Pour ou contre l’islam réac : le nouveau clivage en train de restructurer la politique française <!-- --> | Atlantico.fr
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Les Français ne sont pas d'accord sur les problématiques touchant à l'islam de France.
Les Français ne sont pas d'accord sur les problématiques touchant à l'islam de France.
©Reuters

Chroniques du pot aux roses

L’islamisme est à l’islam ce que le communisme est au socialisme : un challenger toujours sur le point de le déborder par son radicalisme.

Google et Yahoo, internet

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 -  Hamdulillah ! La gauche laïque et républicaine renaît enfin de ses cendres

Par la voix du Printemps républicain et celle de Laurence Rossignol, ministre en charge du droit des femmes, par les prises de position répétées d’Elisabeth Badinter et même, ô surprise, de Pierre Bergé, qui a changé d’avis sur le sujet, la gauche française est en train de retrouver son honneur perdu. Il y a peu, seuls Malek Boutih et Céline Pina, élue d’Île-de-France, avaient osé nommer la nouvelle peste brune qui s’empare de territoires toujours plus grands de notre république.

Il faut dire que l’exercice est difficile et requiert du courage politique. L’islamisme est à l’islam ce que le communisme est au socialisme, un challenger toujours sur le point de le déborder par son radicalisme. Cet élan est facilité par le fait que les textes sacrés, le coran et plus encore les haddiths, portent en germe intolérance et esprit de conquête. La mondialisation libérale a vaincu le socialisme, elle est confrontée à un nouvel et surprenant ennemi, qui peut s’appuyer sur un modèle de vie en société reproductible n’importe où, tout comme elle. Et c’est bien ce qui fait sa force.

L’islam offre aux femmes comme aux hommes un refuge contre l’angoisse, accrue de nos jours, née d’un monde de compétition, où il faut innover et se remettre en permanence en cause pour gagner sa pitance. Telle est la raison profonde de son actuel succès planétaire. Elle va bien au-delà de la vulgate rousseauiste d’une gauche qui ne sait voir que la revanche des exploités dans le moindre phénomène social.

La réaction bigote et liberticide qui nous menace, acceptée par clientélisme par une majorité d’élus dont François Hollande n’est que le triste symbole, est donc, reconnaissons-le, difficile à combattre pour la gauche. Elle la force à faire son deuil de ses approximations idéologiques et de son confort mental. Non, les musulmans ne sont pas de pauvres victimes d’un ordre injuste, oui la frontière entre islam, islamisme, salafisme et même terrorisme n’est pas étanche.

Cela écorche la bouche de certains de le dire, mais, peu à peu, les mâchoires s’ouvrent.

L’affaire du voile «iranien» des hôtesses d’Air France prouve en tout cas que la gauche n’est pas seule à n’être pas capable de se ressaisir face à ces périls. L’argument selon lequel il faudrait que ces personnels navigants s’adaptent aux us et coutumes locaux est particulièrement pervers. C’est oublier que le voile a été imposé aux femmes iraniennes contre leur gré par les mollahs, qu’elles étaient même descendues dans la rue pour protester contre son obligation mais qu’elles furent matraquées par les sbires de Khomeini. Actuellement, la laïcité et la liberté de la femme renaissent peu à peu en Iran. Ce sont eux qu’il faut aider. Déférer aux injonctions des mollahs c’est affaiblir leur cause. Les hôtesses d’Air France ont grandement raison et les politiciens à deux sous qui les désavouent devraient avoir honte. Quand on pense que Bruno Le Maire se dit courageux mais les condamne, on peut être dubitatif sur son positionnement politique !

Le même raisonnement vaut pour les prises de position de François Bayrou qui n’a pas hésité à déclarer, au sujet de la mode dite islamique : « Il y a des moments où j’ai l’impression qu'en Occident, nous ne regardons que nous-mêmes. Il y a des centaines de millions de femmes dans le monde qui vivent selon les coutumes qu’on appelle l'islam, ou islamique - je ne sais pas si les deux mots on le même sens. Elles vivent comme ça dans leurs sociétés à elles.» Hé bien non ! Ces coutumes ne sont pas celles de «leur société à elles», mais celles qui leur ont le plus souvent été imposées par cette société depuis leur plus tendre enfance.

Il faut tout faire pour encourager le mouvement laïc dans les pays du Maghreb. L’islam, tel qu’il y est aujourd’hui pratiqué, est une plaie pour le monde arabe et l’Afrique noire, pour l’Iran, la Turquie, l’Inde et le Pakistan.

Peu à peu, face à des choix économiques qui nous échappent car malheureusement délégués à Bruxelles et Francfort, face à une vie des affaires dominée par des flux d’investissements et des vagues d’innovation qui se jouent des frontières, les pouvoirs publics ne font que de la figuration. Les hommes politiques sont des marionnettes dont on voit luire les fils qui dansent dans leur dos.

Dans ce monde aux frontières poreuses, le nouveau clivage se fait, comme ce fut autrefois le cas face aux fascismes et aux socialismes, entre les défenseurs de la liberté, d’un modèle social où l’homme est radicalement libre de décider de son devenir et celui d’une société dominée par un ordre surhumain qui flirte avec le mysticisme. A nouveau, ce clivage transcende les traditionnelles distinctions politiques dès lors que nombreux sont ceux à droite qui, par attachement à des valeurs cléricales, ne veulent pas contenir la religion dans ce qu’elle ne devrait pas quitter : le strict domaine de la vie privée.

Demain, il n’est pas impossible que la droite éprise de liberté trouve à s’allier avec Pierre Bergé ou Laurence Rossignol ... Quelle époque épique, comme disait naguère une présentatrice de radio !

2 - Paname à Panama

Dès qu’on a vu François Hollande sauter sur l’occasion en proclamant qu’il allait donner suite aux «Panama Files», on a su que le PS espérait passer entre les mailles du filet. Puisque Cahuzac semblait le seul mis en cause «de gauche» et qu’il est déjà caramélisé, le bénéfice était réel pour le pouvoir.

Cela étant, on se demande de plus en plus comment tout cet argent et ces montages, de Singapour à Panama, pouvaient être justifiés par les seuls gains et la fraude fiscale d’un chirurgien spécialisé en implant capillaire ... De quoi un jour s’arracher les cheveux au PS ?

3 – Déboutés du droit d’asile, devenez putains !

Alors que, atteint de danse de Saint Guy, le gouvernement veut à la fois pénaliser les clients et supprimer le délit de racolage passif, on apprend qu’il envisage de délivrer un titre de séjour aux péripatéticien(ne)s étrangèr(e)s engagé(e)s «dans le parcours de sortie de la prostitution».

Les pseudo-syriens qui arrivent par dizaines depuis quelques jours aux portes de Paris et qu’on voit faire la manche auprès des automobilistes savent désormais quel parcours d’intégration suivre.

4 - Conseils aux veilleurs de gauche et autres séditieux boutonneux

Ma foi, passer ses nuits debout n’a jamais ému un gouvernement. Demandez donc aux veilleurs de droite ce qu’ils en pensent. Alors qu’ils étaient des millions, si les manifestants «pour tous» s’étaient montrés moins débonnaires et respectueux des lois, la réforme dite Taubira aurait à coup sûr eut une autre destinée. Etudiants attardés et autres manipulés du printemps, revenez donc à la bonne vieille technique des manifs qui dégénèrent : avec Mou-Président, c’est bien plus efficace !

A lire de l'auteur de cet article : "Français, prêts pour votre prochaine révolution ?", de Serge Federbusch, publié chez Ixelles, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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