Élites déjantées, sociologues joueurs de bonneteau ou conformistes moralisateurs... Retour sur les livres 2014/2015 sur les nouvelles fractures idéologiques françaises<!-- --> | Atlantico.fr
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Retour sur les livres 2014/2015 sur les nouvelles fractures idéologiques françaises.
Retour sur les livres 2014/2015 sur les nouvelles fractures idéologiques françaises.
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Revue d'analyse financière

Régulièrement, Jean-Jacques Netter, Vice Président de l’Institut des Libertés, publie les notes de son cahier concernant les ruptures économiques, les frictions géopolitiques, les fractures idéologiques et les évolutions technologiques de notre société. Cela peut permettre, essentiellement à partir de livres qui ne s’inscrivent pas forcément dans le court terme ou le politiquement correct, de regarder la réalité telle qu’elle est aujourd’hui ou de faire apparaître de nouveaux angles d’évolution.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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Elites :Raphaëlle Bacqué, dans son livre "Richie" peint très bien le clair obscur dans lequel vivent nos élites. Richard Descoings, patron de Sciences-Po était adepte des pantalons en cuir, des lignes de cocaïne qui se mêlaient au champagne. Il dansait la nuit comme FredyMercury. La discrimination positive ouvrait les portes de la rue Saint Guillaume à la banlieue, l'argent coulait à flot, les élèves l'adoraient. Tout cela pour se terminer par une mort mystérieuse le 3 avril 2012 dans un hôtel de New York.

Sociologues joueurs de bonneteau : ils font passer pour du réel ce qui n'est que de l'idéologie, pour du concret ce qui n'est que du langage, pour scientifique ce qui n'a que l’apparence de la science, Michel Wieviorka,dans son dernier livre "Retour au sens" plaide pour l'universalisme, mais il a participé aux côtés de Martine Aubry, avec d'autres, à la destruction de l'universalisme fondé sur l'assimilation républicaine. Il a déconstruit cet enracinement pour le jeter aux chiens. C'est à cause de sociologues comme lui que notre espace public est en morceaux et notre paix civile menacée.

Conformisme moralisateur :Philippe Val, ancien directeur de Charlie Hebdo et de France Inter, est en colère. Dans son dernier livre "Malaise dans l’inculture", il part en guerre contre le "sociologisme". Pour lui, la quasi totalité des intellectuels et des journalistes expliquent tout par le déterminisme social. Il n’y a plus de place pour la responsabilité individuelle. On est dans le déni de réalité qui débouche sur un totalitarisme de la pensée.

Social-libéralisme : voilà l’ennemi pour Guillaume Sarlat, auteur du livre "En finir avec le libéralisme à la française".L'auteur est polytechnicien, énarque, spécialiste de M& A. La France est selon lui enlisée dans le libéralisme. Gauche et droite se flattent d'être à la fois libérales et sociales alors que nos énarques s'enrichissent en devenant des vedettes du CAC 40, nos cadres ont les 35 heures et nos pauvres ont le smic et le RSA.

Valeurs de la République : La réforme des collèges a opposé ceux qui dénoncent "un nivellement par le bas" et ceux qui défendent "l’égalitarisme". Pour Bertrand Vergely, dans son livre "La tentation de l’Homme-Dieu", annoncer la réussite pour tous est un véritable mensonge. La République est en train de tourner le dos à ses véritables valeurs, car en désignant la réussite comme injuste et anti démocratique, elle monte ceux qui ne réussissent pas contre ceux qui réussissent réellement.

Immigration : Patrick Weil est l'ancien chef de cabinet du secrétariat aux immigrants en 1981. Son programme est malheureusement tout à fait clair. Dans son livre "Le sens de la République", il explique qu’il faut que l'enseignement de l'Histoire soit adapté aux nouvelles populations immigrées pour faire "Histoire commune". Pour lui, "les auteurs d'attentats sont des perdants radicaux dont la religion n'est pas la cause initiale, mais le catalyseur d'une tension et d'une frustration latente". Enfin, tous ceux qui crient mort aux juifs et les tuent sont en manque "de respect, de dialogue et de compréhension".

Gauche : la gauche française vit une crise fondamentale. Née de la rencontre entre le progrès et la justice sociale, la seule valeur qui reste à la gauche c'est l'égalité. Auteur du livre "La gauche et le peuple", Jacques Julliard explique que faute de faire une révolution sociale, le Parti Socialiste fait en ce moment une révolution sociétale. Le PS nereprésente plus que la bourgeoisie bobo ainsi que toutes les victimes passées ou présentes du racisme et du colonialisme. Curieusement, les intellectuels se rapprochent du peuple réel à mesure que le PS s'en éloigne.

La foi dans le développement : le Père Gaël Giraud, théologien Jésuite, vient d’être nommé chef économiste de l’Agence française de développement. Auteur du livre "Vingt propositions pour réformer le capitalisme", il rêve d’une économie qui ferait la part belle aux sciences sociales et aux sciences dures. Pour lui, l’aide au développement n’est pas "un sous sujet pour le week-end". Tout comme François Hollande qu’il avait soutenu, il est lui aussi "l’ennemi de la finance". A la Conférence de Carême du 11/03/2012 à Notre Dame de Paris, il avait dit qu’il fallait renoncer à la finianciarisationidôlatre que Saint François d’Assise désignait par "le crottin du diable". Il souhaitait que les marchés et les banquiers lâchent le Veau d’Or et que l’épargne ne soit pas captée par le Casino international de la finance.

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