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Quand le scandale des Panama Papers entre en résonance avec les peurs et les fantasmes sur la "finance mondiale" sur les réseaux sociaux
©Pixabay

Revue de blogs

Les Panamapapers sont une belle prise, mondiale. De quoi renverser des gouvernements et signer la fin des paradis fiscaux? Pour l'instant, sur les réseaux sociaux, l'heure est à l'attentisme.

Claire Ulrich

Claire Ulrich

Claire Ulrich est journaliste et fan du Web depuis très longtemps, toujours émerveillée par ce jardin aux découvertes, et reste convaincue que le Web peut permettre quelque chose de pas si mal : que les humains communiquent directement entre eux et partagent la chose humaine pour s'apercevoir qu'ils ne sont pas si différents et qu'il y a donc un moyen de s'entendre.

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En France, lundi matin, quelqu'un jubilait sur Twitter : 'Kerviel j "Je souhaite une bien belle semaine à  ainsi qu'à ses conseils". Le 'lampiste' tient sa revanche. D''autres persiflaient en image sur BFMTV et Patrick Drahi. Tous attendent les 1000 noms de ressortissants français impliqués. 

Comme un secret de famille pressenti mais trop gros pour être compris en 24h, les réseaux sociaux oscillent encore entre une curiosité gourmande, le désabusement, puis l'interrogation, puis la colère, puis les doutes. Ce dernier coup de boutoir à l'apparente probité de la chose publique ou des affaires ne provoque pas d'indignations tapageuses, car tous les bords et nationalités sont concernés. Moz-Darioritum appréhende juste la semaine qui s'ouvre :"Sentiment d'écoeurement, de nausée, de trop-plein, de lassitude à venir dans cette semaine feuilletonesque".

Une machine 'Panama Papers" trop bien huilée ?

Le séisme a commencé par ce bref message de la source, sous pseudo, à un journal allemand ; 'Bonjour. Je suis John Doe. Vous êtes intéressés par des données?'. 'Enormément", ont répondu les journalistes Frédérik Obermaier et Bastian ObermayerL'avènement mondial de l'investigation sur Fichiers Excel et des lanceurs d'alerte décontenance souvent, et la perfection technique et médiatique du 'coup' en met certains, comme Eric Dupin, mal à l'aise.

'Cette histoire de Panama Papers, un joli buzz bien romantique comme les réseaux sociaux en raffolent, bien packagé et bien marketé avec de jolies infographies, un joli logo et un nom qui claque, qui va faire vendre beaucoup de papier et de clics au Monde pendant quelques jours. Pour apprendre quoi ?(...) Oh My God, quelle affaire ! Dans deux semaines, quand tout le monde médiatique se sera bien excité sur le sujet, après deux trois noms livrés en pâture au bon peuple, on n'en parlera déjà plus.Fabrice Drevon n'est pas d'accord :'C'est wiki leaks puissance 10, voilà la raison du barnum.' Guy Decarpentrie lui répond que: 'le souci c'est que ce sérail semble hermétique à notre prise de conscience et que nous ne sommes plus (ou n'avons plus envie) capable de faire la révolution.

Ailleurs sur FacebookFrédéric Nerrière est sceptique, même sur l'application des lois : "Si on applique la loi, c'est à dire: 7 ans d'emprisonnement et 2 millions d'€ d'amende, on rigolera, mais comme ça va finir comme d'habitude avec une petite tape sur les doigts...". Philippe Pascot est indigné par les contradictions insupportables des politiques français: "Panama aujourd'hui, mais hier (décembre 2015) 25 députés dont Urvoas rejette un amendement qui voulait lutter contre la fraude fiscale". Abdullah Abaakil prédit que "Panamapapers aura des conséquences au Maroc. Exemple : il pourrait être difficile de trouver Le Monde en kiosque dans les jours qui viennent". Pour la blogosphère francophone, le site Inkyfada propose les révélations sur la Tunisie. En Algérie, Algérie-Focus mène une veille sur les liens pétrole algérien-Panama. Une twitto, dépassée par les événements, lâche prise:  'Bientôt, on va découvrir que Hanouni a caché son humour dans un paradis fiscal". Mais on ne peut s'empêcher d'y revenir, titillés par une impression qu'un point de non-retour est atteint et le lien pour accéder directement aux "papers' s'échange de compte en compte 

L'Islande aujourd'hui, et demain?

La 'révolution' qui devrait en découler aurait-elle commencé, au nord ? A 24h du big bang, l'attention s'est tournée vers l'Islande, et son premier ministre impliqué, où entre 10 et 25 000 Islandais, déjà rescucités de la crise de 2008, sont  dans la rue pour exiger sa démission. Custin d'Astrée en reste songeur : 'ça peut paraitre peu, mais c'est comme si près de 5 millions de Français manifestaient'. A ce rythme, Alexangus s'interroge sur le programme du prochain week-end : "Faudra commencer à sortir les fourches et les torches bientôt! A la Iceland!". Du coup, les regards se tournent vers la place de la République à Paris où le mouvement NuitDebout né de l'opposition à la Loi Travail semble faire tache d'huile.

il y a 12 heures

La revanche des anti-corruption

Les blogs des personnalités depuis longtemps engagés  contre la corruption et les paradis fiscaux, comme les communautés OXFAM, Eva Joly, Anticor,  blog et mouvement anti-corruption fondé en 2002 par le juge Halphen, ne pavoisent pas mais rappellent la question qui attend une réponse: "C’est un combat global contre des nouvelles formes d’impunité qu’il s’agit aujourd’hui de mener, pour reconquérir une richesse et un pouvoir dont nous avons été dépossédés. Au-delà des enjeux techniques, la question posée par ce nouveau scandale peut se résumer de la façon suivante : Dans quel monde voulons-nous vivre?"

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