Quand les secondes se meurent, quand le Soleil fait son éternel retour et quand fleurissent les cerisiers : c’est l’actualité des montres… <!-- --> | Atlantico.fr
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Une branche de cerisier en fleurs, symbole asiatique de beautééphémère, associée au Japon à la vie brève et vaillante des samouraïs…
Une branche de cerisier en fleurs, symbole asiatique de beautééphémère, associée au Japon à la vie brève et vaillante des samouraïs…
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Mais aussi un acier plus précieux que l’or, un coussin plus carré que rond et une pointe de flèche plus guerrière que civile…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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DELANEAU: Ce anges qui s’invitent au paradis des montres…

Vous n’avez sans doute jamais entendu parler de la marque DeLaneau, une des plus confidentielles du paysager horloger suisse puisqu’elle ne produit quasiment que des pièces uniques, sévèrement facturés pour des poignets financièrement opulents. Quand on peut s’offrir un ange serti de saphirs et de diamants à 350 000 euros, on peut exiger une réalisation sur-mesure : la figure de l’Ange est exécutée en grisaille, dans la belle tradition de l’émail grand feu, ponctué de « paillons » d’or (ci-dessous). L’Europe ne compte plus qu’une poignée de spécialistes de cette technique deux ou trois millénaire. Le tourbillon provient d’une manufacture de haute mécanique. La dimension haute-joaillière est assurée par trois centaines de diamants (pour un total de 4,27 carats) et deux dizaines de saphirs en taille baguette (pour un total de 9,9 carats). Le grand chic, c’est évidemment de ne pas apposer la moindre signature sur le cadran : ceux qui reconnaissent le style DeLaneau n’ont pas besoin qu’on leur précise la marque et ceux qui ne le reconnaissent pas n’ont pas les moyens d’être les clients de la marque ! Sans ange, dans un style tout aussi figuratif, mais plus naturaliste et très japonisant, on pourra se contenter d’une autre pièce unique : cette branche de cerisiers en fleurs émaillées (ci-dessus) se contente d’un peu plus de 350 diamants (5,28 carats) sur un fond d’or grainé. Extravagant et quintessentiel dans le sublime, non ?

JAQUET DROZ: L’esprit de la grande horlogerie du XVIIIe siècle…

Sans l’avoir inventé, puisque c’était une disposition classique des cadrans du temps des montres de poche, Jaquet Droz a réinventé au poignet le style des montresà « grande seconde » : la lecture du temps qui passe est centrée sur l’aiguille des secondes, les heures et les minutes se trouvant décalées sur un cadran secondaire. Au XVIIIe siècle, les horlogers concevaient ces montres pour les scientifiques, alors acharnés à décompter le temps aussi précisément que possible, à la seconde près, voire à la fraction de secondes (on parlait alors de « tierces » pour ce qui n’était pas encore le dixième de seconde). Ces horlogers avaient même inventé un dispositif très utile pour marquer la course de cette aiguille : le mécanisme de « seconde morte » arrêtait l’aiguille pendant une fraction de seconde pour faciliter la précision de son affichage du temps décomptés. Dans le boîtier classique et très élégant de sa Grande Seconde (43 mm), Jaquet Droz remet à l’honneur cette aiguille à « seconde morte » : elle court en sautillant autour du cadran pour une lecture ultra-précise de l’écoulement des heures. L’affichage de la date, sous le petit cadran des heures, ajoute à la réussite esthétique de cette montre, dont le mouvement a conservé le meilleur des acquis mécaniques du XXIe siècle. Plus rétro-futuriste, tu meurs !

SWATCH: Des étoiles et des illuminations pour une montre de solstice…

Profitons d’un sursaut de créativité chez Swatch (qui en avait perdu le goût, mais qui se reprend bien) pour apprécier la nouvelle Lucinfesta, qui sera la montre-cadeau de la fin de l’année. C’est moins une « montre de Noël »qu’une montre de solstice, qui allume des aurores boréales au poignet pour fêter l’éternel retour du soleil. Sur le cadran doré, le reflet dansant des étoiles dessinées sur le verre de la montre dessine un amusant ballet d’ombres et de lumières. Les couleurs des nuits les plus longues de l’année sont ponctuées d’explosions de couleurs qui annoncent la victoire d’un Soleil invaincu et toujours renaissant. C’est un hommage horloger aux vraies valeurs de Noël, qui ne sont en rien le prétexte d’une débauche marchande, mais une occasion multimillénaire pour les peuples européens de fêter un nouveau cycle de vie. L’écrin lui-même est une fête chromo-lumineuse pour les yeux. Il n’y aura que 8 888 pièces de cette édition spéciale pour le monde entier : autant en retenir une sans tarder dans votre Swatch Store…

GIRARD-PERREGAUX: Cet acier tant attendu qui change tout…

Avec ses 40 mm et son esthétique intemporelle qui sont tout sauf sages, la montre 1966 est iconique chez Girard-Perregaux, mais elle n’existait jusqu’ici qu’en or. Au grand dam des amateurs qui imploraient la marque d’en créer une version en acier, plus accessible, capable de séduire les garçons comme les filles, les vrais collectionneurs comme les débutants et les jeunes diplômés comme les pré-retraités. 1966, c’est pour la date de création de la montre, qui a su maintenir son style depuis bientôt un demi-siècle. On admire les proportions du boîtier, l’équilibre du cadran d’un blanc opalin, l’élégance des aiguilles discrètement lancéolées (tout comme le contrepoids de l’aiguille des secondes), la force discrète des index, la fiabilité du mouvement automatique manufacture, l’harmonie générale de la proposition. L’acier ne fait que rendre plus précieuse cette 1966, véritable parangon des montres de la nouvelle haute horlogerie « néo-classique ».

LAURENT FERRIER: Les reflets cuivrés d’un soleil d’automne…

Cette forme « carrée cambrée »– on parle également de « coussin » – est actuellement une des plus furieusement à la mode. Bien avant tous les petits faiseurs de l’horlogerie tendance, Laurent Ferrier l’a empruntée au répertoire classique des boîtiers de l’âge d’or : elle a l’avantage de n’être ni ronde, ni carrée, mais de participer de ces deux esthétiques, avec une vraie présence au poignet (41 mm x 41 mm, à pose sans s’imposer). Ce Galet Square en version automnale, avec l’or rouge pâli et patiné de son cadran, s’impose comme une des montres les plus distinguées de cette rentrée, avec l’avantage supplémentaire d’un mouvement manufacture de toute beauté, dont chaque composant trahit la haute culture horlogère de Laurent Ferrier, un maître du temps qui affiche une quarantaine d’années de connaissances et d’expériences dans la belle montre. Véritable classique de demain, c’est la friandise dont rêvent tous les vrais amateurs, dès qu’ils ont compris que les marques les plus prestigieuses et les plus réputées vivent, précisément, de et sur leur réputation…

LONGINES: Nostalgie, quand tu nous tiens…

Que serait l’horlogerie contemporaine sans son tropisme patrimonial et sans les rétroviseurs qui lui font chercher un remède à la crise dans les collections de ses musées ? La nouvelle Longines Heritage Military COSF condense les principes de cette psycho-dépendance du passé : on réédite une montre créée pour l’Armée britannique à la fin des années 1940, sans oublier d’y reproduire la pointe de flèche (« Broad Arrow »), qui est le sceau royal apposé depuis le Moyen-Âge sur les équipements militaires du royaume britannique. Ajoutons-y, pour rester dans la tendance, un bracelet en nylon inspiré par ceux qui sont réglementaires dans les armées de l’OTAN (NATO pour les anglomanes). Les 24 heures affichées en rouge relèvent aussi de la tradition des montres militaires, de même que les index et les aiguilles dont la luminescence signale la vocation à opérer dans l’obscurité – Longines poussant l’évocation rétrospective jusqu’à patiner d’ivoire le cadran blanc. C’est à désespérer si, après une telle accumulation symbolique vous ne vous sentez pas l’âme d’un preux guerrier de Sa Majesté britannique…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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