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La communication élyséenne laisse plus qu'à désirer.
La communication élyséenne laisse plus qu'à désirer.
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Chronique du pot aux roses

Ce qui est inquiétant n'est pas tant la mise en scène d'un François Hollande discutant avec la désormais célèbre "Mamie Lucette", c’est plutôt l’amateurisme consistant à ne pas s’assurer que la dame en question ne révèlera pas le pot aux roses au premier journaliste venu. Ce qui s'est malheureusement produit. On n'ose dès lors imaginer comment s'organise la conduite des missions régaliennes en haut lieu...

Google et Yahoo, internet

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 – Quand le mensonge poussé à l’extrême redevient sincérité 

La drolatique escapade de Mou-Président chez Lucette, française de modeste condition quoiqu’encore en possession de toutes ses dents apparentes, restera un des temps forts d’un mandat commencé dans l’imposture et qui chemine lentement vers le grotesque.

Cette mise en scène ne pose pas problème en elle-même. D’autres gouvernements se sont essayés à des duperies du même acabit, remplissant des salles de figurants ou payant des hommes et femmes de paille pour être là par hasard. Ce qui est inquiétant, c’est plutôt l’amateurisme consistant à ne pas s’assurer que Dame Lucette ne révèlera pas le pot aux roses au premier journaliste venu. Tout était faux : le mobilier, le café, les questions, les fleurs, les gens attablés. Cette pantalonnade était le fruit de l’esprit primesautier d’un conseiller en com’ de l’Elysée, un dénommé Gaspard Gantzer, qui a fait ses premières armes à la mairie de Paris sous Delanoë, haut lieu de la manipulation médiatique et de l’enfumage.

Mais la bienveillance journalistique vis-à-vis de la citadelle socialiste parisienne - qui dispense tant de bienfaits à la profession sous forme de logements sociaux et d’aides en tout genre - ne s’étend pas avec la même sollicitude à l’Elysée. La supercherie révélée par BFM TV, c’est tout l’édifice élyséen du mensonge qui prend un nouveau coup de bélier. Les discours officiels sur la dette, les impôts ou le déficit ne sont pas toujours évidents à éventer pour le quidam. Mais, chez Lucette de Vandoeuvre-les-Nancy comme rue du Cirque à Paris n’importe qui comprend aisément de quoi il retourne et peut en déduire qu’on se moque de lui sur tous les sujets. Hollande aurait dû apporter à Lucette des croissants à scooter pour parachever le tableau. Cette risible histoire se termine en film fellinien : la pauvre hôtesse a fait une sorte de burn-out et quitté précipitamment son domicile pour se réfugier dans sa famille !

Cette absence totale de professionnalisme du service après-vente du mensonge doit être interprétée comme une forme d’aveu. Les Holland’s boys ont tellement honte de ce qu’ils font que leur inconscient parle pour eux.

Là où l’on peut être inquiet, c’est que la même désorganisation prévaut dans la conduite des missions régaliennes. On a pu à nouveau le constater avec l’énorme boulette des exonérations et abattements fiscaux dont bénéficient les retraités. Un ministre en charge du budget est même allé jusqu’à suggérer aux contribuables de ne pas payer leur impôt en attendant que l’Etat rembourse ceux qui l’auraient déjà fait ! Une gesticulation rare à ce niveau de responsabilités et des centaines de millions d’euros qu’on trouvera paraît-il grâce à la fiscalité sur les hydrocarbures, encore elle. Heureusement qu’à Bruxelles personne ne regarde les actualités françaises à la télévision ...

Cahuzac par pitié, reviens ! Avec toi, ce genre de billevesées n’auraient pas cours.

Une dernière remarque : parmi les très rares français de "base" qu’on voyait dans la salle à manger de Lucette, figuraient deux femmes voilées. Comme rien n’était laissé au hasard par l’Elysée dans cette mise en scène, on peut légitimement se demander à quel électorat ce storytelling était destiné par priorité ...

2 - L’écologisme est un néo-paganisme

La gauche n’aime pas les licenciements. Sauf quand ils frappent les journalistes qui doutent du réchauffement climatique et de son origine "humaine". La gauche trouvait déjà naturel que Clément Weill-Raynal soit sanctionné pour avoir révélé l’existence d’un "mur des cons". Elle vante les donneurs d’alerte sauf lorsque ces mises en garde visent les syndicats de la magistrature. Toutes ces atteintes aux libertés élémentaires ont cours sur France télévisions, dont la privatisation relèverait d’une oeuvre de salubrité publique. Pourquoi faut-il payer pour des gens qui censurent et mettent à la porte ceux qui ne pensent pas comme eux ? L’excuse du devoir de réserve vis-à-vis de son employeur ne tient pas puisque ce dernier n’était absolument pas critiqué dans le livre de Philippe Verdier.

Reste le fond du problème : l’écologie politique, qu’on peut qualifier d’écologisme, s’est définitivement transformé en un credo intolérant. On le voit avec la risible affaire des alertes aux particules fines à Paris, pour lesquelles des statistiques tirées par les cheveux sont convoquées au secours de mesures punitives contre les automobilistes. On effraie le Pékin avec des chiffres épouvantables. Ces horribles particules, qui profitent de leur caractère microscopique pour entrer perversement dans nos organismes, provoqueraient le décès prématuré de 44 000 personnes. Problème : ladite réduction se chiffre en mois, de trois à sept, ce qui ne veut plus rien dire à l’échelle d’une vie. Et les moteurs automobiles n’en émettent qu’une faible partie en Île-de-France : 14 %, bien moins que le chauffage des habitations ou les industries et l’agriculture. Les polluants qui nous arrivent des centrales au charbon allemandes sont beaucoup plus nocifs. Mais, puisque Angela Merkel ferme les yeux lorsque la Banque centrale européenne rachète nos dettes, on ne va tout de même pas imposer aux usines teutonnes des jours de fonctionnement alternés !

En réalité, ces postures politiques sont des resucées de peurs et croyances païennes. Pour les écologistes, la nature se venge des humains qui ne respectent pas ses lois, lesquelles reflètent leur vision immuable du monde. Lorsque le Dieu biblique donnait la Terre aux hommes, il en faisait des êtres libres et responsables, capables d’innover et de progresser. Le néo-paganisme des écologistes les renvoie à un ordre figé, punitif, obtenu si besoin par des mesures réactionnaires qualifiées désormais de «décroissantes». Cet extrémisme est contre-productif et même dangereux. Il distraie l’action politique de combats concrets et louables, comme la défense d’espèces menacées par la sur-pêche par exemple. Il évince des moyens financiers qui pourraient être consacrés au développement de systèmes d’assainissement.

La meilleure preuve que ce combat est galvaudé : notre président va en faire sa grande affaire dans les mois qui viennent.

3 - Abracadabrexit

Le Royaume-Uni trouve avantage à l’euro. La monnaie du continent permet à la City de savants et juteux montages et sa surévaluation persistante face à la livre perpétue un avantage de compétitivité pour les entreprises britanniques.

Cameron et Osborne, largement sous l’influence des milieux financiers, vont donc provoquer une crise pour rire et expliquer à leur peuple qu’ils ont obtenu des garanties solides pour la Grande-Bretagne alors qu’il ne s’agira à nouveau que de leurres lancés dans les médias.

Espérons que la perspicace Albion et ses citoyens rebelles ne se laisseront pas duper par leurs politiciens et décideront lors d’un referendum de prendre la tangente afin d’accélérer le processus de délitement de cette monstruosité bureaucratique qui nous étouffe, nous prive peu à peu de nos droits civils et qu’on appelle l’Europe.

4 - Black is beautiful

Ben Carson, chirurgien de renom, candidat républicain d’esprit et noir de peau à la présidence des Etats-Unis a un slogan : «Non au politiquement correct !» et un ennemi déclaré : la sharia. Il est désormais le seul à pouvoir arrêter Trump à droite. Les Américains savent nous surprendre et nous faire rêver.

A lire, du même auteur : "La marche des lemmings… ou la 2e mort de Charlie - Le pouvoir de la manipulation et la manipulation au pouvoir", publié chez Ixelles Editions, 2015. Pour acheter ce livre,cliquez ici.

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