Sondages : Nicolas Sarkozy reste le candidat naturel de la droite<!-- --> | Atlantico.fr
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Nicolas Sarkozy après sa victoire en 2007.
Nicolas Sarkozy après sa victoire en 2007.
©Reuters

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Malgré le basculement du Sénat à gauche et la rumeur d'une éventuelle candidature d'Alain Juppé, le chef de l'État reste le favori de son propre camp. Pour 57% des sympathisants UMP, il demeure le candidat légitime pour 2012.

Guillaume Peltier

Guillaume Peltier

Guillaume Peltier est député de Loir-et-Cher et vice-président délégué des Républicains. Il a été professeur d'histoire-géographie, chef d'entreprise et porte-parole de Nicolas Sarkozy.

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Un livre sur Alain Juppé et la perte historique du Sénat qui a déclenché quelques réactions épidermiques, il n’en fallait pas plus pour que les sondages enquêtent sur le meilleur candidat de la droite et que les médias s’emparent des chiffres pour prouver que Nicolas Sarkozy n’est pas ou plus celui que la droite attend. La réalité n’est pas aussi simpliste.

Le candidat naturel de la droite

Interrogés par l’Ifop pour Sud Ouest Dimanche*, 23% des Français voient en Nicolas Sarkozy leur candidatpréféré pour 2012. C’est deux points de plus par rapport à la précédente mesure de l’institut qui datait du mois d’avril dernier. Surtout, enseignement majeur au regard de cette évolution sur six mois : François Fillon qui pouvait représenter une alternative à la candidature Sarkozy en avril (18% de souhaits de candidature pour le premier ministre, trois points seulement derrière le chef de l’État) perd douze points, à 7% ce mois-ci. Nicolas Sarkozy incarne donc, sans concurrence directe, la candidature de droite aux yeux de l’opinion. Après lui à 23%, François Fillon est à égalité avec son prédécesseur à Matignon, Dominique de Villepin, tous les deux à 7%, puis quatrième, Alain Juppé à 5%, plus deux points par rapport à avril. Pour expliquer ce changement, l’Ifop souligne "la mise en première ligne du Premier ministre cet été, notamment avec l’annonce du plan de rigueur qui semble lui avoir été préjudiciable, tandis que le Président la République se distinguait sur la scène politique internationale."

* Sondage Ifop pour Sud Ouest Dimanche. Échantillon de 966 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les interviews ont eu lieu par téléphone. Du 29 au 30 septembre 2011.

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Chez les sympathisants UMP

Dans le détail, Nicolas Sarkozy est mentionné par une large majorité de sympathisants de l’UMP : 57%, soit en hausse de 5 points par rapport au mois d’avril. François Fillon est relégué très loin derrière (10%, -9 points) en deuxième position talonné par Alain Juppé (8%). Pour l’Ifop, "plus que la progression du président de la république, c’est surtout sa capacité à creuser l’écart avec ses principaux concurrents qui est significative : passé de 40 points en avril 2010 à 33 points en avril 2011, l’écart est désormais de 47 points entre les deux chefs de file de l’exécutif."

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Autre institut, LH2, qui a testé également, soyons complets, la légitimité de Nicolas Sarkozy à se présenter. Verdict peu flatteur au premier abord : près d’un Français sur deux estime que Nicolas Sarkozy n’est plus le candidat légitime de l’UMP pour 2012, contre 40% des sondés selon lesquels le chef de l’État est toujours le plus légitime. Mais à nuancer car comme le souligne LH2, les soutiens traditionnels du président de la république ne remettent pas en cause sa légitimité : ainsi, il est toujours le candidat légitime de l’UMP pour 56% des personnes âgées de 65 ans et plus, mais surtout pour 78% des sympathisants de la droite parlementaire et 84% des sympathisants de l’UMP. Près d’un sympathisant de l’UMP sur deux (45%) estime même qu’il est encore « tout à fait » légitime. En somme, Nicolas Sarkozy, bien que derrière son rival socialiste quel qu’il soit dans les intentions de vote, est contesté par les composantes traditionnelles de l’électorat de gauche et nettement soutenu par son camp dans sa candidature. Une banalité, et pourtant ça n’a pas toujours été le cas pendant le quinquennat. Surtout, preuve de son hégémonie à droite, il distance nettement dans les intentions de vote les potentiels concurrents issus des rangs de la majorité.

Le meilleur candidat de droite

Ainsi, le chef de l’État recueille 21% d’intentions de vote au premier tour – dans l’hypothèse François Hollande – contre 15% pour François Fillon et 16% pour Alain Juppé. Ce sont les chiffres d’un sondage LH2 réalisé pour Yahoo. Pour l’institut, ces résultats s’expliquent par "le caractère très « légitimiste » des sympathisants de l’UMP, aujourd’hui encore fidèles à Nicolas Sarkozy. Non seulement ils ne remettent pas en cause la légitimité du Président de la République, mais la présence d’un autre candidat pour l’UMP pourrait les amener à s’en détourner et à voter pour un autre candidat." Et de conclure : "Nicolas Sarkozy est donc toujours, pour l’instant, le plus à même de fédérer son camp."

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Au final, le chef de l’État, malgré les vents difficiles des affaires, de la crise, du contexte politique qui offre la part belle à la gauche, tient son cap et son camp. Finalement, n’est-ce pas là la raison principale du retrait de Jean-Louis Borloo ? Qui n’a pas su se créer un espace politique et qui a perdu la bataille psychologique face à la majorité. Laissons Clémenceau conclure : "Le vainqueur, c'est celui qui peut, un quart d'heure de plus que l'adversaire, croire qu'il n'est pas vaincu."

Guillaume Peltier pour La Lettre de l'opinion

Jérôme Fourquet pour l'IFOP

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