The real thing
Les soixante-cinq ans de Rivarol : un salafisme pour Français de souche ?
Le fascisme, le vrai, le dur, le tatoué, bouge encore la tête à l'occasion. Gare à la contagion.
A force d'entendre les indignés professionnels affirmer que la dictature commence avec Manuel Valls, à force de descendre prudemment de son wagon de métro dès qu'un barbu patibulaire et chargé comme un bourricot y monte, on finirait presque par oublier que les fascistes à l'ancienne, les nostalgiques d'un ordre ancien où le Maréchal jouait les préfets de région de Hitler, n'ont pas totalement disparu du paysage.
La célébration du soixantième-cinquième anniversaire de Rivarol, un torchon hebdomadaire que même le FN nouvelle manière trouve trop à droite, organisée il y a quelques jours dans un Novotel de la banlieue parisienne, est pourtant la meilleure des piqûres de rappel. Et le meilleur des encouragements à éviter de qualifier de SS le CRS épuisé qui aurait eu le pied un peu leste après avoir passé toute une nuit debout place de la République...
Rassemblement de tout ce que la droite extrême compte de mouvances – néo-nazis, anciens de l'OAS, pétainistes, collaborationnistes, racistes biologiques, antisémites, négationnistes, royalistes de droit divin, lefebvristes, néo-païens... –, cet allumage de bougies tenait à ce point du freak show qu'il prêterait presque à sourire, avec ses ennemis de la "musique de nègres" et ses historiens fans des "puissances de l'Axe" décomplexés. Et la présence, en invité d'honneur, de Jean-Marie Le Pen, en délicatesse avec une rejetonne désormais gangrenée par le jauressisme, en rajoutait certainement dans le côté kitsch.
Le grotesque de l'assemblage, autant que l'absence apparente de vrais relais dans l'opinion ou les médias de ces radicalismes caricaturaux et, finalement, concurrents les uns des autres, ne devrait pourtant pas en occulter les aspects les plus flippants. Après tout, et bien qu'ultra-minoritaire chez les musulmans, le salafisme serait pourtant en passe de "gagner la bataille des idées". Souhaitons à sa version pour Français de souche d'en rester au niveau du folklore.
Ah, et bon anniversaire, hein...
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