Pendant que les marchés regardent l'avenir avec inquiétude, François Hollande commémore le passé avec entrain<!-- --> | Atlantico.fr
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François Hollande multiplie les commémorations.
François Hollande multiplie les commémorations.
©Reuters

Revue d'analyse financière

Dans l'œil des marchés : Jean-Jacques Netter, vice-président de l'Institut des Libertés, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

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En Europe, la faillite de Banco Esperito Santo a été traitée dans un temps record, ce qui montre que beaucoup de progrès ont été faits en matière bancaire pour résoudre ce type de situation. L’incident est lourd de conséquences pour l’économie portugaise, mais il est resté isolé.

Plusieurs événements géopolitiques contribuent cependant  à nourrir l’incertitude des marchés :

1/ l’attitude de la Russie vis-à-vis de l’Ukraine qui a déclenché une série de sanctions contre son économie et ses banques. En contrepartie Vladimir Poutine a fermé ses frontières aux importations européennes surtout agricoles ;

2/une nouvelle dégradation de la situation en Afghanistan et en Irak qui oblige l’Amérique à intervenir à nouveau dans cette zone pour éviter le massacre de Chrétiens. La nouvelle guerre d’Irak est donc commencée ;

3/ la situation de Gaza où le Hamas considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Europe et l’Union Européenne continue de menacer la vie de 6 millions d’Israéliens par l’envoi permanent de rockets ;

4/ La probabilité d’un nouveau choc pétrolier.

Les marchés de la zone Euro ont donc baissé depuis 50 jours en moyenne de 6% avec des reculs supérieurs à 10% pour le Portugal et l’Autriche et de 9% pour l’Allemagne et la France. Au delà des indices, quand on regarde dans les détails, 20% des sociétés ont baissé de plus de 20%.

Les résultats semestriels des sociétés françaises ont été mitigés. Bons notamment pour Total, EDF et Axa qui a publié des résultats semestriels record. Les performances ont en revanche été décevantes pour BNP Paribas, Alcatel Lucent, Arcelor Mittal, Publicis, Areva qui souffre du ralentissement du nucléaire et Arkema qui a vu ses bénéfices reculer au second semestre

La seule bonne nouvelle c’est la baisse de l’euro qui est passé sous les 1,35$, son plus bas depuis novembre 2013. Il vient de 1,39$ le 6 mai dernier.

Quand on compare maintenant les perspectives de la zone Euro, on constate qu’elle se dégradent, surtout celles de la France. La production industrielle est en repli de 0,5% pour le deuxième trimestre 2014 par rapport au trimestre précédent. Sur un an l’ensemble de l’industrie française se replie de 2%. Les dirigeants de TPE (Très Petites Entreprises) sont 64% à être pessimistes pour leur activité. Pour le moment, ils ont de plus en plus de mal à payer leurs charges sociales. Jamais depuis sa création en 2002 l’indicateur n’avait relevé un moral aussi bas.

Sur la baisse des dépenses publiques on est encore loin du compte, car quand l’Etat réduit ses dotations aux collectivités locales de 11Md€, ces dernières augmentent les impôts locaux et il ne reste plus que 3 à 4 Md€ de réduction nette de dépenses.

Alors que la reprise de l’économie s’éloigne, à chaque fois qu’il en parle, François Hollande aura enchainé pendant l’été, les commémorations "pour capitaliser sur une séquence mémorielle consensuelle" !

Après deux semaines passées à l’étranger très loin de la France, on se rend compte que rarement l’image donnée par la France n’a été aussi négative. Nos amis étrangers ne comprennent pas l’acharnement de notre gouvernement à casser l’écosystème entrepreneurial de notre pays. Ils sont très surpris de constater que les ministres font en permanence le contraire de ce qu’annonce le président quand il dit que "seules les entreprises créent de la richesse…"

François Hollande  leur a tout de même autorisé "une pause estivale, mais ils  doivent rester sur le qui vive" ! Comme lui, ils sont devenus des managers compassionnels qui pratiquent la politique de l’ambulance dans un pays malade du chômage.

Le Conseil Constitutionnel a enfin censuré dans le cadre du Pacte de responsabilité la baisse de cotisations salariales en faveur des salariés les plus modestes. Angela Merkel, la chancelière allemande, a de son côté fait clairement savoir à la France qu’elle ne voulait pas infléchir sa politique économique. Pour le président de la République et son Premier ministre, il s’agit d’un véritable camouflet.

Emmanuel Valls, le Premier ministre? prépare les français à une rentrée difficile. Il a bien raison, car nous allons vivre l’automne de tous les dangers. Moins de croissance ce sera plus de chômage et bien sûr plus d’impôts qui vont frapper maintenant tous les ménages qui paient de l’impôt avec la baisse du quotient familial !

L’Italie replonge, avec un PIB en recul de 0,2% au deuxième trimestre, l’économie est retombée en récession. Mateo Renzi, le premier ministre a peu agi en raison de l’instabilité politique chronique de l’Italie. L’Espagne en revanche décolle après avoir notamment réformé son marché du travail.

En Asie, on enregistre une amélioration des indicateurs économiques, ce qui explique le fait que pour la première fois depuis le premier trimestre 2010, l’indice MSCI Asia a réalisé au cours de ces dernières semaines une meilleure performance que celle de l’indice MSCI World.

La Chine fait toujours l’objet de nombreux débats tournant autour du fait selon lequel, si la Chine est le futur de l’économie mondiale, pourquoi autant de chinois riches souhaitent sortir leur argent de Chine ?

Aux Etats-Unis, l’économie a créé 209 000 emplois le mois dernier soit un peu moins que les 225 000 escomptés par le consensus des économistes.

Tout cela oblige en plein mois d’août à faire le point sur l’allocation d’actif de son portefeuille dans un environnement où :

1/ la Federal Reserve américaine va continuer à pratiquer une politique monétaire très favorable ;

2/ le multiplicateur bancaire censé transformer les ressources des banques en crédit va rester très bas.

Si comme nous le croyons c’est le cas,  il ne faut pas hésiter à diminuer son exposition action pour acheter un peu d’or et encore des obligations.

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