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Comment le dérèglement climatique pourrait modifier la saison des feux et la cartographie des zones à risques
©Reuters

Atlantico Green

Cette année au mois de mai, l'Alaska a connu les températures les plus élevées de ces 91 dernières années. Une météo entraînant une fonte des neige précoce, une sécheresse des sols accrue avec pour conséquence plus d'une centaine de départs de feux rien qu'au mois de juin.

Luc Langeron

Luc Langeron

Luc Langeron est directeur du département Mission d’information et de prévention de l’Entente pour la forêt méditerranéenne.

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Les scientifiques estiment que la situation en Alaska cette année est révélatrice d'une réelle tendance. Les zones sujettes aux incendies s'étendent d'année en année, tout comme la fréquence des feux. Si les changements climatiques sont à l'origine d'un risque accru en Alaska, qu'en est-il en France ? 

Atlantico : La semaine dernière, la France vivait le plus important feu de forêt de ces cinq dernières années en Gironde. Plus de 500 hectares ont ainsi été ravagés. Quelle évolution les incendies de ce type ont-ils connu en France au cours de ces dernières années ? 

Luc Langeron : Cette saison 2015 a démarré de façon brutale dès la fin juin en raison de l'absence d'épisode pluvieux. Nous sommes dans une situation à risques. L'absence de pluis combinée aux fortes températures et aux épisodes de vent ont placé le bassin méditérranéen dans les zones à risques.  

Dans une moindre mesure, cette saison est comparable à l'épisode que nous avions conny en 2003. La situation est inquiétante car la pluie de ces derniers jours ne va pas réellement recharger les sols en eau. Aussi, le nombre de départs de feu s'est multiplié. Cette situation est relativement nouvelle car au cours de la dernière décennie, les départs d'incendie ont connu une baisse et 2013 a été l'année qui a connu le moins de départs de feu. 

En 2014, la météo, marquée par des épisodes orageux, a plutôt épargné la France de grands incendies. En revanche, on a constaté un allongement de la saison des feux, notamment en Corse, où l'île a connu l'essentiel de ses feux au mois d'octobre.  

Qu'est ce que ces constats nous apprennent sur l'évolution de la saison des feux ? 

Avec le réchauffement climatique, les périodes à risques s'étendront du mois de juin au mois d'octobre. D'ores et déjà, le danger incendie s'étend dans les Landes et d'ici 2060 on peut s'attendre à voir la zone à risques s'étendre de la Bretagne jusqu'à Menton avec au total, une quarantaine de départements sensibles. Dans les Landes cette année le risque est accru et c'est notamment dû au changement climatique.

Les incendies sont-ils devenus de plus en plus incontrôlables ? 

Pour le moment, la tendance en matière d'ampleur des incendies, est à la baisse. En 2003, on parlait en milliers d'hectares, aujourd'hui on s'exprime plutôt en centaines d'hactares détruits. Nénamoins, les dérèglements climatiques nous poussent à penser que les incendies vont à l'avenir être de plus grande ampleur. Aux dérèglement climatiques, il faut ajouter le continuum de végéation qui n'a jamais été aussi étendu en France. La forêt est inflammable et nous n'avons jamais eu autant de surface de forêts qu'à l'heure actuelle. Aujourd'hui, les massifs se touchent les uns les autres et forment de grands ensembles. 

Comment prévenir les feux de forêts face à un danger qui se veut grandissant ? 

Il n'y a pas de fatalité, la moitié des départs de feu pourrait être évité si les riverains connaissaient mieux le code forrestier. Il faut éliminer les cigarettes en forêt, les brulages de certains végétaux et les barbecues. La première cause d'incendie, c'est le mégot et derrière un mégot, il y a un fumeur. Sur seulement 100 mètres de routes départementales, on retrouve 2500 mégots sur la bas côté. Et un mégot dans un envirion sec, trop sec, peut être à l'orgine d'un départ de feu. Dans 95% des cas, c'est l'homme qui est à l'origine des incendies. La seule cause naturelle d'un feu, c'est la foudre. 

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