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Des robots peuvent désormais se réparer tout seul.
Des robots peuvent désormais se réparer tout seul.
©DR

Auto-réparation

Un algorithme pour robots mis au point par des chercheurs français permet à ces machines d'apprendre à se réparer et à refonctionner, même après un choc violent qui les a endommagés.

Michel Volle

Michel Volle

Michel Volle est économiste français.

Diplômé de l'École Polytechnique et de l'École Nationale de la Statistique et de l'Administration Économique, il est l'auteur d'un blog dédié à l'actualité économique.

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Atlantico : Un algorithme pour robots mis au point par des chercheurs de l'Université Pierre et Marie Curie (UPMC), du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), et de l'université du Wyoming (Etats-Unis) permet à ces robots d'apprendre à fonctionner même après un choc violent qui les a endommagés. En moins d’une minute, au lieu de plusieurs heures auparavant avec les anciens systèmes, les robots peuvent continuer à marcher. En quoi est-ce une avancée ?

Michel Volle : C'est nouveau, donc c'est une avancée... mais je comprends que votre question est plutôt "cela pourra-t-il servir à quelque chose" et alors la réponse doit être nuancée.  
Un robot est conçu, c'est évident, pour faire quelque chose. Ces chercheurs ont doté un robot du logiciel et des équipements nécessaires pour qu'il puisse se réparer lui-même, c'est cela qu'il fait. Ajouter ce logiciel et ces équipements à un robot (ménager, industriel, militaire) conçu pour faire autre chose aura un coût et risque paradoxalement de le rendre plus fragile. 
Cette innovation ne sera donc mise en oeuvre que si son bilan "avantage moins inconvénients" est positif, et cela demandera à chaque fois une étude particulière. 
Il ne faut d'ailleurs pas se précipiter quand on évalue une nouveauté de ce type. Ces chercheurs ont démontré qu'il est possible de concevoir un robot qui se répare lui-même, ils n'ont pas démontré que cette fonction puisse être pratiquement utile pour certains types de robots. 
Il fut un temps où l'on rêvait de logiciels qui se reproduiraient comme le font les êtres vivants. Un jour ce rêve est devenu une réalité et ce qui est résulté de cette innovation, ce sont... les virus. 

Quelles pourraient être les différentes utilisations de ces robots autonomes ?

Rêvons donc. Eh bien oui, si les robots se réparent eux-mêmes, on pourra les lâcher dans la nature, dans un appartement, et ne plus se soucier d'eux car ils prendront en charge leur propre maintenance, leur "maintien en condition opérationnelle"... on imagine des robots qui se faufilent dans un incendie, brûlent et fondent en partie, se réparent et continuent à travailler... ou bien qui se glissent parmi les débris coupants d'une installation nucléaire endommagée, qui tombent de plusieurs mètres, se cassent et se réparent... ou encore sur un champ de bataille, où ils se soignent eux-mêmes des blessures que leur infligent l'ennemi... on peut rêver, mais tant que l'on ne disposera pas d'une évaluation de ce qui est pratiquement faisable cela restera de la science-fiction. 
Le plus vraisemblable, c'est que l'on découvrira à l'usage que la fonction d'auto-réparation n'est utile que dans des cas particuliers bien délimités.

Peut-on imaginer un jour que ces robots réalisent des diagnostiques et s’auto-réparent ? Quelles sont les prochaines étapes de développement en matière d’autonomisation des robots ?

Il n'est pas certain que l'autonomisation soit la clé de l'efficacité. L'expérience des robots, telle que l'on peut la faire dans les usines, a montré qu'il fallait avant de les mettre en oeuvre un réglage et une programmation humaines, et qu'il fallait encore une supervision humaine pendant qu'ils agissent. 
L'innovation que nous considérons ici ne supprime ni l'un, ni l'autre, mais seulement les interventions nécessaires à la maintenance et la réparation des robots : il ne s'agit donc pas d'une autonomie totale.
Je me méfie des rêves qui invitent à se représenter un futur où des machines autonomes "intelligentes" penseront et agiront mieux que ne peuvent le faire les êtres humains. Un automate, un robot, ne peut jamais rien faire d'autre que d'exécuter un programme, fût-il capable de s'adapter à un environnement particulier. Ces machines sont certes merveilleuses, mais l'innovation efficace réside dans le couple qu'elles forment avec le cerveau humain et non dans leur autonomie : c'est le cerveau humain qui les programme et contrairement à elles il est capable de s'adapter à aux environnements imprévisibles et cas particuliers énigmatiques auxquels la complexité de la nature nous confronte de temps à autre. 

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