François Hollande, un jeu à somme nulle (et pas seulement pour les Français)<!-- --> | Atlantico.fr
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Chroniques du pot aux roses

Notre Enfumeur national s'est surpassé ces derniers temps et il faut lui rendre hommage...

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Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 - A la grecque

Formés à l’école experte de la manipulation trotskiste, les nouveaux dirigeants grecs ont fort à faire avec les fourberies sociales-traîtres de notre chef suprême auxquelles il ne s’attendaient pas. Tsipras et son ministre de l’Economie, Yanis Varoufakis, espéraient un soutien d’Hollande dans leur tournée européenne. Sur le papier, ils pouvaient raisonnablement y compter : Hollande est décidé lui aussi à ne jamais heurter de front ses clientèles électorales, il fait lui aussi semblant de réformer en s’en prenant uniquement à ceux qui ne votent pas pour lui et, surtout, fait lui aussi du chantage à l’Allemagne et aux eurocrates en leur disant que, si la France ne peut continuer à s’endetter sans sanction, l’Europe entière risque de sombrer. Dirigeants grecs et français partagent donc les mêmes objectifs et les mêmes méthodes.

Malheureusement pour eux, les Grecs n’ont pas encore convaincu les Allemands que le naufrage de leur pays serait fatal à l’Europe. Et, cerise sur le loukoum, ils ont été abandonnés en rase campagne par un Hollande qui colle à la position germanique. Pourquoi ?

Il y a bien sûr l’argent qu’ils doivent au Trésor français, une quarantaine de milliards d’euros. Mais cette explication ne saurait suffire car un processus généralisé de remise des dettes serait également favorable à la France, débitrice nette en Europe. Il y a surtout qu’en lâchant la Grèce, Hollande espère obtenir un traitement plus favorable pour ce qui le concerne, que la Commission fasse notamment semblant de croire que les comptes publics français vont s’améliorer et lui donne quitus jusqu’en 2017 pour préparer les élections sans heurter son électorat.

Bref, Hollande a choisi de jouer «perso» face à l’Allemagne plutôt que de miser sur un front du refus de l’austérité budgétaire. Ce faisant, il n’aboutit qu’à perpétuer la paralysie européenne. Le seul correctif à cette inertie peut venir précisément de Grèce si Tsipras ne veut pas ou ne parvient pas à trahir son propre électorat, ce qu’il commence déjà à faire en disant que les embauches de fonctionnaires ne concerneront que 3 000 individus et que la hausse des salaires sera progressive, très progressive, très très progressive ... Que ceux qui vont se faire voir chez les Grecs sachent que les Grecs peuvent également se faire voir chez nous!

Evidemment, n’espérez pas de ces diverses manoeuvres le moindre prodrome de traitement réel de nos problèmes. François Hollande reste un jeu à somme nulle, un président qui, pour neutraliser ses concurrents, paralyse l’entier système politique français et bientôt européen.

2 - Primaires enterrées à gauche ?

Ne le dites pas à Montebourg, Aubry, Valls et compagnie mais quand, dans sa conférence de presse, Mou-Président indique, entre deux formules lénifiantes, qu’il ne pourra se représenter si le chômage n’a pas reculé en 2017, c’est qu’il compte bien ne pas se soumettre à des primaires en 2016.

3 - Primaires enterrées à droite ?

Mais qu’est-ce que t’as Doubs-Doubs dis donc ? Sarkozy a quitté le profond fauteuil d’ancien président pour poser son postérieur entre trois chaises, situation particulièrement inconfortable. Avec un FN stratosphérisé entre 32 à 35 % et un Juppé s’alliant avec les centristes et autres modémistes, son espace politique est réduit. Sarkozy espère manifestement avancer à la godille, alternant prises de position droitières et modérées quitte à désorienter ses soutiens mais comptant, in fine, sur son contrôle de l’appareil UMP pour triompher lors de primaires.

Juppé serait bien naïf pourtant s’il acceptait un scrutin avec urnes et bulletins dans des permanences UMP où des ultra-sarkozystes accueilleraient avec un sourire carnassier son électorat. Un nombre important des partisans potentiels du maire de Bordeaux répugnerait à passer devant des assemblées de sans-culottes umpistes.

Les modalités d’une élection fair-play dans un parti bouillant de haines recuites ne seront donc pas simples à définir et encore moins à mettre en oeuvre. Peu à peu, les éléments du puzzle de la discorde se retrouvent tous sur la même table.

4 - Derniers progrès de la dhimmicratie

Pour reprendre la liste des veuleries de nos prétendues élites et compromis délétères avec l’islam rigoriste, notons cette semaine qu’un enseignant de Paris 13/Villetaneuse, qui menaçait de ne plus faire cours devant une étudiante voilée, a été déchargé de son service. Il avait expliqué son attachement à la laïcité, ce que des camarades de la pauvresse avaient jugé humiliant et sans rapport avec l'objet du cours. Dans un mail au président de la faculté, que l’AFP a pu consulter, il indiquait : «Si sa liberté est de porter le voile en tout lieu, la mienne est de refuser, dans mon pays, au regard de notre histoire et de notre culture, de donner un cours face à un visage voilé.»

Il est grand temps que le port du voile ou de tout autre signe religieux ostentatoire soit interdit dans l’enseignement supérieur public. Chaque semaine qui passe sera désormais considérée comme une victoire par ces obscurantistes, ce que les bobos qui nous gouvernent ont du mal à comprendre, protégés qu’ils ont toujours été du radicalisme en politique.

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