Dix mois après Fukushima, les mille ruses des Japonais pour passer l'hiver en pleines restrictions d'énergie <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Le Japon devra faire face à des défis écologiques colossaux.
Le Japon devra faire face à des défis écologiques colossaux.
©Reuters

Les Nippons font front

Les Japonais ont dû s'imposer une discipline de fer pour éviter les pics de consommation que le pays ne peut plus se permettre depuis la mise hors service d'une partie de son parc nucléaire. Analyse avec Zegreenweb.

 Zegreenweb

Zegreenweb

Le site www.zegreenweb.com

propose chaque jour toute l'actualité du développement durable et offre une véritable boîte à outil pour un quotidien plus soucieux de la planète (écogestes, recettes de cuisine bio, guide des restos bio, espace emplois verts, covoiturage, éco-consommation, etc.)

 

Voir la bio »

Bien que le Premier ministre Yoshihiko Noda ait annoncé le mois dernier « l'arrêt à froid » des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima, le pays du soleil levant souffre toujours de cette catastrophe. Les pouvoirs publics continuent en effet d’éprouver les pires difficultés à résoudre la crise écologique et sanitaire qui en a découlé. Il faudra trois voire quatre décennies pour que l’unité atomique accidentée soit intégralement démantelée. Focus sur les défis et les contraintes auxquels le gouvernement japonais doit aujourd’hui faire face.

Le nucléaire est de plus en plus impopulaire

L’hypothèse d'une extinction totale du parc nucléaire japonais, fût-elle provisoire, est aujourd’hui réaliste et elle pourrait même être actée en mai prochain. Quarante-quatre des quarante-neuf réacteurs du pays sont actuellement à l'arrêt, pour maintenance, parce qu’ils sont soumis à des tests de résistance ou parce que les autorités et populations locales sont opposées à leur maintien en activité.

En conséquence, le ministre de l'Industrie a reconnu ne pas être en mesure de fixer un calendrier de redémarrage des turbines. "Si nous fixions une date pour la relance des réacteurs, cela signifierait que nous tirons par avance des conclusions positives sur la sécurité et dans ce cas, nous ne pouvons pas obtenir la compréhension du peuple" a-t-il expliqué.

Le scepticisme de l'opinion publique à l’égard de l’atome devrait, à terme, profiter aux énergies renouvelables, promises à trouver une place de choix dans le futur modèle énergétique sur lequel planchent actuellement les pouvoirs publics. En attendant, l’augmentation des importations de ressources fossiles, en particulier de gaz naturel liquéfié (GNL), atténue l'impact écologique de la diminution du parc atomique nippon. « Passer l'été sans énergie nucléaire sera extrêmement difficile », a prévenu le ministre de l'Industrie. Les Japonais ont cependant démontré leur capacité à faire des efforts pour réduire leur consommation énergétique.

Retrouvez plus d’informations sur zegreenweb.com

Un citoyen japonais consomme aujourd'hui deux fois moins d'électricité qu'un citoyen américain

Difficile tout de même de tirer un trait sur une industrie qui, avant l’accident de Fukushima, représentait 30 % de la production nationale d'électricité. Réduire la consommation d'énergie est de facto devenu une priorité pour la population, qui redouble d'astuces pour ne pas avoir froid cet hiver. Le sous-vêtement thermique, par exemple, réchauffe le corps lorsqu'il est porté.

Au-delà des gestes du quotidien, c'est un véritable effort collectif qui s'organise depuis plusieurs mois au Japon. Les pics de consommation sont de la sorte évités et une sélection drastique des appareils électroniques est effectuée en fonction de leur utilité.

Après avoir sensiblement diminué leur consommation d'électricité en juillet et août derniers (-20 %), les Japonais continuent d'adopter une discipline énergétique de fer, bien que les recommandations gouvernementales ne soient plus à suivre depuis octobre.

Retrouvez plus d’informations sur zegreenweb.com

Du béton radioactif dans des constructions aux abords de Fukushima

Quelles que seront les orientations énergétiques futures, certaines familles n’en ont cependant pas terminé avec l’atome. Plusieurs domiciliées dans la ville de Namie, située à une dizaine de kilomètres de Fukushima, ont été contraintes de déménager l'année dernière, leurs logements appartenant au périmètre d'évacuation défini par les autorités après l'explosion des réacteurs. Elles se sont ensuite installées à Nihonmatsu, à 55 kilomètres de la centrale accidentée.

Sauf que les nouveaux immeubles ont été construits à partir de graviers provenant d'une carrière installée à proximité du site de Fukushima, dans la ville de … Namie. Au rez-de-chaussée de ces habitations flambant neuves, les taux de radioactivité atteignent 10 millisieverts par an (NDLR : la limite d'exposition dangereuse est de 1 millisievert par an). Le gouvernement japonais a ouvert une enquête lundi pour connaître les destinations finales des graviers radioactifs collectés à Namie. Une démarche plus que nécessaire.

Retrouvez plus d’informations sur zegreenweb.com

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !