La performance d’Emmanuel Macron à Davos qui déstabilise toutes les troupes de gauche<!-- --> | Atlantico.fr
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A Davos, Macron a multiplié les interviews avec les grandes chaines d’information anglo-saxonnes comme quelqu'un qui penserait beaucoup à la prochaine élection présidentielle.
A Davos, Macron a multiplié les interviews avec les grandes chaines d’information anglo-saxonnes comme quelqu'un qui penserait beaucoup à la prochaine élection présidentielle.
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Revue d'analyses financières

Quand il déclare que « la vie d’un entrepreneur est plus dure que celle d’un salarié » il donne une idée de la France qui voudrait en découdre avec la modernité et embrasser son époque. François Hollande a jusqu'à maintenant utilisé Emmanuel Macron pour enlever de l’air à Manuel Valls. Cette partie de sa stratégie a parfaitement réussi.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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Le 46 ème Forum Economique Mondial (WEF) à Davos a une fois de plus été un moment important pour comprendre un peu mieux les contours de « La quatrième révolution industrielle », titre choisi cette année pour la réunion suisse la plus célèbre du monde.

Les robots ont été au centre de l’attention de nombreux participants. ABB veut devenir le leader du marché des robots en usine où il réalise déjà 60% de son chiffre d’affaires. Il ne faut pas voir les robots uniquement comme une menace. Les robots ne remplaceront pas les humains mais il faudra former les travailleurs aux nouvelles technologies.

La Cybersécurité  a été un sujet d’affrontement entre les américains et les européens sur deux visions opposées. Les américains estiment qu’il faut faire confiance aux entreprises. Les européens ne veulent pas du « safe harbor » à l’américaine et refusent de voir les flux de données de leurs citoyens traverser l’Atlantique. En matière de sécurité l’armée suisse avait mobilisé 5000 hommes et femmes pour 2500 participants !

Les Matières premières vont en Suisse bientôt faire l’objet  d’une votation le 28/02/2016 sur l’initiative « Pas de spéculation sur les matières premières ». Elle risque de déclencher dans le trading de matières premières le même effet négatif que la votation sur le secret bancaire a eu sur les banques suisses. Le texte représente un danger si la votation est adoptée pour les sociétés suivantes toutes présentes en Suisse : Cargill Investments, Louis Dreyfus Comodities, Bunge, Ecom Agro Industrial, Sucafina, Walter Matter,Webcor, Scipio, Ifaco, Noble Agri, Wilmar Sugar.

Une baisse du prix du pétrole signifie habituellement une stimulation pour l’économie. Le problème est que la chute du prix du baril affecte en ce moment tous les pays du Golfe. Les budgets sont dans le rouge, les soldes courants dévissent et les bourses reculent (- 35% pour l’Arabie Saoudite depuis le début de l’année). La chute de la Russie se poursuit. A Davos aucun dirigeant russe important n’a pris la parole en séance plénière. Même si le prix du pétrole est loin d’être représentatif de l’activité mondiale son cours est devenu une véritable obsession pour les investisseurs. Le vrai problème se situe au niveau de l’endettement des sociétés du secteur. L’ensemble des sociétés nord américaine ont accumulé une dette de 353Md$ dont 75% sont désormais classés par les agences de notation dans la catégorie « junk ».  Le marché du « High Yield US » (obligations à haut rendement)  est dans une situation préoccupante depuis la faillite de Third Avenue, un fonds de « junk bonds »…

Le mot entrepreneur est en train de redevenir un mot français grâce à Emmanuel Macron. Quand il déclare que « la vie d’un entrepreneur est plus dure que celle d’un salarié » il déstabilise toutes les troupes de gauche. Il donne une idée de la France qui voudrait en découdre avec la modernité et embrasser son époque. A Davos, il a multiplié les interviews avec les grandes chaines d’information anglo-saxonnes (CNN, CNBC, Bloomberg, BBC …) comme quelqu’un qui penserait beaucoup à la prochaine élection présidentielle. Pour le moment, il ne suffit pas d’annoncer des réformes pour qu’elles se produisent. François Hollande a jusqu’à maintenant utilisé Emmanuel Macron pour enlever de l’air à Manuel Valls. Cette partie de sa stratégie a parfaitement réussi.

Pour le reste le gouvernement se contente de détricoter lentement la Loi Alur portée par Cécile Duflot. Cette semaine  il  enterre la « Garantie Universelle des Loyers ».

La Loi sur les 35 heures de Martine Aubry est aussi progressivement démantelée. On va en faire autant avec le Code du Travail tout en  marchant allègrement vers les 60% du PIB en dépenses publiques !

La période où on vous expliquait que « il n’y a pas d’alternative à l’investissement en actions en période de taux bas ou négatifs » semble bien révolue. Est ce que le marché connaît quelque chose que nous ne connaissons pas ? C’est la question que l’on doit toujours se poser quand les marchés baissent comme une pierre. Si on veut bien accepter que « le marché ne pense pas », mais ne fait que refléter les espoirs et les angoisses à un moment donné des investisseurs, il faut se souvenir que tout investisseur aime bien que le marché se trompe, car cela lui fournit des points d’entrée particulièrement attractifs.  Ce sont les Fonds souverains qui ont été les plus gros vendeurs d’actions depuis le début de l’année. Il faut attendre la fin de leurs ventes avant de sortir de la période de marchés baissiers que nous traversons. En attendant, les investisseurs devraient prendre le maximum de précautions pour protéger leur portefeuille…

Le reste du Monde ne donne pas beaucoup de signes positifs

Les réductions d’effectifs et les fermetures d’usines se poursuivent presque partout. Parmi les annonces de la semaine on peut retenir : Johnson & Johnson qui supprime 3000 postes soit 2,5% de ses effectifs. Barclays qui élimine 1200 emplois dans son activité de banque d’investissement. Alstom désormais partie de General Electric qui supprime 1300 postes en Suisse.

En Europe, les exportations européennes ont encore progressé. On assiste au

redressement du marché de la construction en Allemagne et en Italie mais pas en France ! Même si Mario Draghi le président de la BCE nous annonce qu’il est prêt à agir « sans limites » on voit bien que les options qu’il a à sa disposition sont limitées.

AuxEtats-Unis, la production industrielle et les ventes de détail ont baissé en décembre.

Les mises en chantier de maison neuves reculent. Ce ne sont pas des indicateurs très encourageants sur la vigueur de l’économie américaine.

La Chine n’est pas responsable de tout ce qui se passe dans le reste du monde. Le sujet particulièrement préoccupant est celui de  l’endettement des sociétés chinoises en dollar. Il atteindrait directement et indirectement les 3000 Md$. A suivre de près ….

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