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Des doutes sur les banques
©REUTERS/Francois Lenoir

Atlantico Bourse

A court-terme les problèmes n’ont pas disparu. Le cercle vicieux enclenché entre pétrole, doute sur la croissance, problématique d’endettement et la Chine ont maintenu la pression sur les marchés depuis plusieurs semaines.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Nouvelle semaine difficile sur les marchés…malgré le rebond de fin de semaine. Les facteurs de risques restent les mêmes, heureusement le discours volontariste de Mario Draghi a permis aux marchés de respirer un peu. Fondamentalement à court-terme les problèmes n’ont pas disparu. Le cercle vicieux enclenché entre pétrole, doute sur la croissance, problématique d’endettement et la Chine ont maintenu la pression sur les marchés depuis plusieurs semaines.

Comme nous l’écrivons depuis plusieurs semaines, sans être naïf sur les risques à court-terme, nous n’écoutons pas les éternels pessimistes qui prévoient le pire depuis plusieurs années : rappelez-vous ceux qui prédisaient la fin de l’Euro en 2011, une inflation massive en 2009 par exemple. En faisant abstraction des avis trop extrêmes, nous cherchons à profiter de la période actuelle pour investir dans des sociétés souvent trop chères en temps normal. Nous agissons pour nos clients comme pour notre propre épargne et notre enjeu en ce moment est de déterminer pour chaque entreprise si sa valorisation correspond à un simple incident de marché ou si elle reflète une situation structurellement dégradée.

Un marché stressé est propice à une somme de « bruits » négatifs qui peuvent entraîner indistinctement tout un secteur à la baisse or la sanction peut être totalement exagérée pour certaines valeurs du secteur. 

Depuis plusieurs semaines le secteur bancaire est sous pression. L’ensemble du secteur sous-performe le reste du marché et jeudi matin la baisse du secteur était proche de 20% depuis le début d’année ! Comme souvent des nouvelles qui auraient eu un impact modérément négatif en temps normal sont dévastatrices dans les semaines « chaudes ». Depuis quelques jours le flot de nouvelles a conduit à une très forte correction. Les Banques Italiennes et leurs créances douteuses, puis Deutsche Bank et ses pertes abyssales (supérieures aux pertes « Kerviel » pour situer l’ampleur du problème !) ont mis le feu aux poudres. Toutes les banques ont dévissé. Y a-t-il l’occasion de revenir sur une ou plusieurs banques Européennes en ce moment ?

Notre réponse est simple : Nous ne vendons pas nos positions mais nous ne complétons pas non plus. Il y a mieux à faire ailleurs selon nous.

Il y a plusieurs raisons pour expliquer cet avis.

·         Les banques elles-mêmes se plaignent en permanence des règlementation et contrôles qu’elles subissent. Il est  clair que leurs marges et leur capacité d’action en souffrent…mais les coûts de renflouement pour les contribuables ont été tels pendant la dernière crise que la pression des états et des instances de supervision ne vont pas aller en diminuant.

·         La conjoncture européenne se redresse certes mais le nombre finalement encore important des banques fait que la concurrence reste forte. Les marges ne peuvent pas augmenter de ce côté là non plus.

·         Par ailleurs, comme nous pensons que les taux vont rester bas longtemps encore, il est à craindre que quel que soit le dynamisme commercial, l’écrasement des marges sur les crédits faits par les banques restera la norme sur un horizon 2-3 ans.

·         Avec une conjoncture un peu meilleure, on aurait pu penser que le coût du risque allait baisser. C’est vrai sauf pour les banques qui ont prêté aux entreprises du secteur pétrolier…là aussi aucune bonne nouvelle à attendre à court-terme.

·         Nous anticipons aussi que les marchés vont rester volatils en 2016. Les résultats de la partie banque d’investissement n’ont aucune raison d’être particulièrement brillants pour l’ensemble du secteur. Dans ce jeu stérile « court-termiste », ce que l’un gagne est perdu par l’autre…moins les coûts d’intervention ! D’ailleurs il est à noter que les unes après les autres les banques réduisent leurs dispositifs0 dans ces métiers.

·         Enfin, même si elles s’en défendent, les banques sont toutes attaquées sur le moindre maillon de la chaîne de valeurs par des acteurs du numérique, qui viennent prendre des clients ou de la marge sur leurs domaines jusqu’ici totalement préservés. C’est bon pour les clients…mais pas pour les marges.

En résumé malgré des cours en fortes baisses, il nous paraît préférable de ne pas compléter les positions ou rester à l’écart pour ceux qui n’étaient pas investis sur ce secteur. Au-delà d’un éventuel rattrapage à court-terme tant les retards sont importants,  les bancaires ne devraient pas notablement surperformer le marché dans les mois qui viennent, il nous semble en tout cas que d’autres valeurs ont des couples performance/risque plus intéressants.  

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