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Les femmes se montrent plus inquiètes que les hommes sur le sujet du nucléaire.
Les femmes se montrent plus inquiètes que les hommes sur le sujet du nucléaire.
©Reuters

« Politico Scanner »

Les écologistes et les socialistes se sont écharpés sur le nucléaire. Les Français, eux, hésitent. 40% d'entre eux se disent indécis sur l'usage du nucléaire, 33% sont favorables et 17% le rejettent.

Guillaume Peltier

Guillaume Peltier

Guillaume Peltier est député de Loir-et-Cher et vice-président délégué des Républicains. Il a été professeur d'histoire-géographie, chef d'entreprise et porte-parole de Nicolas Sarkozy.

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La question avait agité les ténors socialistes pendant les débats des primaires où ils étaient apparus divisés. Et se pose avec acuité aujourd’hui, à l’heure où les négociations entre le PS et les écologistes font rage. Sortie du nucléaire, arrêt de l’EPR de Flamanville et de l’aéroport de Nantes, l’idéologie intransigeante d’EE-LV semblait se heurter au caractère de consensus flou de François Hollande. Au final, pas d’accord sur le fond entre les deux gauches mais un accord… parlementaire sur les circonscriptions accordées aux Verts. Au delà de ce jeu politicien assez loin des préoccupations des Français, il est intéressant de s’interroger sur leur avis quant au recours à l’énergie nucléaire.

Selon une étude Ifop pour Sud Ouest Dimanche, quatre Français sur dix déclarent être hésitants sur le recours à l’énergie nucléaire en France (40%). Un tiers se déclare en revanche favorable à l’usage de cette énergie (33%), tandis qu’une proportion bien plus réduite (17%) la rejette.

L’analyse détaillée de l’étude montre que les Français s’expriment bien différemment sur la question selon leur âge ou catégorie socioprofessionnelle. Ainsi, les hommes sont davantage favorables au recours à l’énergie nucléaire (45% d’opinions favorables, contre 23% des femmes), alors que les femmes semblent plus hésitantes (43% d’opinions hésitantes). Plus l’âge est avancé, plus les personnes interrogées sont favorables à l’utilisation de l’énergie nucléaire (24% auprès des moins de 35 ans, contre 37% auprès des 35 ans et plus, et notamment 52% auprès des 65 ans et plus). Les personnes issues des catégories socioprofessionnelles les plus modestes y sont enfin peu favorables (18% auprès des employés et 21% auprès des ouvriers, contre 33% en moyenne).

La proximité partisane fait logiquement état de grandes divergences d’opinion. Si les sympathisants EELV sont plus qu’ailleurs opposés à l’énergie nucléaire (43%), une forte proportion d’entre eux demeurent hésitants (38%). L’hésitation est d’ailleurs la position dominante auprès des sympathisants du PS (51%). A droite, les sympathisants UMP dans le sillage de la position du gouvernement sur la question se montrent majoritairement favorables au recours à l’énergie nucléaire (65%), de même pour les sympathisants FN (37%).

Sur l’inquiétude que suscite les centrales nucléaires en France, l’Ifop souligne qu’un peu moins d’un Français sur deux déclare être inquiet vis-à-vis des centrales nucléaires françaises (47%), parmi lesquels 11% se déclarent être « très inquiets ». Pour l’institut, le traumatisme de Fukushima passé, les opinions à ce sujet restent stables par rapport à la vague précédente (45% en juin 2011, qui avait enregistré une baisse de l’inquiétude qui s’établissait à 56% en avril 2011, soit quelques semaines après l’accident). L’Ifop souligne toutefois la proportion d’interviewés « pas inquiets du tout » qui est en baisse de 13 points (à 10%) et qui montre toute l’incertitude qui demeure autour de la question de l’énergie nucléaire.

Dans le détail, l’analyse de l’inquiétude face aux centrales nucléaires françaises fait l’objet de quelques clivages similaires à ceux déjà évoqués. Les femmes se montrent tout d’abord plus inquiètes que les hommes (53%, contre 40% des hommes). Et le clivage est également prononcé selon la proximité partisane. Si sympathisants écologistes et sympathisants UMP s’opposent clairement, les premiers manifestant beaucoup plus d’inquiétudes (71%, contre seulement 21% à l’UMP), les opinions des sympathisants du PS (50%) et du FN (48%) sont partagées.

En somme, le paradoxe des Français semble être le suivant : plutôt inquiets sur les centrales nucléaires mais plutôt favorables au recours à l’énergie nucléaire. Quoiqu’il en soit, le débat ne fait certainement que commencer…

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