François Hollande a un grand talent : il se trompe systématiquement dans ses prévisions<!-- --> | Atlantico.fr
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François Hollande se trompe systématiquement dans ses prévisions.
François Hollande se trompe systématiquement dans ses prévisions.
©DR

Revue d'analyse financière

Dans l'œil des marchés : Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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La croissance mondiale ralentit du fait de la fin des dopages artificiels mis en place par la Banque centrale américaine depuis le début de la crise. On ne peut pas vivre indéfiniment avec de l’argent quasi gratuit. La remontée de ses taux d’intérêts par la Federal Reserve avant la fin de l’année sera donc un autre moment difficile à passer.

Le ralentissement des pays émergents est bien là, Chine en tête, en raison de l’excès de capacité de production et en parallèle avec les pays producteurs de matières premières. 

Il ne faut donc pas compter sur la croissance mondiale pour tirer la croissance de la zone euro et donc de celle de la France.

En France, le "petit mieux" constaté en matière de croissance économique est uniquement la conséquence de la baisse du prix du pétrole et de celle de l’euro. Il n’y aurait aucune croissance si ces deux baisses simultanées n’étaient pas intervenues. Cela a du probablement échapper au président de la République, car il a annoncé une baisse d’impôts de 2 Md€ non financée à ce jour. Ce geste fiscal aura pour conséquence que l’impôt sur le revenu sera de plus en plus concentré, avec 10% des foyers fiscaux payant 70% de l’impôt sur le revenu ! Rien n’est évidemment prévu pour alléger leur facture.

Il n’y a toujours pas de baisse des dépenses publiques. On avait tout juste constaté un début de ralentissement de la hausse, ce qui n’est pas du tout la même chose. Aujourd’hui, même le ralentissement est moins marqué que prévu. Il suffit de regarder les emplois créés dans l’administration : il y aura cette année 12 232 créations pour 3939 suppressions… La France compte 90 fonctionnaires pour 1000 habitants, l'Allemagne seulement 50. Est-ce que l'administration française fonctionne mieux ? Pas vraiment. Beaucoup des fonctionnaires français vont partir à la retraite dans les 10 ans à venir, c'était une chance, en ne les remplaçant pas, de se rapprocher du niveau de l'Allemagne en une dizaine d'années. Malheureusement, une politique de gauche se définit toujours comme un accroissement du poids de l’Etat dans l’économie, par l’embauche de fonctionnaires toujours plus nombreux et par des impôts toujours plus élevés sur les riches. Rien n’a été entrepris pour revoir le statut des fonctionnaires, relever leur temps de travail et réformer les régimes spéciaux. Ils bénéficient en effet de "bonifications d’annuités". Alors que le salarié du privé cotise au moins 40 années pour valider une carrière complète, des centaines de milliers de fonctionnaires accèdent au taux plein en n’ayant côtisé que 35 voire 30 années. En clair, ils gagnent des années gratuites pour leur retraite sans avoir travaillé pour les obtenir.

Sacha Guitry avait raison : “Nous payons des impôts pour rétribuer des fonctionnaires chargés de veiller à ce que nous payions bien nos impôts, afin de rétribuer d’autres fonctionnaires.“

Emmanuel Valls, de son côté, flatte sa gauche pour éteindre l’incendie. Elle est en mille morceaux, entre les écologistes qui se déchirent et les socialistes qui se divisent. Les socialistes craignent une déroute aux régionales.

Les entrepreneurs français sont toujours pessimistes. Les délais de paiement ne s’améliorent pas. L’apprentissage est toujours sinistré. Même pour les sociétés du CAC 40, le semestre a été moyen. 

En Europe, le PMI manufacturier est en léger recul en août surtout à cause de la France. Le niveau de chômage européen baisse, mais là encore, pas du tout grâce à la France. Mario Draghi, le président de la BCE, pourrait poursuivre sa politique accommodante au-delà du mois de septembre 2016.

Aux Etats-Unis, l’économie se porte mieux que la politique

La consommation américaine se porte bien, les ventes de voiture en particulier. C’est le levier de croissance le plus important qui est stimulé par la baisse du pétrole. Le niveau de chômage a retrouvé son niveau d’avant la récession de 2008-2009. Les Etats-Unis renouent avec le plein emploi.

La hausse du dollar en revanche pèse sur la production manufacturière. Le déficit commercial a diminué.

Bernie Sanders, socialiste revendiqué, sénateur du Vermont, bouscule la primaire démocrate avec son programme anti-inégalités. Donald Trump, le magnat de l’immobilier, a fait des mexicains sa cible favorite dans la campagne républicaine. Ses rivaux hésitent entre trois attitudes : l’attente, l’imitation ou l’attaque.

En Chine, l’activité industrielle se contracte toujours

Les exportations de la Corée vers la Chine sont en recul de 14,7% d’une année sur l’autre. Cela montre bien la situation des partenaires commerciaux de la Chine. Pratiquement tous les pays émergents sont coincés entre le ralentissement chinois et la faible croissance dans le reste du monde. De nombreux dirigeants politiques ont tendance à rejeter la responsabilité de la crise sur la Chine. Cela ressemble un peu à la situation de l’alcoolique qui reproche sa gueule de bois au barman.

Zhou Xiaochuan, le président de la Banque centrale de Chine (PBOC), est obligé de soutenir le cours du renminbi, ce qui lui a coûté 84Md$ en juillet et 93,9Md$ en août. Il lui resterait encore tout de même 3557 Md$ de réserves, mais cette évolution rend tous les investisseurs très nerveux.

Les bloqueurs de publicité, prochain tsunami du monde des médias

La prochaine version du logiciel iPhone devrait permettre grâce à des logiciels comme "Adios" de supprimer les publicités. L’application supprime les publicités sur les pages dès qu’elles sont lues depuis un navigateur mobile.

Google n’a pas encore référencé de "Adblocker". Tous les acteurs de la publicité sont sur le pied de guerre : éditeurs, annonceurs, agences médias, régies...

De grands groupes mondiaux, sont menacés sur une partie de leur activité comme WPP, Publicis, Omnicom, Dentsu, Interpublic, Sapient Nitro, IBM Interactive, Havas, Alliance Data.

Parmi les jeunes sociétés qui se lancent sur le nouveau créneau du blocage de publicité, on note "Adios" en France et "Adblock", filiale de la société allemande Eyeo. Aucune d’entre elles n’est encore côtée. A suivre...

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