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Le PS est-il encore de gauche ? La nouvelle sérénité d'Alain Juppé, la face cachée de l'économie collaborative, le feuilleton de la FIFA...
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi : Les prodiges du cerveau, comment réussir à se concentrer, BlaBlaCar, leader mondial, mais qui ne communique pas son chiffre d'affaires...

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Le PS à la veille de son congrès, Alain Juppé en campagne, la FIFA, l'économie collaborative et les bouleversements qu'elle provoque... Ce sont les sujets qui dominent dans les news magazines de la semaine. Il y a aussi de la tempête sous et dans les cranes dans vos hebdos.

A la Une de l'Express ce sont "Les prodiges de votre cerveau" qui vous sont contés. "Pas un jour sans une nouvelle avancée prouvant l'incroyable sophistication du cerveau", lit-on dans cette enquête de dix pages qui relate les découvertes permettant une meilleure compréhension du fonctionnement de notre matière grise, de ses troubles, mais aussi de la pensée. Et c'est de cela qu'il est question dans l'enquête du "Point" qui consacre sa couverture à un exercice pas toujours facile : "Se Concentrer"...  comment y arriver. C'est important, d'autant que c'est agréable, car la concentration" libère dans notre cerveau un flot de dopamines, ces hormones du bien être..." : "Plus on parviendra à canaliser son attention, plus ce mouvement cérébral deviendra facile, jusqu'à parvenir à ce que cet effort n'en soit plus un, mais uniquement le pourvoyeur d'un délicieux sentiment d'euphorie cérébrale".

Et ce n'est pas l'euphorie qui règne chez les Républicains et au PS. "L'Obs" a osé mettre François Hollande en Une - ce qui n'a rien de surprenant, surtout à la veille de l'ouverture du congrès du PS à Poitiers, sauf que sur la photo le président est affublé de lunettes de soleil Ray Ban, symboles de bling bling qui feraient plutôt penser à son prédécesseur. Et pour cause, puisque l'Obs interroge "le PS est-il de droite?".

Et poser la question c'est presque y répondre : "C'est un sentiment étrange, une curieuse impression. La gauche est au pouvoir depuis trois ans et puis... rien. Rien ne se passe comme prévu, comme dirait François Hollande. Rien, en tous cas, de ce à quoi on aurait pu s'attendre. Sur le plan économique comme sur celui de la sécurité, sur le font budgétaire comme sur la scène diplomatique, on peine à voir ce qui distingue la politique d'aujourd'hui de celle menée hier par la droite. Nulle inflexion majeure, nul virage serré, nulle amélioration. Jour après jour la France continue de se libéraliser, de se précariser, de se recroqueviller. Au nom d'un sacro-saint principe de réalité le pouvoir socialiste taille dans les dépenses publiques et baisse les charges. Il surveille, expulse, fait la guerre, vend des armes et serre même la main à des despotes peu recommandables... Le PS aurait-il viré à droite?"...    

Evidemment les socialistes s'en défendent. Mais, paraphrasant une formule restée célèbre, Mathieu Croissandeau poursuit : "Entre la gestion et la révolution, il existe pourtant un chemin plus exigeant : celui de l'imagination. A condition de se remettre au travail, ce qui risque de prendre du temps"... Le mag donne tout même la parole au Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis qui tente de justifier la situation actuelle : (en 2012) "Les électeurs  avaient en tête que, pour battre Sarkozy, il ne fallait pas aller à gauche mais plus vers le centre gauche. Quand il arrivé au pouvoir, François Hollande a essayé d'éviter deux risques. Le premier, était d'être thatchérien, d'imposer une véritable austérité, une purge, ce  qui aurait provoqué une déflagration  sociale. Le deuxième était de rester immobile, et là nous aurions été sanctionnés par les marchés financiers. François Hollande a choisi d'avancer par petits pas pour essayer de relancer le pays. Il l'a fait avec une certaine détermination." Et à propos du chômage qui atteint un record historique, Jean-Christophe Cambadélis répond : "Mais si, ça marche, vous allez voir... La croissance commence à revenir. Vu d'où on vient, ce n'était pas en claquant des doigts que l'on allait redresser la France... Pour redresser le pays, pour qu'il retrouve la première place en Europe, il faudra dix ans".

La croissance viendra-t-elle de l'économie collaborative, l'économie de partage, en pleine expansion et à laquelle s'intéressent "Les Inrocks"? "Selon le Ministère de l'économie, de l'Industrie et du Numérique, ils sont déjà 89% à avoir eu recours à un service d'économie participative". Une formidable source de création de richesses, comme on dit. "Challenges" consacre une interview au président fondateur de la plateforme de covoiturage longue distance BlaBlaCar, leader mondial, mais qui ne communique pas son chiffre d'affaires au prétexte que "demander le chiffre d'affaires d'une start up, c'est comme demander l'âge d'une demoiselle ! Par ailleurs, ce n'est pas toujours la meilleure métrique pour estimer le potentiel d'une société. Et enfin, les valorisations et les chiffres d'affaires changent énormément. Nous  ne voulons pas qu'ils soient ancrés dans le marbre, cela peut compliquer les négociations". Autrement dit l'opacité, c'est mieux ! Justement dans " l'Express", Christine Kerdellant, se montre nettement moins euphorique et  met l'accent sur  les dangers de l'économie  collaborative " qui va  bouleverser nos vies en profondeur... Elle remet en question notre organisation  du travail, et bientôt, sans doute notre organisation sociale. Avec Uber, BlaBlaCar ou Airbnb, les capacités de production ne sont plus centralisées dans des entreprises mais distribuées entre des milliers d'agents autonomes...Ces indépendants sont plus libres, mais aussi plus en risque. Aucune firme n'est là pour prendre en charge leur formation, leurs dépenses de santé ou leur retraite... Le travail collaboratif offre de faibles revenus, souvent cumulables avec le chômage ou les aides sociales. Se profile donc une économie duale : d'un coté les salariés à plein temps, de l'autre les indépendants et précaires qui ne cotisent pas ou peu, et sont moins protégés. Les free-lance sont tentés de rester plus longtemps au chômage, augmentant d'autant les cotisations sociales qui pèsent sur les salariés .Peu à peu les régimes sociaux sombreront définitivement. A cette perte sociale s'ajoute une distorsion fiscale .Les bénéfices des plateformes fuient vers les paradis fiscaux car notre droit fiscal est inadapté"... Et de citer Nathalie Kosciusko-Morizet qui réfléchit à la question pour avoir été chargée du numérique dans un gouvernement Fillon, et qui suggère : "plutôt que d'avoir une grille de lecture ancienne, avec suppression des 35 heures ou de l'impôt sur la fortune, il faudrait traiter le sujet d'aujourd'hui : la fin du salariat". Charmante perspective. A méditer...

Sûrement un sujet de réflexion pour Alain Juppé en pleine démarche collaborative pour élaborer son projet."Le Point" s'est glissé dans ses bottes. Laureline Dupont note que "tout le pari de Juppé tient dans cette certitude : la patience permet la performance. Elle rapporte les propos du maire de Bordeaux : "Pourquoi voulez-vous que je sois fébrile ou inquiet ? Je suis serein, je sais ce que je veux faire, j'ai un objectif très clair, je me suis organisé. Je trace ma route, ça n'a pas valeur d'échantillon ni de sondage ..." Notre consoeur rappelle aussi qu'Alain Juppé a "encore quelques légers défauts à estomper", en se montrant plus attentif à ses interlocuteurs. Elle lui laisse le mot de la fin à propos Nicolas Sarkozy : " vous savez, nous sommes tous les deux sexagénaires, Sarkozy et moi, pas pour longtemps, mais enfin, nous n'avons que neuf ans de différence ...". Dans sa campagne de séduction des Français Alain Juppé risque de se retrouver face à un nouveau front et peut-être se heurter à un jeune quinquagénaire qui n'est autre que François Baroin, le sénateur maire de Troyes, aujourd'hui président de la puissante Association des Maires de France, devenu sarkozyste. Les deux fils spirituels de Jacques Chirac ne partiront pas en vacances ensemble . Entre eux c'est la " mésentente filiale" d'après" l'Express". Benjamin Sportouch cite le maire de Troyes qui  fait  un portrait sans concession de l'ancien premier ministre , et qui apporte une vision très personnelle  à la nomination de Juppé à Matignon :" En 1995, c'est Philippe Séguin qui aurait dû être Premier Ministre. Juppé a négocié son ralliement  contre Matignon et la présidence de l'UMP " (ndlr l'UMP ne sera créée qu'en 2002)... "Juppé n'a pas changé. Il souffre d'un autocentrisme total . Si Bernadette lui en veut, c'est qu'elle a ses raisons. Avec Sarkozy, il n'y a pas de coups tordus. C'est clair et direct. Vous verrez que s'il est candidat face à Juppé la majorité des chiraquiens le soutiendront". A voir. En tout cas s'il ( Nicolas Sarkozy) ne l'est pas, lui François Baroin, "ouvrira le jeu. Il y aura un coup à jouer face à  Juppé..."

"L'Obs" et "Challenges"ont eu le temps de mettre leurs articles à jour après la démission surprise de Sep Blatter ; le premier raconte à la manière d'un polar comment, à partir d'une simple enquête fiscale contre un membre américain du Comité Exécutif de la Fifa, le FBI a réussi à provoquer la démission du puissant patron du foot mondial, quelques jours seulement après sa réélection à Zurich, mais  après l'interpellation à Zurich d'une douzaine de dirigeants de la Fifa .

Et puis, pour tout comprendre de la crise financière grecque, reportez vous au "Point", pour lequel "Athènes et l'euro, c'est l'histoire de vingt ans de lâchetés, de mensonges, de drames, de coups de théâtre..."

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