Quand l’épicéa s’anime de vibrations impériales, quand le soleil des Celtes prend son temps et quand une seule aiguille nous dit tout : c’est l’actualité des montres…

MB&F : Vivez la Guerre des Étoiles à bord d’un TIE Fighter…

Pour commencer, une précision : TIE pour Twin Ion Engines et Fighter pour chasseur, de la grande famille des vaisseaux spatiaux déployés dans Star Wars. Pour son dixième anniversaire, la jeune micro-manufacture indépendante MB&F (Suisse) nous propose une version musicale de ce TIE Fighter, avec une boîte à musique traditionnelle logée dans chacun de ses réacteurs. On remonte le tout à la main pour avoir la musique, développée en coopération avec la maison Reuge, dont c’est la spécialité depuis 150 ans. D’un côté : les ritournelles de La Guerre des Étoiles (inoubliable musique de John Williams), Mission Impossible et le leitmotiv de James Bond. De l’autre : Le Parrain, Furyo et Amicalement vôtre (démonstration vidéo ci-dessous). Les « ailes » verticales du TIE Fighter servent de caisse de résonance vibratoire à cette Musical Machine n° 3, dont le socle en bois naturel amplifie le son : cette base est réalisée dans un épicéa tricentenaire très spécial de la vallée de Joux (Suisse), auquel une croissance très lente dans le froid des hivers jurassiens donne un grain très serré favorable à la musicalité. Un pur objet contemporain de décoration, avec une âme mécanique et une conscience nostalgique…

NIXON : La montre réglementaire des Stormtroopers…

Regardez bien cette montre : si vous ne saisissez pas immédiatement à quel point elle ressemble à un Stormtrooper (troupes d’élite de l’empire galactique dans Star Wars), c’est que vous êtes définitivement et presque ontologiquement imperméable aux légendes de notre temps. Les initiés – tous favorables à la Rébellion, mais tous fascinés par les Légions impériales – auront d’emblée noté l’emblème de l’Empire, à 12 h, ainsi que les aiguilles architecturées comme le système de ventilation du casque de combat des Stormtroopers. Les aficionados les plus pointus auront même reconnu la lunette inspirée par la ceinture des troupes de choc de Darth Vader. Pour se procurer cette série ultra-limitée, il fallait participer à la récente Comic-Con (convention) de San Diego, où elle n’était présentée qu’en édition spéciale. 100 pièces en blanc, 100 pièces en noir (la couleur des pilotes impériaux), pour 350 euros pièce : vous ne les trouvez plus qu’en seconde main, mais plus cher ! De quoi appâter les amateurs, la marque Nixon réservant pour le mois de septembre, à la date du lancement de l’épisode 7 de la saga, les autres montres des quatre collections dédiées au côté obscur de la Force : une ligne Stormtrooper, une ligne Imperial Pilot, une ligne Darth Vader et une ligne – très attendue – Boba Fett.

MEISTERSINGER : Une aiguille et deux fuseaux pour trois indications…

Pour le plaisir des mots, on va même ajouter que cette aiguille à deux fuseaux pour trois indications sera utile aux quatre coins de la planète et sur les cinq océans. De quoi s’agit-il ? D’une montre automatique MeisterSinger, baptisée Adhaesio, dont le concept mono-aiguille permet d’indiquer l’heure précise (à une ou deux minutes près) en plus de la date et de l’heure d’un second fuseau horaire (repéré par un index à 12 h). 43 mm d’acier, un mouvement suisse, une bonne réserve de marche (38) et une esthétique très horlogère pour une montre élégante et originale, proposée à un prix relativement accessible pour sa qualité de fabrication (2 600 euros)…

KERBEDANZ : Les Maîtres du Monde roulent des mécaniques…

Si elle est suisse et 100 % Swiss Made, la nouvelle marque de haute horlogerie Kerbedanz est née de l’imagination d’un riche investisseur arménien, Tigran Kerbedanz, et d’une réflexion sur les mythologies du monde et les archétypes culturels qui sous-tendent les cultures contemporaines. Cible prioritaire : les MIP (Most Important People), les hommes d’influence, ceux qui ne sont pas influencés par les marques (hochets qu’ils laissent aux VIP : Very Important Persons) et ceux qui savent que les clés de l’universalité ne sont accessibles qu’à partir d’initiations particulières. Vous avez compris ? Les MIP, eux, comprennent par exemple que cette montre A’Ghrian – mot gaëlique qui désignerait le soleil – est porteuse du mysticisme celte, comme on peut le vérifier dans la décoration , mais aussi grâce à l’orientation de son tourbillon (complication mécanique) : il est placé au sud ouest, entre 7 h et 8 h, en réponse à l’axe du remontoir situé entre 1 h et 2 h, « c’est à dire dans la ligne de mire d’un lever du soleil qui se situe au nord-est, depuis l’hémisphère nord et en fonction du solstice ». Un imparable « travail de célébration de l’astre suprême, tel un point d’ancrage et de référence ». Vous avez compris ? Les MIP, eux, ont tout de suite saisi les allusions secrètes ou discrètes : c’est pour ça qu’ils sont devenus les maîtres du monde – et pas vous. Très beau et très cher…

RJ-ROMAIN JEROME : Les Tetriminos en pleine lumière anodisée…

La spécialité de RJ-Romain Jerome, marque indépendante et créative qui a su se ménager un fan-club d’inconditionnels, c’est l’association entre les « légendes » et l’horlogerie. Avec cette montre Tetris, on bascule dans l’univers des légendes générationnelles, qui complètent les légendes contemporaines (la conquête de la Lune) et les légendes historiques (le Titanic, la statue de la Liberté). RJ-Romain Jerome avait déjà lancé des montres à « icônes générationnelles » comme Space Invaders ou Pacman. Ce qu’on peut admirer, dans cette nouvelle Tetris, c’est la qualité du cadran : les « briques » latérales encadrent, comme dans le jeu électronique, les Tetriminos en aluminium anodisé réalisé en « clou de Paris » (décoration pyramidale). L’ensemble est saisissant tellement il capte bien la lumière, dans l’esprit coloré du jeu qui se pratiquait sur les Game Boy de première génération. Pourquoi n’y aura-t-il que 84 de ces montres Tetris pour toute cette planète ? Parce que le jeu – un des plus connus et un des plus pratiqués de tous les temps – est né en 1984…

HAUTLENCE : Une bousculade de 60 degrés toutes les 60 minutes…

C’est une mécanique à grand spectacle ! Sous une coque anguleuse toute en transparence, les heures s’affichent (à gauche) sur une « chenille » qui porte les chiffres qu’on découvre dans le guichet à gauche du cadran : cette chaine avance de quelques millimètres, pendant quelques secondes, à chaque changement d’heure. Les minutes s’affichent sur un cadran semi-circulaire, avec un retour à zéro à chaque heure et avec une indication de la réserve de marche de la montre sur la droite (min-max). La vraie mise en scène, c’est la rotation, toutes les heures, de l’échappement « baguette » de la montre : disposé sur une seule ligne, cet échappement (ce qui fait tic-tac) pivote de 60° pour égaliser statistiquement l’exposition de cet « organe réglant » aux déformations dues à la gravitation. Ça, c’est la théorie dans sa partie micro-mécanique. La réalité esthétique, c’est le choc d’une architecture futuriste qui ne respecte les codes de la haute horlogerie que pour mieux les enfreindre et les bousculer. Le boîtier est en titane et le mouvement mécanique se remonte à la main, avec une quarantaine d’heures de réserve de marche.

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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