Quand les fantômes misent sur le bleu, quand les machos allument leur torche et quand les guitares tourbillonnent : c’est l’actualité des montres…<!-- --> | Atlantico.fr
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Des singes zodiaquo-horlogers qui font hurler de rire les Asiatiques, qui croient que nous prenons leurs mythes pour des réalités…
Des singes zodiaquo-horlogers qui font hurler de rire les Asiatiques, qui croient que nous prenons leurs mythes pour des réalités…
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Mais aussi une concavité trimensionnelle du temps, une mode qui prend Hollywood pour une réalité cosmogonique et un chronographe de légende qui a enfin réussi à se laisser surpasser…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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SINGERIES : Ces vieux singes qui nous font faire des grimaces…

Créer des montres à l’effigie des animaux symboliques du zodiaque chinois, c’est prouver à la fois son ignorance de la pensée mimétique chinoise et son incompréhension des attentes du consommateur non chinois. Dans la sphère mentale chinoise, l’animal zodiacal – cette année, le singe – est une projection cosmique, non une réalité zoologique : il n’y a que des Occidentaux pour rendre cette zoomorphie naturaliste, alors qu’elle n’est qu’initiatique et projective. Des singes sur une montre, c’est Hollywood, pas du tout la cosmologie mythique de Huang Di, l’empereur codificateur de ce zodiaque ! Que n’ironiserions-nous pas si des horlogers chinois rendaient un hommage en 3D au dieu Thor ou à la Vierge Marie ? Le message ainsi lancé par les marques suisses qui versent dans le réalisme astrologiquefait rigoler les Chinois – qui ne l’avoueront jamais aux Suisses pour ne pas leur faire perdre la face. En revanche, ce message ne peut qu’accroître la distance – sinon la méfiance – des clients occidentaux pour des marques horlogères sino-obsédées, alors même qu’on sait les Chinois de plus en plus méfiants vis-à-vis des marques de luxe européennes. Double méprise, donc, et double désillusion : y a-t-il un sinologue dans l’avion ?

BRISTON : Attention, un collector « fantôme » à retenir dès maintenant chez Colette…

Colette : tout le mondeconnaît. Les amateurs de montres savent que c’est le point de vente horloger le plus épatant de la capitale, avec une sélection de modèles qui ne doivent leur présence en vitrine qu’à la séduction qu’ils exercent sur les responsables du rayon. Briston, la « petite-marque-française-qui-monte-qui-monte » : le nom est moins connu (à peine deux ans d’existence), mais les vrais amateurs d’horlogerie – ceux qui ne sont obsédés ni par le prestige de la marque, ni par le prix de la montre – adorent ces boîtiers « tonneau » et ce style néo-vintage à prix ultra-accessible. Briston + Colette = série limitée (200 euros) qui deviendra vite un objet de collection tellement il est réussi, avec son style fantomatique dont le « coté obscur de la Force » se trouve cassé par l’aiguille des secondes bleue (couleur fétiche chez Colette). Même la matière luminescente des aiguilles est traitée dans un bleu spécial. On retrouvera ce bleu au verso de cette montre, gravé au nom de Briston et de Colette. Un conseil, réservez dès maintenant !

SNYPER : La montre qui sait prouver sa flamme…

Soit une montre suisse, marque Snyper, modèle Ironclad très musclé, ambiance commando (la couronne de remontage orné d’un réticule visée en témoigne), tendance macho. Sur le côté gauche de la montre, un « rail » permet d’ajouter un accessoire à la montre, soit un pointeur laser (très utile pour draguer en boîte), soit une lampe de poche (très utile pour trouver une serrure dans le noir), soit un brique-torche comme ci-dessous, très utile pour allumer son cigare ou pour laisser penser qu’on est un James Bond en villégiature. C’est le jouet de garçon légèrement exhibitionniste de cette fin d’année : allumez le feu, nous chantait un vieux rocker. Les Suisses l’ont fait…

MOVADO : Une expression multi-dimensionnelle du temps qui passe…

Célébrissime aux Etats-Unis, mais encore trop peu connue en France, la marque Movado (d’origine suisse, mais de capitaux américains) a toujours aimé les designers. Pour succéder à son iconique montreMuseum Dial (marqué d’un simple point sur la cadran et entré depuis dans les « classiques » du MoMa – Museum of Modern Art de New York), Movado a demandé au designer suisse Yves Behar d’imaginer une nouvelle collection, Edge, capable de ré-enchanter le patrimoine de la marque. Le résultat est assez époustouflant : il projette la montre dans une troisième dimension, avec un concept de cadran concave superbement réalisé (soixante entailles pour rythmer les minutes), qui tranche avec la rigueur géométrique des aiguilles. Le point mythique à 12 est une amusante citation patrimoniale, parfaitement intégrée dans le dessin tridimensionnel d’une montre qui se contente de 42 mm pour exprimer sa très forte personnalité. On peut déjà parier que cette Edge deviendra un des classiques du design horloger au XXIe  siècle

ARTYA : Des accords de guitare dans la musique des heures…

Cet objet du temps est certes un peu bizarre, mais c’est une montre ! Dessinée comme la tête d’un manche de guitare, mais c’est une montre Son of a Sound, collection où Artya loge ses hommages horlogers au monde musical. Et c’est même une montre très précieuse, puisqu’on y voit logé un tourbillon, « complication » mécanique que les Suisses nous présentent comme le fin du fin en matière de mouvements mécaniques : la giration de ce tourbillon volant sert à marquer l’écoulement des secondes. Vous connaissez la meilleure : cette montre est on ne peut plus portable (37 mm x 49 mm) et on ne saurait plus génératrice de questions. Apprécions le dessin soigné et la tension optimale des volumes, pas évidente avec une telle forme On reconnaîtra le fameux humour suisse à son prix : comptez dans les 130 000 euros pour jouer les musiciens de poignet. Ça calme…

TAG HEUER : Une Monaco souvent imitée, mais enfin surpassée…

Les amoureux de lalégendaire Monaco – premier chronographe automatique carré de l’histoire, portée en son temps par Steve McQueen – vont adorer cette réédition non pas à l’identique, mais mieux qu’à l’identique : même dimension (39 mm), même couronne de remontage à gauche (les deux poussoirs du chronographe restent à droite), mêmes index horizontaux, même double compteur intérieur (carrés arrondis), même logo Heuer vintage. Seuls les fans auront remarqué que le boîtier est très légèrement plus carré et que le mouvement n’est plus le mythique Calibre 11 de l’époque, mais un module contemporain, visible à travers le fond saphir de ce modèle né en 1969, qui n’a pas visiblement pas vieilli en un demi-siècle. On dirait même qu’il plus contemporain et plus disruptif que jamais !

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : http://www.businessmontres.com

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