L'économie française continue sa descente aux enfers sur fond de nouvelles concessions du gouvernement aux "marqueurs de gauche"<!-- --> | Atlantico.fr
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"Les marqueurs de gauche" empêchent toute reprise de l'économie française.
"Les marqueurs de gauche" empêchent toute reprise de l'économie française.
©Flickr

Revue d'analyses financière

Dans l'œil des marchés : Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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La semaine a été favorable à tous les marchés après la vague de pessimisme qui avait touché tous les investisseurs la semaine précédente : Milan a regagné 4,2%, Madrid 3,8%, Paris 2,3% et Francfort 1,5%. Cette reprise se justifiait par le fait que la revue des actifs des banques européennes organisée par la BCE n’apporterait aucune mauvaise surprise, ce qui a été le cas, tout comme les élections en Ukraine et au Brésil.

Le psychodrame mis en scène par la France pour ne pas respecter ses engagements de déficits vis-à-vis de Bruxelles est assez pitoyable et ne trompe personne. Depuis 2009, la zone euro passe d’expédients monétaires en expédients monétaires, sans que la situation s’améliore en rien. Aujourd’hui, les pays n’ont plus de marge de manœuvre pour faire de la relance. Il faut faire des réformes.

En France, les derniers chiffres du chômage sont mauvais. Même François Rebsamen, ministre du Travail, dit désormais "nous sommes en échec". Cela tranche au moins avec les propos de Michel Sapin, son prédécesseur, qui se croyait obligé chaque mois d’anticiper la fameuse "inversion de la courbe du chômage".

Il serait temps de constater que les contrats aidés, dont le principal recruteur est le secteur public, ont certes rempli l’objectif fixé au prix d’un peu plus de déficit public, mais que les contrats de génération, avec 33 000 demandes à fin septembre, sont très loin des objectifs de 100 000 retenus au moment du lancement. Il faut redire que l’essentiel de la création de nouveaux emplois dans le secteur marchand se trouve dans la flexibilité du marché du travail. D’ailleurs, en 1990, quand le Code du Travail comportait 1000 pages, il y avait 1 million de chômeurs, en 2000, c’était 2000 pages et 2 millions de chômeurs, en 2010 nous en étions à 3000 pages et 3 millions de chômeurs, en 2014 nous approchons les 3500 pages avec bientôt 3,5M de chômeurs. Cette série de chiffre est lumineuse.

Face à cette situation dramatique, le gouvernement est sans arrêt en train de se faire pardonner les petites mesures "libérales" qui ne sont que des décisions de bon sens, face à la réalité envahie par "les marqueurs de gauche" : la remise en cause des allocations familiales en les modulant désormais en fonction des revenus. Pendant ce temps, on ne touche pas bien sûr pas à l’Aide Médicale d’Etat (AME), accordée automatiquement aux étrangers en situation irrégulière. Elle devient un véritable gouffre, qui va coûter 1Md€. On ne touche pas non plus aux allocations familiales des fonctionnaires.

Le résultat, c’est une France déchirée, une économie en panne, des réformes inexistantes, un avenir incertain. Les centres de décision des entreprises et leurs dirigeants quittent la France. La machine à perdre des emplois hautement qualifiés fonctionne à plein régime, même si les sièges sociaux restent pour le moment encore en France. Relancer une économie, cela commence par savoir retenir ses talents. Au lieu de cela, on patauge, on n’avance plus, on est dans l’amateurisme.

Pour avoir une idée de la perception de la France par les investisseurs étrangers, il faut absolument parcourir la présentation de David Einhorn, gérant du fonds américain Greenlight Capital. Elle peut être vue en entier sur Business Insider.

En Allemagne, le succès politique du parti "Alternative für Deutschland" pousse encore plus l’Allemagne vers l’affirmation d’une politique spécifique qui consiste à reconnaître que l’euro a échoué et qu’il faut revenir au Deutschemark pour l’Allemagne. En un mot, l’AfD ne veut pas que le contribuable allemand paye pour des pays qui refusent absolument de se réformer. D’ailleurs, la dernière étude réalisée par S&P montre qu’une relance allemande aurait des effets limités sur l’économie Française.

En Espagne,  le chômage baisse mais les tendances séparatistes sont attisées par la crise économique. L’Italie est confrontée au fait que neuf banques n’ont pas passé les stress test de la BCE. Elle s’enfonce dans la dépression et Matteo Renzi, le président du Conseil, n’arrive pas à faire passer son programme de réformes. La Grande Bretagne s’agace sur le budget européen. Bruxelles demande à David Cameron une rallonge de 2,1 Md€. Le Premier ministre est obligé de multiplier les concessions aux europhobes dans l’espoir de gagner les élections législatives de mai 2015.

Aux Etats-Unis, les indices boursiers ont aussi bien progressé pendant la semaine : Dow Jones + 2,5% et Nasdaq +5,2%. La croissance des poids lourds de la cote reste bien orientée : Apple , Caterpillar, General Motors, Yahoo, 3M, American Airlines, United Airlines …

Au Brésil, tous ceux qui espéraient l’élection d’un candidat favorable aux entreprises sont déçus. La bourse a ouvert en baisse de 6% le lendemain des élections. Petrobas, la société pétrolière emblématique du pays, a même reculé de 14,5%. Bien évidemment, les ETF qui permettent aux investisseurs de s’exposer au marché brésilien, ont aussi cédé du terrain notamment : Lyxor ETF Brazil, iShares MSCI Brazil Capped ETF et  iShares MSCI Brazil UCITS.

Les résultats de sociétés ont été plutôt favorables

Parmi les bonnes nouvelles : Safran qui profite de la santé du marché aéronautique. Cela dynamise des sous traitants comme Figeac Aero. De son côté, Seb a vu la progression de son chiffre d’affaire saluée par une hausse de plus de 8%. Pour Caterpillar, les résultats montrent que l’économie mondiale est plutôt en bon état.

Parmi les déceptions il faut noter : Michelin, qui a révisé ses perspectives en baisse. Kering, qui a enregistré un nouveau recul de la marque Gucci au deuxième trimestre. Les sociétés sont souvent obligées de baisser leurs prix pour conserver leur chiffre d’affaire.

La filière éolienne est moribonde en France

La puissance installée dans l’éolienbaisse depuis trois ans pour atteindre 7800 MW. L’éolien représente 5,4% de la production primaire d’énergie. Le prix de marché d’un mégawattheure est de 50€, mais EDF le rachète aux producteurs à 82€ grâce à une aide d'Etat financée par la Contribution au Service Public de l’Electricité qui représente aujourd’hui 17% de la facture des usagers et bientôt 30% en 2017. Comme d’habitude, les subventions pleuvent sur les communes ou les organisations professionnelles concernées. Que l’on se rassure, ce n’est ni le souci écologique ni la volonté de créer des emplois qui motive les acteurs de ce secteur mais l’appât de l’argent public. Les emplois créés reviennent à 2,5M€ par emploi !

Une nouvelle fois, on peut féliciter l’action de l’écologie politique qui mobilise beaucoup d’argent public sans que les émissions de carbone soient réduites pour autant.

Comme le montre de dernier rapport de Colette Lewiner pour Capgemini sur les marchés européens de l’énergie, il faut remédier au développement trop rapide des énergies renouvelables en liant les subventions aux prix du marché. Il faut aussi veiller à ne pas fermer trop de centrales à cycle combiné gaz, car nous n’aurons plus de capacité d’ajustement en périodes de pointes. Autant de conseils de bon sens qui ne seront pas retenus puisque dans ce domaine, les décisions sont uniquement prises en fonction de critères idéologiques.

Les grands acteurs du secteur sont : General Electric (n°1/Etats Unis), Vestas (n°2/Danemark), Gamesa (Espagne), Nordex (Alllemagne), Siemens (Allemagne), Suzlon (Inde), Goldwind (Chine). Alstom (partner with EDF Energies Nouvelles), Areva (partner with Iberdrola and GDF Suez).

Bien évidemment, comme dans les panneaux solaires, ce sont les sociétés chinoises qui en profitent le plus, notamment :Sinovel, Dongfang, Goldwind, China Ming, China High Speed Transmission.

La biotechnologie française à l’honneur

Les fonds américains sont attirés par les sociétés françaises de biotechnologie. L’action de DBV technologies a progressé de 30% en deux jours après avoir été introduite au Nasdaq et levé 90M€. Le Viaskin est le premier médicament au monde qui sera efficace pour soigner l’allergie à la cacahuète. Là encore, la reconnaissance du succès se fait sur le marché américain, pas vraiment à Paris malheureusement.

Parmi les sociétés du secteur les plus présentes dans les portefeuilles des fonds spécialisés, on peut retenir : AB Science, Innate Pharma (=BMS et Novo Nordisk), Cellectis, Valneva (=fusion de Vivalis et de Intercell, Inatherys (privé/anticorps monoclonaux), Stallergenes, Genfit, Nanobiotix (nano particules), BioAlliance Pharma, Adocia.

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