côte Basque est devenu, au fil des siècles une idée, laquelle a ensuite traversé les mers et les continents.

La France a reçu toutes sortes d'apports venus de l'extérieur, qu'il s'agisse d'invasions redoutables ou d'itinéraires individuels remarquables. On y lit comment la nation s'est forgée en incorporant des idées, des innovations, des hommes, des femmes, en débarquement continu. Venus d'Afrique, d'Asie, d'Ukraine, d'Irlande ou d'Italie, tous ces gains humains ont contribué à l'édification de l'âme française". Mais voilà," depuis une trentaine d'année, la France est apparue comme un pays à l'estime de soi fragilisée, enclin à rougir de ses propres accomplissements historiques et rivé à la compulsion pénitentielle. Pareille passion triste a été analysée par un philosophe britannique féru de France, Roger Scruton. Il est le père d'un néologisme issu de racines grecques,"l'oikophobie", soit la haine de la demeure natale. De la frénésie des repentances aux malencontreux "allègements" des programmes d'histoire dans les collèges et des lycées, la France s'est montrée, jusqu'ici, plutôt sans défense face au despotisme des "oikophobes".

Le Point offre sa couverture à Michel Onfray qui publie "Décadence" (Flammarion) Le philosophe-  phare de l'hexagone publie un ouvrage "décliniste" dans lequel il développe l'idée selon laquelle "le judéo-christianisme a fait son temps". Le débat est (re)lancé . 

Malaise au Vatican

"Eglise et immigration: le grand malaise",( Presses de la Renaissance ). L'ouvrage de Laurent Dandrieu dont Valeurs Actuelles publie les bonnes feuilles, livre "une analyse", nous dirions plutôt une critique "de la bienveillance de l'Eglise catholique envers la déferlante migratoire qui menace l'identité de l'Europe, et son attitude souvent angélique à l'égard de l'Islam ". Cette parution offre le prétexte à Valeurs Actuelles d'aller au delà de la question de l'immigration pour faire sa couverture sur "François, le pape qui dérange". En pages intérieures, le titre devient plus explicite : c'est "le Pape qui fait scandale", surtout à la curie qu'il morigène sans ménagement .Et cela ne plait guère à Valeurs Actuelles. "Où veut-il emmener l'église" ? s'interroge le mag qui écrit que " pour les membres de la curie, le gouvernement de l'Eglise, l'approche de Noel ressemble désormais à une purge ; ils savent qu'en guise de voeux, ils ont toutes chances de recevoir une volée de bois vert... Beaucoup à la curie, jugent qu'il suffit d'émettre une critique constructive pour tomber en disgrâce.

C'est le paradoxe du pape François: à l'extérieur, à destination de ces fameuses "périphéries" où il veut envoyer l'Eglise en mission, il prône la "révolution de la tendresse". A l'intérieur, cette "révolution de la tendresse" se traduit par des crispations, des luttes, des oppositions telles que l'Eglise n'en avait pas connu depuis les suites de Vatican II. V.A. dénonce "un problème de communication  au Vatican : "François parle beaucoup, improvise énormément, et ses propos, souvent à l'emporte-pièce font parfois peu de cas de la sensibilité des fidèles. Il y a la curie, accusée de tous les maux; il y a les prêtres et les évêques qui placent différemment de François le curseur entre exigence et miséricorde, régulièrement accusés d'être des "cœurs empierrés" et des "sépulcres blanchis"...Il y a aussi un malaise vis à vis d'un mode de gouvernement qui prône la collégialité, la fin de la papauté impériale" et qui dans les faits, est plus personnalisée que jamais. Plus grave, il y a les controverses qui portent sur la doctrine elle-même et notamment la famille. François souhaite qu'elle (l'Eglise) insiste moins sur le modèle traditionnel de la famille que sur la compréhension des situations irrégulières- et notamment les divorcés-remariés, qu'il souhaite qu'on puisse accompagner vers le retour à la communion eucharistique. Les conservateurs, eux, dénoncent la mise en place d'une forme de "divorce catholique" qui en viendrait à miner l'indissolubilité du mariage". Et ceux là redoutent aussi que le célibat des prêtres soit remis en cause sous le règne de François ...

Macron, une trajectoire éclair

"Le problème, avec Emmanuel Macron, c'est que personne, hormis son épouse, ne peut dire à ce jour qui il est". Et cela intrigue l'Obs."L'homme a des copains, des admirateurs. Il n'a pas d'amis, à l'exception peut-être de son témoin de mariage, Marc Ferracci, rencontré à Sciences-Po."Tous, nous avons l'impression de le connaitre et de ne pas le connaitre", dit un ancien condisciple de l'ENA". Le mag s'interroge : " soit Macron est vraiment ce qu'il dit -ses apôtre vantent sa sincérité...soit il est un conteur de génie, Narcisse ivre de lui-même, osant appeler à la " révolution"-titre de son livre plaidoyer, après avoir essuyé les fauteuils dorés de la Banque Rothschild". Incontestablement Macron est un séducteur ": on ne compte plus les hommes et les femmes qui repartent subjugués après avoir rencontré Emmanuel Macron. Tous notent sa simplicité, l'intensité de son regard quand il les fixe, comme si leur avis était le seul qui comptât à leurs yeux". Le mag cite Bruno Bonnell, ancien patron d'Atari et pionnier des jeux vidéo, François Henrot, associé-gérant chez Rothschild, qui pourtant a brassé dans son bureau les têtes les mieux faites de la République, Renaud Dutreil, ancien ministre de Chirac, retiré de la politique depuis des années, qui décide de le soutenir aussitôt après leur premier rendez-vous". Mais on lui reproche " de prétendre faire de la politique autrement, alors qu'il en utilise les grosses ficelles" dont celles de la presse people, "la mise en scène de son couple fait en tous cas partie intégrante de sa stratégie politique". Au chapitre "homme de lettres", l'Obs relève qu'il a échoué par deux fois à entrer à Normale Sup, son rêve de jeunesse"...Et puis, au fil des pages le mag découvre  ce qu'il croit être la " faille du candidat Macron, ce paradoxe qui saute aux yeux: l'homme qui dénonce le système en est le pur produit .Non par un héritage familial...mais par choix. Depuis son arrivée à Paris le jeune loup balzacien est passé par toutes les institutions emblématiques du système français, machines à élites bien éloignées de la France qui souffre"...Est-ce si grave ? " Se proclamer candidat antisystème avec le CAC 40 derrière soi, voilà qui s'annonce acrobatique", écrit L'Obs. Le mag  s'est aussi intéressé aux finances du candidat  qui "ne l'ignore pas. Son appartenance à l'inspection des Finances, puis son passage à la Banque Rothschild, alimentent tous les fantasmes: celui de l'homme poussé, voire manipulé par de puissants protecteurs"...Et pourtant le candidat qui s'est constitué un petit trésor de guerre pour sa campagne, doit aussi emprunter .."il demande 8 millions d'euros et envidage de gager le seul bien détenu par son couple: la précieuse maison de vacances au Touquet dont son épouse a hérité et dont il a financé les travaux". Car le mag qui enquêté sur la fortune personnelle de Macron, explique que " celle-ci soulève bien des questions"...pour la bonne et simple raison qu'elle n'existe pas. Le journal évoque  des " millions évaporés" et pose la question : "comment a-t-il dépensé les millions gagnés lors de son passage chez Rothschild ? " avant de noter que " le seul revenu connu du couple provient de l'à-valoir sur le livre " Révolution, un best seller déjà écoulé à 80.000 exemplaires".

Ô Charlie !

Un récit incroyable, écrit le Point, à propos de "Charlie Hebdo, le jour d'après", l'enquête de deux journalistes, Marie Bordet et Laurent Telo sur  l'ambiance au sein de Charlie Hebdo après le drame du 7 janvier 2015, qui a vu 12 collaborateurs du journal (journalistes, dessinateurs ou employés ), abattus par les frères Kouachi ..."On savait depuis le début ou presque que quelque chose ne tournait plus rond à Charlie Hebdo. Il y avait tellement de questions à poser", écrit le Point: "Pourquoi des figures historiques du titre ont elles aujourd'hui plié bagage? Pourquoi certaines ont-elles été mises à pied ou placardisées? Que fait aujourd'hui encore Anne Hommel,"(-apparemment bête noire des deux enquêteurs)," spécialiste façon char d'assaut de la communication de crise, attachée de presse de Jérôme  Cahuzac et de Dominique Strauss-Kahn, dans ce journal anarcho-libertaire à l'ADN si diamétralement étranger au sien? Qu'est devenu, enfin, l'argent des ventes et des dons qui ont suivi l'attentat? ...Tout est toujours plus compliqué que l'histoire officielle" commente le Point. En effet " Charlie, ce journal de gauche qui réclamait à longueur de colonnes plus de solidarité au sein des entreprises? On y pratiquait une gestion que l'on pourrait qualifier au mieux de foutraque, au pire de très anti démocratique, avec trois directeurs et actionnaires qui concentraient tous les pouvoirs ...On apprend que "très vite" après les crimes des frères Kouachi, deux camps se forment. D'un coté, ceux qui, au travers d'un collectif représentant les deux tiers de la rédaction, réclament une réflexion sur l'avenir de ce journal submergé par ce qu'il symbolise, un oeil sur la gestion des fonds récoltés et la représentation de tous les salariés dans la société éditrice. De l'autre, ceux qui ne veulent pas en entendre parler. Entre les extraits du livre et l'article, on apprend que les parts de Charb (tué dans l'attentat), ont été achetées en douce "pour un montant inconnu ...,que Riss et Eric Portheault sont désormais présidents à vie"...et qu'il est impossible que  toute société des rédacteurs  ou société de salariés devienne actionnaire" du journal ...(comme c'est le cas dans de nombreuses entreprises de presse, y compris celles qualifiées de réactionnaires par le mag.

Myriam El Khomri et Didier le Bret, futurs députés ?

On a appris  que Myriam El Khomri a gagné d'une courte tête  l'investiture aux législatives dans le 18e   arrondissement  contre la candidate soutenue par Anne Hidalgo. La maire de Paris "voulait barrer la route des législatives  à celle qu'elle surnomme la ministre du 49.3" écrit l'Obs qui révèle que  la dite Ministre a reçu un soutien de poids au moment du vote de son comité de circonscription : celui de l'ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui est venu soutenir la candidature de Myriam El Khomri dans une réunion locale du PS .Soutien apparemment décisif. Et d'après un responsable socialiste parisien cité par le mag, "Anne Hidalgo qui doit sa carrière à Bertrand, a pris ce geste comme un affront, voire un camouflet. Il marque clairement, en tous cas, une prise distance de Delanoe par rapport aux méthodes parfois brutales de son héritière". Ambiance.

Ça grince aussi rue de Solferino. D'après le Point  l'ancien coordinateur du Renseignement, Didier le Bret a "bénéficié d'un passe-droit " en obtenant l'investiture du PS pour dans la 9 e circonscription des Français de l'Etranger. Le candidat qui est aussi le compagnon à l ville de Mazarine Pingeot, n'est en  effet membre du Parti  que "depuis quelques mois, alors que le règlement stipule que trois années de militantisme sont nécessaires pour briguer une investiture ... ( Le Point)

Du bureau Politique au Conseil stratégique

Pour éviter la présence de Jean-Marie Le Pen réintégré dans les instances du Front National par décision de justice, Marine Le Pen a décidé d'en créer une, non statutaire le Conseil stratégique de Campagne. C'est Valeurs Actuelles qui le révèle. D'après l'Obs, Damien Philippot, frère de Florian qui a rejoint l'équipe de campagne de Marine Le Pen, serait candidat aux législatives à Fréjus, la ville dirigée par David Rachline, le directeur de campagne de la président du Front National. Un parachutage qui ne ferait pas l'unanimité au FN...Et le Point consacre une enquête à Florian Philippot qualifié d' "Homme qui peut faire éclater le FN". Le mag rappelle que Marion Maréchal Le Pen a "osé s'attaquer au grand mamamouchi du FN. Parce qu'elle se sait soutenue.

Pour l'instant, écrit le Point, grâce à sa stratégie de dédiabolisation, le FN est devenu le premier parti de France et sa cheffe est annoncée au premier tour de la présidentielle. On parle de relation fusionnelle entre la Numéro Un et le numéro deux du Front."Tous les matins, il l'appelle à 7H30 pour lui donner le ton de la journée. Il lui prodigue ses conseils avant chaque émission de télévision. Mais nombreux sont les cadres et sympathisants du FN à rêver de sa chute.Si sa tante cède chaque fois, Marion Maréchal, elle, ne compte pas lui laisser le champ libre. Elle rêve de débarrasser le FN de cette influence "gauchiste" et laïcarde...et "elle attend son heure". Pas évident car "même bunkérisé, Philippot s'est constitué une garde rapprochée ". "Pourtant depuis quelque temps le front anti-Philippot a de nouveau des raisons d'espérer. Le numéro deux n'a pas obtenu la tête de Bruno Gollnisch, menacé pour sa fidélité à Jean-Marie Le Pen. Mais surtout  Philippot n'a pas écrit le discours des Estivales de Marine Le Pen qui place l'identité sur un pied d'égalité avec la souveraineté. Et le mag  s'interroge : "sa tête pourrait-elle tomber si Marine Le Pen n'accédait pas au second tour de la présidentielle ou si son score n'était pas à la hauteur des attentes frontistes? En attendant ,la situation est cocasse, conclut le Point: "l'homme le plus détesté de l'extrême droite n'est ni de gauche ni même de droite. Il est numéro deux du Front National".

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