Y aura-t-il des radis sur le toit ce printemps ? Les urbiculteurs arrivent <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Style de vie
Y aura-t-il des radis sur le toit ce printemps ? Les urbiculteurs arrivent
©Manuelle Gautrand Architecture

Revue de blogs

Le concours de réhabilitations urbaines "Réinventer Paris" a dévoilé ses lauréats. Première constatation : le vert chlorophylle est partout, et l'agriculture urbaine y fait une entrée officielle et remarquée.

Claire Ulrich

Claire Ulrich

Claire Ulrich est journaliste et fan du Web depuis très longtemps, toujours émerveillée par ce jardin aux découvertes, et reste convaincue que le Web peut permettre quelque chose de pas si mal : que les humains communiquent directement entre eux et partagent la chose humaine pour s'apercevoir qu'ils ne sont pas si différents et qu'il y a donc un moyen de s'entendre.

Voir la bio »

L'appel à projets Réinventer Paris a fait son choix : les lauréats des 22 sites à réhabiliter ou à créer ont été annoncés, les maquettes publiées. Le vert est partout, et les applaudissements du monde entier sont sincères sur le compte Twitter @paris et @annehidalgo. Noredine a fait son choix parmi les propositions primées sur Ubergizmo, avec une mention spéciale au projet "Mille arbres" au-dessus du périphérique parisien.

"Ce bâtiment doit réunir la porte Maillot à Neuilly. Ce projet accueillera 1000 arbres répartis sur les 7 étages de l'immeuble futuriste. Le bâtiment reprend aussi l'architecture du mille-feuilles et selon les étages où vous vous trouvez, vous aurez sous le toit un village de maisons individuelles ainsi qu'un restaurant et un potager ouvert. En-dessous, des logements. Plus bas encore, des bureaux. Pour traverser le périphérique, les piétons auront le choix entre emprunter un parc ou une rue gourmande dessinée par Stark.".

Palme du projet le plus écolo, la réhabilitation de la gare Masséna. "La gare devient un endroit centré sur les circuits-courts de l'alimentation. Pour y arriver, la gare deviendra un lieu de production agricole et de restauration bio. Ce sera aussi un lieu de réflexion sur l'agriculture du futur et un lieu de fête pour les habitants du quartier."

Le palmarès couronne officiellement un mouvement montant, celui des "urbiculteurs", un mot à retenir car les agriculteurs urbains ont déjà occupé en masse la blogosphère verte. Les nouveaux jardins suspendus pourraient climatiser les logements tout en les nourrissant. Toits vivants mène une veille sur la multitude d'expériences autour du monde, comme au Caire, ou en Chine. Le mouvement ne fait que commencer dans la capitale car Paris veut aussi gagner 100ha de végétation urbaine d'ici à 2020 et a ouvert un groupe sur le réseau social LinkedIn pour fédérer les intéressés "Pariculteurs". Et tout à coup, les blogs économiques s'intéressent aussi à nos toits urbains car un beau marché d'avenir s'ouvre, celui de l'étanchéification pour jardins sur toits, où la France court déjà en tête, avec la Suisse. "Espérons que ces initiatives ne deviennent pas un objet de foire, agriwashisants, et que ce soit une dynamique de fond", avertit "Toits vivants".

Dans le nouveau monde des urbiculteurs qui naît, il est utile de s'initier à quelques mots et concepts, portés par les activistes mais qui ont désormais toute l'oreille des collectivités. La "Ville comestible', donc nourricière, (voir un documentaire sur ce conceptest la plupart du temps associé à la technique de "permaculture", mot et technique de culture qui fait une percée fulgurante et préconise de mélanger plantes et essences par affinités et d'écouter, plutôt que d'exploiter, le végétal. 

Voici aussi venir le "Guerilla Gardening", où la ville de Lyon est très active :  un mouvement de récupération par le vert des friches et espaces urbains, qui consiste à "accomplir des actes verts en ville". A Lyon, on organise par exemple des ateliers de "tag végétal", où la mousse et autres végétaux peuvent se substituer à la peinture. A ne pas oublier dans les pratiques jusqu'il y a peu "alternatives" qui risquent d'être enseignées dans les ateliers scolaires de jardinage, le  "seed bombing", que le blog "Jardins et potagers urbains" définit ainsi :

Un tag végétal, sur le blog Guerilla Gardening Lyon

"Les 'seed bombs' ou 'seed grenades' sont les armes favorites des 'Guerilla gardeners'. Elles permettent en effet de végétaliser facilement des espaces urbains inhospitaliers. Elles sont composées d’un mix de graines, d’1/3 de lombricomposte et de 2/3 d'argile. Ainsi compactées et séchées elles sont facilement transportables et on peut ainsi les jeter par dessus n’importe quelle barrière et sur n’importe quel terrain." Avec une vidéo de démonstration ! 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !