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"Sous la coupole" (de smog): la pollution sort du secret en Chine
©Reuters

Revue de blogs

Un documentaire chinois sur le 'smog' et la pollution est en train de battre des records de vues en Chine. Le tabou de ses conséquences désastreuses sur la santé est en train d'être levé.

http://youtu.be/xbK4KeD2ajI

Ce documentaire, en libre accès sur internet, est un phénomène : il ne contient pas vraiment de révélations ou de séquences choc, il n'est ni drole ni sexy, mais en Chine, on estime que 90 pour cent des chinois qui sont en ligne l'ont vu. D'autres avancent le chiffre de 175 millions de vues. Il n'a été question que de  cela sur les réseaux sociaux chinois ce week-end, après sa mise en ligne vendredi dernier. 

Chai Jing, la sage dame qui s'adresse au public du studio entre deux reportages, est à sa manière une survivante du 'smog', l'invivable polution des grandes villes chinoises. Elle a quitté son poste dans l'une des chaines d'Etat chinoises parce que la pollution l'a frappée très personnellement : un cancer a été décelée chez sa fille avant sa naissance. Le bébé a été sauvé par une opération, mais depuis, vit en confinement 6 mois par an pour ne pas être exposée au "smog". Chai Jin s'est consacrée à ce documentaire qu'elle a auto-produit, pour que quelque chose soit fait. Et grande surprise : la vidéo n'a pas été censurée du Web chinois.

Un exemple d'une journée à 'smog'  dans le nord de la Chine, un jour de grands départs en vacance

Le documentaire, de presque deux heures, récapitule les causes et conséquences : visites à des usines polluantes, interviews de Chargés de l'environnement impuissants. En fil rouge, la sacro-sainte croissance, qui a fait sacrifier environnement, puis santé, jusqu'à ce que le PC chinois lui même ne puisse plus ignorer les conséquences.

China Hush, un blog de traductions d'articles parus dans la presse chinoise, a publié l'étude selon laquelle 7 des 10 villes les plus polluées au monde se trouvent en Chine. Seulement 1 pour cent des 500 premières villes chinoises respectent les maximas préconnisés par l'Organisation mondiale de la santé. 

Pour saisir à quel point la pollution de l'air est insupportable dans les grandes villes chinoises, il suffit de savoir qu'une société d'assurances chinoise propose une police-pollution : les adhérents sont indemnisés (environ 240 dollars) s'ils sont hospitalisés à cause de la pollution; A Pékin, ils toucheront 48 dollars quand l'indice de la qualité de l'air dépasse 300 (l'IQA mesure la quantité de polluants dans l'air).

Même le PC chinois admet que la Chine connait une explosion de cancers, à tel point qu'il utilise lui-même la formule 'Les villages du cancer' dans ses communications pour définir les zones les plus touchées, et ne censure pas automatiquement les cartes qui paraissent parfois sur le Web.

une carte des régions chinoises comportant le plus de "villages du cancer", sur le compte Weibo de Youth Times

En 2013,China Files se demandait jusqu'à quand la Chine pourrait considérer la pollution comme un secret d'Etat. L'époque est révolue, l'énorme écho qu'à ce documentaire prouve qu'elle accepte maintenant de passer aux actes, parce qu'il est très tard. 

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