L'adage boursier "Sell in may and go away" se vérifiera-t-il cette année ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
L'adage boursier "Sell in may and go away" se vérifiera-t-il cette année ?
©

Atlantico Bourse

Le référendum sur la sortie ou non de la Grande-Bretagne de l'Europe (Brexit) est dans tous les esprits. Les sondages et les commentaires se veulent assez rassurants mais les conséquences d'un Brexit sont suffisamment lourdes pour ne pas, a minima, l'intégrer dans un scénario de risque. L'avantage de ce "risque" réside dans le fait qu'il a une échéance, le 23 juin.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

Voir la bio »

Les boursiers adorent ce type de dictons et d'adages simples qui permettent d'attirer l'attention sur une saisonnalité ou d'imager un comportement des investisseurs. De la même façon que pour les dictons liés à la météo, le fait qu'ils soient vérifiés de temps à autre suffit à les rendre très populaires...

Pour ce qui concerne la bourse, les chiffres ne permettent pas de confirmer systématiquement  l'adage "Sell in may and go away " (vendez en mai et partez). Pour autant la période actuelle n’incite pas à l'euphorie, loin de là.

En mars dernier nous avions indiqué que nous prendrions des bénéfices lorsque le CAC repasserait au-dessus de 4500 points. Le marché ayant oscillé pendant plusieurs semaines entre 4500 et 4600 nous avons  largement eu l'opportunité de procéder à des ajustements.

Les risques n'ont pas réellement changé et ils se sont pour la plupart plutôt confirmés.

Le référendum sur la sortie ou non de la Grande-Bretagne de l'Europe (Brexit) est dans tous les esprits. Les sondages et les commentaires se veulent assez rassurants mais les conséquences d'un Brexit sont suffisamment lourdes pour ne pas, a minima, l'intégrer dans un scénario de risque. L'avantage de ce "risque" réside dans le fait qu'il a une échéance, le 23 juin.

D'autres risques sont revenus dans le radar des investisseurs depuis quelques semaines. Comme souvent les phénomènes de risques sont liés les uns aux autres et s'amplifient au fur et à mesure de la contagion.

Hormis la Grande-Bretagne, le risque politique reste présent en Europe.

L'Espagne va revoter prochainement, la France et l'Allemagne vont bientôt entrer en période électorale mais c'est peut-être surtout la crise des migrants qui met toute l’Europe sous tension sur le plan politique. La Grèce cumule pour sa part toutes les problématiques : la dette, les problèmes sociaux et politiques mais aussi les problèmes liés à l'accueil des migrants. Il est donc probable que la Grèce refasse l'actualité très prochainement.

Ainsi, malgré une conjoncture plutôt favorable en zone Euro et des résultats d'entreprises assez bons, les investisseurs ont largement vendu les actions européennes.

Ce mouvement de dégagement sur les actions européennes a aussi trouvé son origine du côté du dollar. En effet, les chiffres de conjoncture se sont dégradés aux Etats-Unis ce qui éloigne d'autant les risques d'une remontée des taux de la Banque Centrale. Du coup le dollar baisse par rapport à l'Euro... ce qui pèsera à terme sur les résultats de nombreuses entreprises européennes.

En face de ces nouvelles négatives, la bonne tenue du pétrole couplée à la baisse du dollar devraient favoriser les économies des pays émergents. Oui, probablement, mais cela prendra beaucoup de temps et si l'on regarde ce qui se passe en Chine, les investisseurs constatent que ce sont toujours les mêmes recettes de relance classique qui sont mises en œuvre. Le recours à la dette et  la relance de programmes immobilier sont au cœur de la politique économique chinoise. Le risque lié à l'investissement sur cette zone n'a donc pas vraiment diminué.

Tout ceci reste globalement dans notre scénario d'investissement pour 2016 : une croissance mondiale modérée, des taux et une inflation basse et une conjoncture un peu meilleure en zone Euro. Pourtant, bien que confiant à moyen-terme nous ne sommes pas pleinement investis car les soubresauts de marchés sont très violents et de fait, lors d’exagération à la baisse des opportunités apparaissent toujours.

En particulier nous conservons du cash pour acheter des actions de sociétés dont les rythmes de croissance sont supérieurs à ceux de leurs concurrents avec une belle visibilité ;  ces fleurons de la cote  sont en règle générale un peu cher  et il n'y a que dans les périodes de stress que l'on peut les acheter dans de bonnes conditions... encore faut-il avoir un peu de cash ! Nous sommes à l'affût sur des valeurs comme L'Oréal, LVMH, Airbus ou Air Liquide.

L'adage "vendez en mai et fuyez" n'est donc pas à l'origine de notre prudence actuelle et si des opportunités claires apparaissent sur les valeurs citées, nous n’hésiterons pas à acheter avant le 31 mai ! 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !